Il y a 209 ans aujourd’hui, le 12 février 1809, naissait le plus célèbre des naturalistes : Charles Darwin. On doit à ce Britannique passionné de biodiversité d’immenses découvertes qui ont révolutionné la biologie moderne : il est notamment l’auteur de la théorie de l’évolution, aussi baptisée « darwinisme », et a découvert un grand nombre d’espèces animales et végétales dont beaucoup portent aujourd’hui son nom, à l’instar du renard de Darwin. C’est lors d’un voyage autour du monde, et plus précisément pendant une escale aux îles Galápagos, que lui vient l’idée d’une sélection naturelle au sein du monde vivant. Cet archipel équatorien, situé en plein océan Pacifique, a été un véritable laboratoire pour le scientifique alors âgé de 26 ans. Le début d’une histoire passionnelle entre l’homme et cet écosystème unique au monde.
Le manchot des Galápagos – Spheniscus mendiculus
Avec ses 53 cm, le manchot des Galápagos est le plus petit de la famille des Sphénisciformes, qui regroupe tous les oiseaux de mer inaptes au vol et vivant dans l’hémisphère sud. Comme plusieurs de ses cousins dont le manchot d’Adélie, Spheniscus mendiculus est menacé et listé comme « espèce en danger » depuis 2000 par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Les menaces qui pèsent sur son espèce sont diverses mais ce sont surtout les perturbations marines de toutes sortes – changement climatique, disparition des poissons de fonds qui constituent l’essentiel de son régime alimentaire, etc. – qui sont pointées du doigt par la communauté scientifique. D’autant que l’aire de répartition du manchot des Galápagos est réduite : 95 % de l’espèce vit sur les îles Isabela et Fernandina. Donc dès qu’une perturbation se produit, c’est toute l’espèce qui en subit les conséquences. Avec plus de 60 % de sa population qui a disparu entre les années 1970 et les années 2000, on estime que l’espèce pourrait s’éteindre d’ici 100 ans.
L’otarie des Galápagos – Zalophus wollebaeki
Comme son voisin le manchot, ce mammifère marin est lui aussi une espèce endémique de l’archipel équatorien. Depuis 2008, Zalophus wollebaeki est référencé comme « en danger » par l’UICN. Sa population a chuté au fil des dernières décennies, passant de 40 000 individus en 1979 à environ 10 000 adultes en 2014. Plusieurs facteurs peuvent expliquer ce déclin, à commencer par le réchauffement climatique. Facilement sujettes au stress, les otaries des Galápagos ont en effet fortement pâti des épisodes El Niño, ce phénomène climatique au cours duquel la température de l’eau augmente. Autre menace de taille : la pollution des mers. Déchets plastiques et hydrocarbures déversés par des pétroliers empêchent les otaries de trouver de la nourriture et affectent gravement le bon développement des plus jeunes individus.
Le géospize modeste ou « pinson de Darwin » – Geospiza pauper
En 1835, lors de leur escale aux Galápagos, Charles Darwin et son équipe observent et prélèvent sur chaque île de l’archipel plusieurs oiseaux qui deviendront célèbres sous le nom des « pinsons de Darwin ». De nos jours, sur les 14 espèces qui se cachent sous cette appellation, Geospiza heliobates, le géospize pique-bois, et Geospiza pauper, le géospize modeste, sont les deux espèces les plus menacées ; l’UICN les classe d’ailleurs dans la catégorie « en danger critique d’extinction » (CR). Geospiza pauper possède une aire de répartition particulièrement restreinte qui se limite à l’île Floreana, plus connue sous le nom d’île Santa Maria ou île Charles. Selon l’UICN, la population totale de l’espèce ne dépasse pas les 1 700 membres et décline à cause d’une espèce invasive de mouche. Philornis downsi pond dans les nids des passereaux puis ses larves se nourrissent du sang des oisillons. Ces parasites seraient responsables de près de 41 % de la mortalité des jeunes géospizes modestes.
L’iguane marin des Galápagos – Amblyrhynchus cristatus
L’un des symboles de l’archipel ! L’iguane marin des Galápagos est le seul lézard aquatique du monde. Il existe sept sous-espèces, toutes menacées de disparition, mais celle de l’île Genovesa est la plus en danger. Plus de 80 % de l’espèce aurait disparu ces 10 dernières années sous l’effet d’El Niño qui réchauffe les eaux des côtes équatoriennes. De plus, Amblyrhynchus cristatus ne se reproduit qu’une fois tous les deux ans et les jeunes iguanes sont souvent les proies des prédateurs comme les serpents, les rats ou encore les rapaces. Après une grosse mortalité, l’espèce met donc du temps à revenir à son niveau d’origine. Autre menace, la pollution maritime : en 2001 par exemple, le Jessica s’échoue à 800 mètres des côtes et libère 300 tonnes de mazout, provoquant la mort de 15 000 iguanes sur l’île de Santa Fe.
La tortue géante de l’île Espanola – Chelonoidis hoodensis
Autres emblèmes de l’archipel, les tortues géantes des Galápagos comptent en fait dix espèces particulièrement menacées. L’une d’elles, Chelonoidis hoodensis, la tortue de l’île Espanola, a beaucoup fait les gros titres dernièrement grâce à l’un de ses membres : Diego. En effet, cette tortue mâle de plus de 100 ans aurait eu près de 800 descendants ! Malgré la grande activité sexuelle de ce représentant un peu spécial, la tortue géante de l’île Espanola est toujours considérée comme très menacée ! Aujourd’hui protégée, Chelonoidis hoodensis a longtemps été capturée pour être consommée par l’Homme. L’introduction de bétail et de chèvres sur l’île a également créé une forte concurrence pour l’herbe et la végétation. Aujourd’hui, la tortue est réintroduite sur l’île de Santa Fe pour remplacer une autre espèce aujourd’hui éteinte. Si la greffe prend, cela permettra à la tortue de l’île Espanola d’agrandir son aire de répartition et de s’éloigner de l’extinction.
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