Note : Vous ne trouverez pas dans les actualités à retenir de novembre le lancement de la COP21 car nous lui avons dédié un article à part à lire ici : Biodiversité et environnement : les enjeux de la COP21
1. Le Brésil frappé par la plus grande catastrophe écologique de son histoire
Sud-est du Brésil, le 5 novembre dernier. L’effondrement de deux barrages miniers a libéré plus de 60 millions de litres d’un mélange boueux constitué de terre et de métaux lourds et polluants. Cette vague dévastatrice a immédiatement rayé de la carte un village proche, tuant au moins 13 personnes, et s’est déversée dans le 5ème plus grand fleuve du Brésil : le Rio Doce, tuant toute sa faune et sa flore. Le fleuve, déclaré par les scientifiques comme « mort », pourrait être stérile pour au moins un siècle à cause de cette catastrophe. Pire encore, le 22 novembre, la coulée a atteint l’océan Atlantique, après avoir parcouru 650 km à la vitesse de 1,2 km/h. Il est toutefois encore trop tôt pour connaître les effets de ces particules toxiques dans l’océan. Cependant, il est probable que certaines espèces endémiques de la région aient définitivement disparu.
Ce « Fukushima brésilien » est la plus grande catastrophe écologique survenue au Brésil. Rappelons que ce pays est l’un des plus importants en termes de biodiversité au monde compte tenu de sa superficie de 8 514 876 km2 et de la présence de la jungle amazonienne sur son territoire.
La rupture de ces barrages est attribuée à la négligence de la société Samarco, qui a déjà écopé d’une amende de 61 millions d’euros. Par ailleurs, deux autres barrages semblent également proches de l’explosion.
2. L’Indonésie brûle à cause de l’huile de palme
Vidéo réalisée par Greenpeace, à l’aide de drones, au parc national de Gunung Palung, où vit une des plus grandes populations d’orangs outans sauvages au monde.
Chaque année, des pans entiers de forêts des îles de Bornéo et de Sumatra, en Indonésie, brulent pendant des mois sans que rien ne puisse arrêter ce désastre écologique. Ces incendies volontaires sont déclenchés dans le cadre de l’agriculture sur brûlis, une technique très controversée qui consiste à brûler les forêts pour les défricher et, grâce à la cendre produite, fertiliser les sols pour cultiver la plante souhaitée. Dans le cas de l’Indonésie, il s’agit de la très critiquée huile de palme.
Cette année, les feux ont débuté dès le mois de mai et sont vite devenus incontrôlables.
En effet, le sol est composé de tourbières, un puissant combustible naturel. Les fumées dégagées sur des centaines de kilomètres sont toxiques non seulement pour la faune mais aussi pour les habitants. Les hospitalisations pour infection respiratoire se multiplient. Pour la biodiversité, ces feux sont tout bonnement un désastre. Les îles de Bornéo et de Sumatra abritent plusieurs espèces endémiques et déjà très menacées : orangs-outans, tigre, panthère… Destruction de leur habitat, de leur nourriture, problèmes respiratoires poussent les animaux à s’enfuir et dans leur fuite meurent souvent d’épuisement. Depuis début novembre, des pluies commencent à enrayer les feux de forêts, révélant ainsi l’ampleur du désastre environnemental.
3. Le rhinocéros blanc du nord bientôt éteint ?
Nola, 41 ans, femelle rhinocéros blanc, du zoo de San Diego aux Etats-Unis, a été euthanasiée le 22 novembre dernier. Elle avait cessé de se nourrir suite à l’intervention chirurgicale qu’elle avait subie le 13 novembre. Un rhinocéros mort et alors me direz-vous ? Nola était l’un des quatre derniers rhinocéros blancs du nord. La sous-espèce, déjà éteinte à l’état sauvage, continue inexorablement sa descente vers l’extinction totale. Les trois individus restants, un mâle et deux femelles, sont actuellement dans un centre protégé au Kenya mais leur âge avancé, plus de 40 ans, rend toute reproduction naturelle impossible. Reste la possibilité de passer par une mère porteuse pour donner naissance à un nouvel individu. Les espoirs de réussir cette prouesse sont minces mais c’est sans doute le dernier.
4. La déforestation en hausse de 16 % au Brésil
Un chiffre : 5 831 km2, c’est la surface de forêt amazonienne abattue en un an. Une augmentation de 16 % de la déforestation au Brésil, pays qui abrite deux tiers de la plus grande forêt équatoriale du monde. Les causes sont multiples : coupes d’arbres illégales, plantations clandestines de coca, expansion de la culture du soja, développement du pâturage du bétail, exploitations minières illicites… mais le résultat est le même. La déforestation rejette dans l’atmosphère 15 % du volume total des gaz à effet de serre. Soit l’équivalent du secteur mondial du transport. A l’heure où le sujet du réchauffement climatique est sur le devant de la scène, ce chiffre a toute son importance.
Toutefois, il est important de souligner que le Brésil a mis en place depuis maintenant 10 ans un plan anti-déforestation qui, malgré les chiffres négatifs de cette année, a déjà fait ses preuves. En effet, le taux d’arbres abattus a sensiblement baissé. En 2004, la déforestation touchait 25 000 km2, soit 5 fois plus d’étendue qu’aujourd’hui. Il ne faudrait pas que 2015 soit l’année de la reprise d’une déforestation à la hausse.
5. Un remède à l’hécatombe de grenouilles ?
Les médias n’en parlent pas et pourtant, une maladie, la chytridiomycose, tue en masse les amphibiens du monde entier depuis une quinzaine d’années. Plus de 700 espèces de grenouilles et autres crapauds sont menacées par cette épizootie, terme employé lorsqu’une épidémie touche une catégorie animale uniquement. A l’origine de cette épidémie, un champignon aquatique pathogène : le batrachochytrium dendrobatidis. Il opère en s’attaquant à la peau des amphibiens et les empêche de respirer et de s’hydrater. Les animaux meurent asphyxiés ou de crise cardiaque.
Après 7 ans de recherches menées conjointement par l’Espagne et la Grande-Bretagne, une équipe est parvenue à guérir des porteurs infectés (dans le cas de l’étude, des têtards d’alyte ou crapauds accoucheurs) en traitant à la fois les animaux et l’environnement. Toutefois, l’étude est actuellement toujours en cours. Ses conclusions finales ne seront connues et analysées que dans plusieurs années.
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