Plus petit parc national de France avec ses 7 km² de terres émergées et ses 13 km² de surfaces marines, Port-Cros se distingue par son site puisqu’il s’agit d’une zone marine, littorale et insulaire. Son champ d’action s’étend sur l’Ile de Port-Cros, de Porquerolles, la presqu’île de Giens, les Salins d’Hyères et le Cap Lardier. Depuis 1999, le parc est également l’animateur du sanctuaire international des mammifères marins Pelagos, un espace maritime protégé de 87 500 km² répartis entre la France, l’Italie et Monaco.
L’histoire du parc
C’est par un heureux hasard ou presque que le parc national de Port-Cros a vu le jour. Marcel et Marceline Henry, un couple de passionnés de nature, s’y installent en 1921. Grâce à son isolement et la beauté de ses paysages, l’île de Port-Cros devient rapidement un lieu de rendez-vous pour les intellectuels de tous bords, écrivains comme philosophes. Surtout, l’endroit suscite très tôt, sous l’impulsion du couple Henry, l’envie de protéger et défendre ce patrimoine naturel et culturel. A sa mort, Marceline Henry lègue son domaine à l’Etat à la condition qu’y soit créée une aire protégée. Dans le même temps entre en application le décret autorisant les parcs nationaux en France, en 1960. Finalement, le parc national de Port-Cros est inauguré par décret le 14 décembre 1963, quelques mois seulement après le tout premier, la Vanoise. Il s’agit du premier parc national marin d’Europe. Son objectif : protéger la biodiversité marine sous toutes ses formes.
Le coeur du parc est scindé en deux parties : l’une située sur l’île de Port-Cros et l’autre sur l’île de Porquerolles. En plus d’un patrimoine naturel remarquable avec la présence de nombreuses espèces protégées, le site abrite également un patrimoine culturel exceptionnel. Une trentaine d’épaves de navires jonchent ses fonds marins, une vingtaine de forts militaires habillent son espace terrestre ainsi qu’un grand nombre de vestiges romains.
La faune et la flore du parc de Port-Cros
Au total, le parc national de Port-Cros compte dans sa partie maritime 500 espèces d’algues et 180 espèces de poissons. La flore sous-marine est typique des fonds méditerranéens avec des herbiers de posidonie et des coralligènes. Ces deux espèces végétales – plante à fleurs pour le premier et algue pour le second – sont particulièrement remarquables car ils sont des écosystèmes à part entière : plusieurs autres espèces y vivent, s’y nourrissent et s’y reproduisent, ce qui signifie que leur disparition aurait de graves conséquences sur un grand nombre d’animaux. Des invertébrés tels que les coraux gorgones (Gorgonacea), les bryozoaires (Ectoprocta) ou des éponges s’y fixent et des poissons comme l’imposant mérou brun (Epinephelus marginatus) nagent dans ces eaux. Plus rarement, il est possible de croiser de grands mammifères marins tels des dauphins.
Sur la terre ferme, l’île principale du parc est recouverte d’un maquis dominé par les pins d’Alep, emblématiques de cette végétation méditerranéenne. Certains animaux qui y vivent sont particulièrement notables pour être endémiques de cette zone, de Corse et de Sardaigne comme le discoglosse sarde (Discoglossus sardus), un amphibien, et le phyllodactyle d’Europe (Phyllodactylus europaeus), un petit gecko. Des chauves-souris et un grand nombre d’oiseaux sont également présents – ou de passage dans le cas d’oiseaux migrateurs – à l’instar du faucon pèlerin (Falco peregrinus), la fauvette pitchou (Sylvia undata) ou encore le puffin cendré (Calonectris borealis) et de Méditerranée (Puffinus yelkouan).
Visiter le parc national de Port-Cros
Avec ses plages paradisiaques et son eau cristalline, l’attractivité touristique du site est indéniable. D’ailleurs, 1,25 million de personnes s’y rendent chaque année et plus particulièrement l’été, une période charnière pour les agents du parc national qui doivent composer avec cette vague de touristes. La sensibilisation et l’information font donc partie des principales missions du parc national de Port-Cros, en plus de son rôle de protection et d’étude de la biodiversité. Pour faciliter ce travail d’information, plusieurs outils ont été développés. Le parc propose par exemple plusieurs programmes pédagogiques à destination des jeunes, en collaboration avec l’Education nationale du Var, en ciblant plus précisément les élèves résidant dans les communes de l’aire d’adhésion. Mais les agents s’adressent également à un plus large public, adultes compris, via des activités de découverte environnementale et culturelle ou en aménageant des « sentiers d’interprétation » sur lesquels les promeneurs sont invités à prendre la mesure des problématiques à l’oeuvre. Des musées avec observatoires et espaces pédagogiques sont également accessibles dans les forts, comme par exemple le Conservatoire botanique de Porquerolles. Les gardes moniteurs du parc organisent par ailleurs des visites guidées (sur réservation), des rencontres et des conférences ouvertes à tous entre avril et octobre. Des projections en plein air sont aussi au programme durant la belle saison. Pour en savoir plus sur place, rendez-vous aux Maisons du parc à Port-Cros et Porquerolles, ou auprès du point d’accueil du Cap Lardier.
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