Deuxième contribution à notre site de Christelle, éducatrice spécialisée, et de Kévin, jeune handicapé de 18 ans, dans le cadre d’un projet éducatif dont nous sommes partenaires. Aujourd’hui, nos amis Suisses nous proposent de découvrir la gélinotte des bois, un oiseau classé vulnérable en France, où sa population est en déclin.
Présentation de l’oiseau
La gélinotte des bois est classée sur la liste rouge mondiale des espèces en danger d’extinction, dans la catégorie préoccupation mineure. Ce classement est établi par l’UICN (Organisation Mondiale pour la Conservation de la Nature) qui s’applique à mieux comprendre les dynamiques des populations des espèces en régression. La gélinotte des bois est très peu chassée. En France, sa chasse est autorisée dans 6 départements sur les 21 où l’oiseau est présent. En effet, la gélinotte fait l’objet d’une attention particulière de la part des chasseurs en raison de sa haute valeur écologique. Elle représente un indicateur important de la biodiversité de nos forêts.
Caractéristiques
La gélinotte des bois fait partie de la famille des tétraonidés. C’est une sorte de petite poule sauvage qui pèse environ 400 grammes (entre 350g et 500g). Le mâle mesure environ 37 cm de long et la femelle 34 cm.
Le mâle est plutôt coloré. Le dessus de son plumage est gris à brun-rouge avec des tâches et des barres noires et brunes. Quant à la femelle, ses couleurs sont moins vives, son plumage étant plutôt noir et blanc.
Régime alimentaire
L’alimentation de la gélinotte est essentiellement constituée de plantes qu’elle trouve toute l’année dans la forêt. Elle consomme des bourgeons, des pousses, des feuilles ou encore les inflorescences (des espèces feuillues telles que le noisetier, le bouleau, l’aulne, le chêne, l’aubépine,…). Comme les autres tétraonidés, elle se nourrit aussi d’insectes, de limaces, de baies et de fruits comme les myrtilles, les fraises des bois, les framboises, les glands, les samares,…
Habitat & localisation de la gélinotte
On retrouve cet oiseau dans toute l’Europe, de la France à la Mongolie, et même en Russie et Asie. Les populations varient énormément, selon la qualité des forêts et l’intensité du feuillage.
La gélinotte des bois est sédentaire (ne change pas volontiers de maison) et vit sur un territoire défini, en fonction de la région où elle se trouve. Une fois que la gélinotte trouve un territoire capable de satisfaire tous ses besoins vitaux, elle s’y installe définitivement et le défendra tout au long de sa vie. C’est un oiseau discret qui apprécie de se cacher dans les étages inférieurs des arbres pour assurer sa sécurité, ce qui le rend également difficile à observer. La gélinotte fréquente également les lisières, les sentiers et les abords des chemins forestiers. Elle vit au sein de forêts montagneuses, faîtes de feuillus et de conifères, entre 200 et 1800 mètres d’altitude. Sur les territoires les mieux connus, sa densité varie d’1 à 4 couples pour 100 hectares, ce qui est très faible.
Reproduction
La gélinotte vit en couple presque toute l’année mais se sépare à l’automne. La période de reproduction commence au début du mois de mars. Le mâle met en scène des parades nuptiales qui durent jusqu’à la mi-mai. Le mâle défend son territoire des concurrents en chantant des petits cris stridents. Grâce à ça, c’est à cette époque qu’il est le plus facile d’apercevoir l’un de ces oiseaux. Le couple établit son nid dans un creux gratté dans le sol, à l’abri d’un buisson ou sous une touffe d’herbes ou de fougères. La pondaison a lieu de mai à juin. Elle comprend 8 à 10 œufs, beiges tachés de brun. La couvaison dure de 22 à 25 jours.
Perspectives d’évolution
L’espèce souffre de difficultés à se reproduire à cause de l’agriculture intensive qui a considérablement réduit la diversité de son habitat et des « tableaux forestiers » propices à la reproduction. Il faut donc lui donner un coup de pouce en lui recréant de nouveaux habitats, des espaces diversifiés et des zones de sécurité à l’abri des prédateurs.
Pour maintenir l’espèce à son niveau actuel, il faut que tous les intervenants puissent collaborer activement. Les agriculteurs, les biologistes, les services de la faune et de la forêt doivent établir des propositions d’actions et d’interventions comme le martelage, la coupe de bois, la création de nouveaux habitats, la création de lisières. Par exemple, en aidant les agriculteurs à créer des lisières étagées qui servent de transition entre les forêts et les pâturages mais également en rendant les gens attentifs aux respects des consignes dans les forêts ou dans les écoles (déchets, activités qui dérangent, etc).
Enfin, il faut procéder régulièrement à la méthode de comptage pour voir si l’espèce est présente ou non sur les territoires connus. Ainsi, des contrôles réguliers permettent d’observer s’il y a une expansion de l’espèce menacée ou au contraire une régression.
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