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Knut doit se retourner dans sa tombe.
Le 7 mars est le jour où le commerce international de l’ours polaire aurait pu être enfin interdit.
Soumise à l’ordre du jour de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (Cites), qui se tient actuellement à Bangkok, la proposition des Etats-Unis (soutenue par la Russie, c’est assez rare pour le signaler) visait à protéger une espèce qui ne compte déjà plus que 20 à 30 000 membres.
Actuellement inscrite dans l’annexe II de la Cites, la commercialisation de l’ours polaire est strictement contrôlée. Le Canada, où est recensé 75 % de la population mondiale, est le seul pays où la chasse et l’exportation de ses produits dérivés sont autorisées.
Voici pourquoi ce même pays a refusé que l’ours polaire intègre l’annexe I qui aurait signifier l’interdiction totale de son commerce et peut être … sa survie.
Céline Sissler-Bienvenu, directrice France du Fonds international pour la protection des animaux (IFAW), a réagi dans le quotidien Le Monde à cet échec : « ne pas éradiquer l’une des principales menaces qui pèse sur l’ours polaire, avec le réchauffement climatique, contribue à l’extinction de l’espèce. »
Le plus terrible dans le refus de cette motion n’est pas la pression exercée par le Canada, ni l’invocation d’une excuse qui ne tient pas la route (la protection du mode de vie des Inuits) mais le comportement de sourds d’Etats qui n’ont pas souhaité se fâcher avec le grand pays nord-américain. Céline Sissler-Bienvenu condamne : « L’Union européenne avait la possibilité de protéger l’espèce, mais elle s’est abstenue pour ne pas mettre en péril ses liens socio-économiques avec le Canada. »
Résultat : 42 voix contre 38 avec 46 abstentions.
Bien sûr, certains rappelleront que la chasse n’est pas la principale cause de l’extinction de l’ours polaire, la première restant le réchauffement climatique et la disparition de son habitat. Mais le constat reste le même : 400 ours sont légalement tués chaque année pour leur peau, griffes, dents, etc.
L’espèce, devenue emblème de la protection de l’environnement, finira t-elle ses jours en parcs animaliers ou en peluche pour nos enfants ?
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