Présentation
Le cacatoès des Philippines ou Cacatua haematuropygia est un oiseau en danger critique d’extinction. Il appartient à la famille des psittaciformes.
Facile à reconnaître, le cacatoès des Philippines est habillé d’un plumage intégralement blanc à l’exception d’une petite partie située derrière ses pattes, au niveau de la queue. Cette dernière est colorée de plumes jaune, rouge et orange.
Le cacatoès des Philippines se nourrit principalement de graines mais il lui arrive de manger des fruits, des bourgeons, du nectar ou des fleurs.
Localisation
Autrefois très répandu dans l’ensemble des îles qui constituent les Philippines, le nombre de cacatoès a décru jusqu’à atteindre un seuil critique. Aujourd’hui, on estime le nombre d’individus entre 560 et 1 150 mais ils sont dispatchés en plusieurs populations séparées géographiquement. Certaines, trop petites aujourd’hui, ont malheureusement peu de chance de voir leurs effectifs croître à long terme.
On retrouve le cacatoès des Philippines dans toutes les régions suivantes :
- Palawan
- L’île de Rasa, près de Palawan
- Rizal
- Masbate
- Sirugao Del Sur
- Bohol
- Siquijor
- Davao Occidental
- Tawi-Tawi
Menaces
Les menaces qui pèsent sur le cacatoès des Philippines sont nombreuses :
- La réduction de son milieu naturel au profit de l’activité humaine détruit les sites de nidification et isole les populations.
- Les prises répétées, afin d’alimenter le marché noir des animaux de compagnie, compliquent les efforts de reproduction de l’espèce. Rares et très jolis, les poussins peuvent être revendus jusqu’à 300 $. Les braconniers repèrent à l’avance les nids où les couples s’installent et les pillent sans même attendre le sevrage des oisillons. Le taux de mortalité des petits cacatoès est très important sans leurs parents.
- Certains agriculteurs voient d’un mauvais œil les cacatoès et n’hésitent pas à les abattre au même titre que les autres oiseaux mangeurs de graines. En effet, le cacatoès des Philippines a un appétit particulièrement prononcé pour les cultures de riz et de maïs. On l’y retrouve d’ailleurs fréquemment en dehors de la période de reproduction.
- La météo. On a notamment constaté qu’une trop forte pluviométrie lors de la saison de ponte empêchait la population d’augmenter. De plus, les typhons provoquent systématiquement des pertes.
Efforts de conservation
Les efforts de conservation pour la protection du cacatoès des Philippines sont nombreux. Aujourd’hui, plusieurs sites sur lesquels il vit sont des espaces protégés :
- Le sanctuaire de l’île de Rasa
- Le Parc national de la rivière souterraine de Puerto Princesa
- Les réserves de « Omoi » et de « Manambaling » de l’île de Dumaran
- Une aire protégée au nord de l’île de Rizal
- Le Parc naturel de l’île de Samar
La fondation Katala, appuyée par différents sponsors dont le zoo de Beauval en France, joue un rôle de premier ordre dans la conservation du cacatoès. Depuis 1998, un plan d’action très fort a été mis en place avec la création du programme de conservation du cacatoès des Philippines (PCCP).
Les enjeux principaux sont de protéger la forêt primaire et secondaire où le cacatoès arrive à se reproduire et mettre fin au braconnage.
Pour les besoins du cacatoès des Philippines, des forêts ont été spécifiquement protégés dans les principales zones de répartition de l’oiseau qui sont l’île de Palawan et l’île de Rasa.
Quelques succès alimentent l’espoir de revoir cet oiseau emblématique dans toutes les îles des Philippines. En juillet 1998, les comptages faisaient état d’une vingtaine de cacatoès dans l’île de Rasa. Aujourd’hui, suite à de nombreux efforts, les comptages de septembre 2013 indiquaient 186 individus. Sur ce site, le braconnage a très fortement chuté. La fondation Katala met beaucoup de moyens physiques et financiers pour éduquer et sensibiliser les populations à la nécessité de protéger l’environnement et la faune. Les braconniers qui participaient à la disparition des cacatoès en sont aujourd’hui les gardiens. Aujourd’hui, les succès de l’île de Rasa sont des cas d’école pour les autres sites de protection.
Un programme de reproduction en captivité a également vu le jour pour diversifier le patrimoine génétique de l’espèce mais les tentatives de réintroduction ont eu des résultats mitigés. Le cacatoès des Philippines arrive bien à s’acclimater à un nouvel environnement mais des problèmes liés à la trop grande docilité des individus relachés.
Reproduction
Dès le mois d’octobre, on commence à observer la formation de couples. Ils se déplacent et volent ensemble, et, vers la fin du mois de décembre, ils se lancent à la recherche d’un trou au cœur d’un arbre pour faire leur nid. Les portées sont de 2 à 3 poussins. La ponte a lieu entre le début février et la fin mars.
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