Après le centre de réhabilitation pour rhinocéros de Thula Thula, en Afrique du sud, les braconniers ont frappé…en région parisienne ! Dans la nuit de lundi à mardi, des hommes ont pénétré par effraction au Parc de Thoiry, ont abattu un rhinocéros blanc et se sont enfuis avec une de ses cornes.
Le braconnage frappe aussi l’Europe
Vince, le rhinocéros blanc, était âgé de 4 ans et était arrivé au Parc de Thoiry en mars 2015. Ce matin, sa soigneuse l’a retrouvé mort, abattu de trois balles, une de ses cornes coupée probablement à l’aide d’une tronçonneuse. Selon le communiqué du parc, la seconde corne, plus petite, n’a été que « partiellement tranchée, ce qui laisse imaginer que les criminels ont été dérangés ou que leur matériel s’est révélé défectueux« .
Tout indique un acte de braconnage bien préparé. Les malfaiteurs ont « forcé l’une des grilles extérieures proches de la Plaine Africaine [NDLR, la partie africaine du safari voiture de Thoiry] et se sont ensuite dirigés vers le bâtiment des rhinocéros blancs dont ils ont forcé la porte métallique et fracturé une porte intermédiaire« . Là, ils ont enfin pu accéder aux loges des animaux et à Vince. Les deux autres rhinocéros blancs du parc animalier sont, quant à eux, sains et saufs.
Après avoir été alertée par les équipes du zoo, une brigade de gendarmerie s’est rendue sur les lieux afin de relever des indices, étudier les images des caméras de vidéo surveillance et interroger les cinq membres du personnel vivant sur place. La direction de Thoiry, qui a par ailleurs déclaré que « l’ensemble du personnel est extrêmement choqué« , a annoncé qu’elle comptait porter plainte.
Un rhinocéros pour 50 000 dollars
La mort de ce rhinocéros blanc rappelle que le braconnage, loin d’être un fléau limité à l’Afrique, est un problème international. Entre 2011 et 2012, une recrudescence des vols de cornes de rhinocéros avait été enregistrée par Europol, l’office de police de l’Union Européenne. Dans une quinzaine de pays comme l’Allemagne, la Suède ou le Portugal, musées et antiquaires ont fait l’objet de cambriolages. En France, en 2011 seulement, les muséums de Rouen et Blois, le musée africain de l’île d’Aix et le musée de la Chasse à Paris ont été la cible de groupes organisés. Cette année-là, le braconnage était pourtant encore « mesuré » en Afrique du sud, pays abritant l’essentiel des rhinocéros d’Afrique : 400 spécimens avaient été abattus, contre plus de 1000 aujourd’hui. Une fois les cornes découpées, elles sont envoyées en Asie où elles sont notamment considérées comme un puissant aphrodisiaque. Réduites en poudre, elles peuvent être vendues 50 000$ par kilogramme. Aucune preuve scientifique ne peut étayer cet usage traditionnel.
En automne 2011, Europol a alerté les parcs zoologiques de toute l’Europe de la nécessité de protéger les rhinocéros en captivité. Depuis, les rhinocéros du parc de Thoiry dormaient systématiquement à l’intérieur des bâtiments afin de bénéficier d’un maximum de sécurité. Une précaution qui, malheureusement, s’est avérée insuffisante.
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