Triste nouvelle dans le monde animal : le ministère de l’agriculture du Kazakhstan a annoncé la mort de 10 000 saïgas en une semaine. Les saïgas, du nom saiga tatarica, sont les seules antilopes eurasiatiques. Elles sont souvent victimes d’extinctions de masse : en 1984 déjà, 100 000 d’entre elles ont été retrouvées mortes, soit deux tiers de la population.
Plus récemment, l’histoire s’est répétée tous les printemps, période de reproduction qui facilite les transmissions et contaminations : 12 000 morts en mai 2010, 500 en mai 2011 et 2013, plus d’un millier en mai 2012. Il semblerait que la cause soit une épidémie de pasteurellose, une maladie infectieuse fulgurante dont la mortalité peut atteindre 100 % chez l’animal. Celle-ci apparaît soudainement et disparaît tout aussi vite, ce qui rend sa prévention difficile : la seule solution est de brûler les cadavres pour en éviter la propagation. On parle alors d’une épizootie : une épidémie qui touche une espèce animale.
Toutefois, des voix s’élèvent et parlent d’empoisonnements criminels, de braconnage de masse, ou encore d’émanations toxiques liées à la base spatiale de Baïkonour. Si l’épizootie est systématiquement mise en avant par les autorités kazakhes, il est difficile d’être certain qu’il s’agit de la seule explication.
En 2006, les cinq pays (Kazakhstan, Russie, Mongolie, Turkménistan et Ouzbékistan) abritant encore des saïgas ont conclu un accord, le Memorandum Of Understanding, visant à les protéger. En Europe, un plan de restauration est mené par l’ONG Rewilding Europe. Espérons que, dans un milieu de vie plus éloigné de la Chine, la « reine des steppes d’Asie Centrale » sera davantage à l’abri du braconnage, des infections ou de toute autre menace.
Espèce classée en danger critique d’extinction par l’IUCN depuis 2002, le nombre de saïgas est passé de 2 millions en 1950 à 250 000 aujourd’hui. Cet effondrement vertigineux est principalement lié au braconnage (pour la viande et pour les cornes, utilisées dans la médecine traditionnelle chinoise), mais aussi à la destruction de son habitat.
Edit du 1er juin 2015 : A l’heure actuelle, le nombre de victimes dépasse les 120 000 saïgas, soit plus d’un tiers de la population mondiale. L’espèce est plus que jamais en danger d’extinction à très court terme.
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