Le ministère de l’Ecologie a fixé par arrêté l’été dernier l’autorisation de tuer 36 loups sur la période 2015-2016, et peut-être davantage l’année suivante. Le statut d’espèce protégée du loup est remis en question.
Le chiffre est nettement supérieur à celui de 2014 : les chasseurs ont l’autorisation d’abattre 36 loups sur la période 2015-2016, contre 19 tués sur la période 2014-2015. Ce plafond a été fixé par arrêté ministériel le 2 juillet 2015 afin de satisfaire aux demandes de certains éleveurs, regrettant des pertes dans leurs troupeaux. Résultat, les montagnes françaises qui abritaient plus de 300 loups en 2014 n’en comptent plus que 282 aujourd’hui. Or, les éleveurs ne sont toujours pas satisfaits, et réclament une nouvelle hausse pour l’année à venir. Une demande qui va à l’encontre de la cause animale, et ne manque pas de susciter la polémique.
Forte mobilisation des défenseurs
Les associations de défense des animaux n’ont pas tardé à donner de la voix. Début septembre, France Nature Environnement (FNE), Humanité et Biodiversité ainsi que la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO) ont saisi le Conseil d’Etat. Deux sujets devaient être abordés : « d’une part les dispositions autorisant la destruction du loup et d’autre part le plafond maximal fixant le nombre de loups pouvant être détruits à 36 », explique l’association FNE. Ces organismes dénoncent particulièrement le fait que, sous certaines conditions, la loi autorise de déroger à la stricte protection que prévoit leur statut. L’association pour la protection des animaux sauvages (Aspas) a, quant à elle, adressé une lettre à Ségolène Royal le 7 décembre demandant la suspension urgente de tous les tirs, 33 loups ayant déjà été tués depuis juillet, tandis que 7 autres sont morts de façon non encore élucidée et un a été braconné.
Le public, aussi, se mobilise. Samedi 16 janvier dernier, les pro-loups étaient près de 2 500 à manifester à Lyon pour que cessent les abattages, tandis que d’autres militants écologistes se sont réunis à Nice, le 17 janvier. Une grogne qui fait tache, au moment où le Sénat débute l’étude, en séance publique, du projet de loi biodiversité porté par Ségolène Royal, mardi 19 janvier. Car parmi les nombreuses propositions de la ministre de l’Ecologie, tout un volet concerne la protection des espèces en danger.
Une espèce protégée
Depuis 1993, la Convention de Berne classe le loup parmi les espèces protégées en France. Il est donc interdit de tuer tout spécimen… sauf sur décision du gouvernement qui, ces dernières années, fixe un plafond autorisant un quota d’abattages. Certains militent d’ailleurs pour le déclassement pur et simple de l’espèce, avançant que ce statut ne lui aurait été accordé que lorsqu’il n’existait plus de loups sur le territoire national. Avant, donc, sa réapparition dans l’Hexagone.
Dans des pays comme l’Espagne et l’Italie où vivent plus d’un millier de loups à l’état sauvage, d’autres solutions sont mises en place pour protéger les troupeaux de toute attaque. Des alternatives que nous vous présentions dans notre dossier sur le loup.
Vers un relèvement du quota ?
Si la colère des défenseurs des loups monte, c’est parce qu’un nouvel arrêté ministériel serait en préparation en vue de relever le plafond de « tirs de prélèvement » autorisés. En jeu : le relèvement à 42 loups abattus d’ici à juin 2016. Autrement dit, l’autorisation de tuer six individus supplémentaires. La question sera étudiée lors de la prochaine réunion du Conseil national de la protection de la nature (CNPN) le 9 février prochain.
2 Réponses to “Abattage de loups : le point sur une grogne qui monte”
16.02.2016
BobeufLes loups, comme toute espèce animal, a le droit à la vie .
Nous sommes comme lui en haut de la chaîne alimentaire, en plus évolué. Nous sommes donc d un point de vue éthique son protecteur, son défenseur, comme pour toute autre espèce. Ne doit-on pas être égaux avec tout être sans distinction ? les loulous tuent des moutons et nous aussi, alors pourquoi ne pas partager?
Avons-nous oublié la vie de nos anciens ? Comment ils faisaient pour éloigner les loups des bêtes quand ils partaient des mois dans les montagnes ? Payons les moutons tués au poids avec un agent d’Etat qui vérifie les carcasses pour éviter les fraudes et re-formons les éleveurs à là protection des élevages avec chien, clôture, etc.. nous avons d’autres solutions que les EXTRÊMES non ?
13.02.2016
SPITZSi je peux me permettre,
Si on part du principe que l’on ne devrait pas se nourrir des animeaux, l’éleveur n’a qu’à se reconvertir en planteur ou agriculteur.
Les éleveurs ne se plaindront plus de se faire décimer leurs troupeaux puisqu’ils n’en auront plus.
Et les loups pourront continuer à prospérer tranquillement COMME NOUS.