Le 31 janvier 2018, les députés hongkongais ont pris le chemin de leurs homologues chinois en mettant fin à la commercialisation de l’ivoire sur leur territoire. Une décision qui n’entrera en vigueur qu’en 2021.
Une décision qui donne de l’espoir
Les bonnes nouvelles se multiplient dans le monde du braconnage : après l’arrestation de l’un des barons du trafic d’espèces menacées mi-janvier en Thaïlande et l’annonce fin 2017 de l’interdiction des ventes d’ivoire en Chine, c’est au tour de Hong Kong de prendre une décision historique. Les députés ont en effet voté à une large majorité l’interdiction des ventes d’ivoire.
Cette « région administrative spéciale » chinoise, rattachée à la couronne britannique jusqu’en 1997 avant d’être rendue à l’Empire du Milieu, bénéficie encore aujourd’hui d’un statut particulier et d’une certaine indépendance. Raison pour laquelle si le gouvernement chinois a de son côté interdit la vente d’ivoire en fin d’année dernière, la mesure ne s’appliquait qu’à la partie continentale du pays et pas à Hong Kong. La région avait toutefois annoncé dès 2016 sa volonté d’en finir avec l’ivoire, respectant ainsi l’accord conclu en septembre 2015 entre les présidents Barack Obama (Etats-Unis) et Xi Jinping (Chine) selon lequel chacun s’engageait à interdire « presque complètement » l’importation et l’exportation d’ivoire dans son pays.
Reste que cette loi est plus tardive et n’entrera en application qu’en 2021. Les ventes d’objets en ivoire, quant à elles, restent autorisées à condition qu’ils soient issus du stock officiel accumulé par Hong Kong avant 1989, date à laquelle la Convention sur le commerce international des espèces menacées (CITES) a interdit la commercialisation de l’ivoire entre les pays.
Hong Kong, plaque tournante du trafic mondial
Ces deux décisions consécutives laissent présager le meilleur pour l’avenir des éléphants dans le monde car elles mettent fin au plus gros marché mondial d’ivoire : certains experts estiment que la Chine pèse 70 % de la demande globale. Hong Kong, pour sa part, est considérée comme une véritable plaque tournante de la contrebande d’ivoire à l’échelle internationale. Centre névralgique des échanges d’or blanc entre le Kenya, la Tanzanie et l’Asie, la zone voit chaque année de nouvelles saisies issues de la contrebande. La dernière en date, en juillet 2017, a été la plus importante depuis ces 30 dernières années puisque ce sont sept tonnes d’ivoire qui ont été interceptées, pour un butin total estimé à 9 millions d’euros.
De leur côté, les associations de défense des animaux ont salué ce vote historique. « Fermer ce marché massif va fournir une possibilité de survie aux éléphants », a notamment déclaré Bert Wander dans un communiqué de l’ONG internationale Avaaz. Tous les ans, ce sont 30 000 éléphants qui sont tués, principalement pour l’ivoire de leurs défenses qui rapporte 730 dollars par kilogramme (cours de l’ivoire en 2017). Entre 2002 et 2011, on estime que 60% de la population mondiale des éléphants a disparu.
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