Aujourd’hui, nous allons vous raconter l’histoire d’une des lois fondatrices pour la protection des espèces menacées. Adoptée le 28 décembre 1973, the Endangered Species Act, qu’on pourrait traduire par « le traité des espèces menacées » est une loi fondatrice pour la biodiversité américaine. Cette loi fédérale (qui s’applique à tous les Etats) est bien sûr en lien avec l’adoption de la CITES, ou convention de Washington, qui a lieu la même année.
Il était une fois le « Endangered Species Act »… Un peu d’histoire
C’est Richard Nixon, président des Etats-Unis de 1969 à 1974, qui alerte en 1972 le Congrès américain sur le manque de protection de la biodiversité du pays.
Pourtant, une loi avait déjà été adoptée en 1966, la « Loi sur la préservation des espèces en voie de disparition », mais elle n’offrait qu’une protection limitée et se restreignait à la faune et aux espèces indigènes, donc américaines. Cette loi est modifiée une première fois en 1969 pour permettre l’inscription d’espèces en danger « dans le monde entier ». Mais Richard Nixon est le premier (bien aidé par une armée de scientifiques) à comprendre que pour sauver les espèces il faut aussi et surtout protéger leurs habitats. Il demande donc au 93ème Congrès des Etats-Unis de légiférer dans ce sens. La réponse ne tarde pas et s’appellera « Endangered Species Act » (ESA).
En quoi consiste le « Endangered Species Act » ?
Le traité de 44 pages débute par un constat nécessaire : « Le Congrès reconnaît et déclare que plusieurs espèces de poissons, d’animaux sauvages et de plantes se sont éteintes aux États-Unis en conséquence de la croissance économique et du manque de mesures de conservation adéquates. »
En réponse à ce « mea culpa », le Congrès interdit à un particulier, une entreprise ou même à l’Etat de prélever dans la nature, de posséder, de vendre, de livrer ou de transporter par quelque moyen que ce soit, un spécimen d’une espèce citée dans la liste, autrement qu’à but scientifique et avec autorisation spéciale. L’importation et l’exportation sont également prohibées. Contrairement à sa prédécesseur, cette loi est volontairement tournée vers la protection des habitats. Elle prévoit également la possibilité pour l’Etat d’acquérir des terres pour en faire des espaces protégés pour les espèces en voie de disparition.
Quels animaux sont concernés ?
Le « Endangered Species Act » établit la liste des espèces « menacées » ou « en danger » qui seront concernées par cette législation. « Espèces » cette fois-ci est à utiliser au sens large puisque le « Endangered Species Act » prend en considération la faune ET la flore, vertébrés et invertébrés. La liste est régulièrement modifiée. Par exemple, en 2015, suite à l’affaire de Cécil le lion, deux sous-espèces du lion ont été ajoutées dans le texte de loi. Rappelons que le dentiste qui a abattu le lion était justement américain… A contrario, le pygargue à tête blanche a été retiré en 2007 des espèces menacées ou en danger car sa population s’est stabilisée.
La liste au 9 janvier 2016 est de 2244 espèces dont :
- 1343 animaux (dont 651 espèces étrangères et 129 espèces marines)
- 901 plantes (dont 3 seulement hors USA)
Les deux catégories comportant le plus de représentants sont les plantes fleuries (862) et les mammifères étrangers (274).
L’une des principales critiques entendues aujourd’hui au sujet de cette loi vient justement de la manière dont est mise à jour cette liste. En effet, pour les experts, le choix des espèces ajoutées n’est pas exempt de pression politique. Par exemple, de riches propriétaires terriens ne veulent pas que des espèces se trouvant sur leurs terrains deviennent protégées afin d’en faire ce que bon leur semble… En 2005, une pétition a même été envoyée à l’administration Bush pour lui demander d’ajouter 225 espèces à la liste. Il faut savoir que pendant les années où George W.Bush a été président, soit de 2001 à 2009, son administration n’a cessé de faire des amendements pour affaiblir le « Endangered Species Act ». L’arrivée d’Obama au pouvoir a permis de revenir sur un certain nombre de ces modifications mais qu’en sera t-il pour le prochain président ?
Après avoir signé l’acte de loi, Nixon a dit « rien n’est plus précieux et plus digne d’être préservé que la riche diversité de vies animales dont notre pays a été béni ». Depuis 1973 et la promulgation de cette loi, 114 espèces indigènes se seraient éteintes aux Etats-Unis.
Pour les plus courageux, l’acte de loi dans sa totalité.
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