Le pangolin est l’un des mammifères les plus braconnés du monde. Malgré sa présence sur l’Annexe II de la CITES et les réglementations strictes régissant son commerce, le petit fourmilier reste très prisé sur le marché asiatique ; sa viande est un mets luxueux consommé jusque dans les restaurants chinois et ses écailles détiendraient des propriétés aphrodisiaques. Cet été, plus de 650 spécimens ont ainsi été retrouvés dans des congélateurs sur l’île de Java, en Indonésie. Plus impressionnant encore : en juin, les autorités hongkongaises ont saisi 4,4 tonnes d’écailles dans un cargo en provenance du Cameroun.
L’enjeu : inscrire le pangolin sur l’Annexe I de la CITES
Les huit espèces de pangolin, dont quatre sont répertoriées en Afrique et quatre en Asie du sud-est, sont toutes menacées de disparition. Selon l’UICN, le pangolin de Malaisie et le pangolin de Chine sont même en danger critique d’extinction. Face à cette situation qualifiée de « désespérée », une résolution a été élaborée par le NRDC (Conseil de Défense des Ressources Naturelles) et soutenue par de nombreuses ONG : le texte demandait à tous les membres de l’UICN d’appuyer l’inscription du pangolin sur l’Annexe I de la CITES. Il s’agit de la protection la plus élevée au niveau international : une telle décision permettrait d’interdire purement et simplement toute commercialisation de l’animal.
La résolution enjoignait également tous les pays concernés à sensibiliser les populations locales et à adopter des mesures conservatrices. Selon Save Vietnam’s Wildlife, » 14% des Vietnamiens mangent de la viande de pangolin et 5 % utilisent ses écailles pour la médecine. […] Lorsqu’un enfant tombe malade, leurs parents leur conseillent de manger du pangolin plutôt que d’avoir recours à la médecine moderne « .
Soumise au premier vote électronique de l’histoire de l’UICN, la motion a été adoptée juste avant la tenue du Congrès Mondial pour la Conservation, qui se tient depuis le 1er septembre à Hawaï. La décision finale est désormais attendue pour fin septembre : le transfert du pangolin sur l’Annexe I de la CITES sera à nouveau soumis à un vote lors de la prochaine Conférence des Parties en Afrique du Sud, du 24 septembre au 5 octobre 2016.
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