Ce lundi 27 février a lieu la Journée internationale de l’ours polaire (Ursus maritimus), l’occasion pour nous de revenir sur ce mammifère emblématique de la lutte contre le réchauffement climatique.
Cette année, la Journée internationale des ours polaires aura une résonance tout à fait particulière. D’un côté, les études se succèdent pour prouver le déclin de la population mondiale d’Ursus maritimus et sa disparition à moyen terme, de l’autre, les climato-sceptiques gagnent du terrain aux Etats-Unis, l’existence de « the endangered species act » n’a jamais été autant remise en question et la chasse de cette espèce menacée continue à être autorisée. Début février par exemple, le Safari Club International, une organisation américaine de chasseurs, organisait une vente aux enchères dont le lot le plus important était le droit d’abattre un ours blanc lors d’un séjour dans le nord du Canada.
L’ours polaire : espèce menacée mais espèce protégée ?
L’ours blanc n’est pas une espère rare : la planète compte environ 26 000 individus répartis en 19 sous-populations dans plusieurs pays autour de l’Arctique. En revanche, il s’agit bien d’une espèce menacée, classée « vulnérable » à l’extinction d’après l’UICN. Une récente étude estime qu’il y a 70 % de chance que la population d’ours polaires diminue de 30 % dans les 35 prochaines années. Les plus grosses menaces qui pèsent sur l’animal sont le réchauffement climatique et la chasse.
Le changement climatique a pour principale conséquence le réchauffement de la planète, qui entraîne des étés plus longs et la fonte de la banquise, essentielle à l’ours polaire. Une plus grande période estivale oblige les ursidés à puiser plus longtemps dans leur réserve de graisse : en effet, les ours polaires se nourrissent principalement en hiver de phoques annelés et de phoques barbus, deux espèces qui ne vivent que sur la banquise. Si l’été dure trop longtemps et que l’animal n’a pas assez de graisse, il meurt de faim ou se rapproche des villes où il peut se montrer très agressif. Et la situation n’est pas prête de s’améliorer : l’an passé, des records de chaleurs ont été battus en Arctique et, fin novembre, la banquise n’avait jamais été si restreinte.
La chasse de l’ours polaire est actuellement toujours autorisée bien qu’encadrée. L’espèce est inscrite en annexe II de la CITES. En 2013, les Etats-Unis et la Russie proposaient de passer l’ours blanc en annexe I , ce qui aurait mis fin à la chasse de l’ours, mais le Canada, qui abrite entre 60 et 75 % de la population mondiale de l’espèce, s’y est opposé. Entre 700 et 800 ours sont légalement tués chaque année pour leur peau, griffes, dents, etc. Par ailleurs, l’ours polaire reste un mets traditionnel pour les communautés d’Inuits qui vivent au Canada, au Groenland et en Alaska. Pour tenter d’apaiser les choses, le président Obama a légiféré juste avant son départ afin de réduire les conflits entre humains et ours et protéger l’habitat de l’espèce des risques de pollution.
La pollution provoquerait la stérilité des mâles
Car voici une nouvelle menace qui se profile et à laquelle peu de gens pensent dans cette région du monde : la pollution. Après de récentes analyses, la concentration de substances chimiques apparaît 100 fois plus élevée chez les ours polaires que chez les phoques ! Une étude publiée fin 2016 sous-entend même que le déclin de l’espèce pourrait venir d’un déficit de progéniture. Les produits chimiques ingurgités par les ours provoqueraient la stérilité des mâles. Une nouvelle menace dont l’Homme est une fois de plus à l’origine.
Réchauffement climatique, chasse et pollution sont désormais les menaces quotidiennes auxquelles doivent faire face les ours polaires pour ne pas disparaître. Si en cette Journée internationale de l’ours polaire, le public est davantage sensibilisé à cette réalité, un long travail reste à faire pour que cela se traduise sur le terrain en mesures de conservation et en programmes de protection.
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