Chutes du Carbet, volcan de la Soufrière, site des Deux Mamelles, forêt de la Traversée, cascade aux écrevisses, fonds marins des îlets de la Côte-Sous-le-Vent… Le parc national de la Guadeloupe est un véritable sanctuaire pour la biodiversité tropicale. Cette zone protégée a la particularité, comme peu de ses homologues, de compter à la fois un espace terrestre et un espace maritime. Résultat, les visiteurs peuvent tout aussi bien se perdre dans ses forêts denses ou plonger admirer les récifs coralliens qu’il abrite !
L’histoire du parc
Le parc national de la Guadeloupe est le tout premier parc national de France situé outre-mer. Dès les années 1970, les collectivités émettent le souhait de protéger le territoire de Basse-Terre, son massif montagneux et sa forêt tropicale. Il est alors décidé de classer dans un premier temps la zone « parc naturel de Guadeloupe ». L’espace est géré par l’Office national des forêts (ONF) qui s’occupe de dessiner des sentiers de randonnée, de les baliser et de créer des équipements d’accueil pour les visiteurs. Pour aller encore plus loin dans la démarche de préservation, l’idée de transformer le site en parc national est évoquée dès la fin des années 1970. Et c’est finalement le 20 février 1989 qu’est créé le parc national de Guadeloupe par décret.
Son coeur est éclaté en plusieurs zones réparties entre Basse-Terre et Grande-Terre, deux des six grandes îles habitées de l’archipel :
- au Nord : les îlets Kahouanne et Tête-à-l’Anglais ;
- à l’Ouest : la Route de la Traversée et les îlets Pigeon ;
- à l’Est : le Grand Cul-de-Sac Marin ;
- au Sud : la Soufrière, les Chutes du Carbet et les étangs.
Le reste du parc se compose des espaces maritimes adjacents au coeur et des seize communes qui ont accepté de faire partie de l’aire d’adhésion.
La flore et la faune
Avec la variété d’écosystèmes qu’il abrite, le parc national de la Guadeloupe héberge une flore et une faune très variées. Pour preuve, on trouve aussi bien des forêts tropicales que marécageuses mais aussi des savanes d’altitude et ce, uniquement dans son espace terrestre ! La Guadeloupe fait d’ailleurs partie des zones de la planète présentant les plus forts taux d’endémisme. Certaines espèces, chez les perruches et les perroquets notamment, ont déjà disparu mais de nombreuses autres continuent de vivre dans ce sanctuaire naturel et font l’objet, pour la plupart, d’une protection rapprochée.
Pour ne citer que quelques arbres, mancenilliers (Hippomane mancinella), frangipaniers (Plumeria alba), poiriers-pays (Tabebuia heterophylla), figuiers étrangleurs, bois-cotelette noir (Tapura latifolia), magnolia (Magnolia dodecapetala), acajous rouge (Cedrela mexicana) et blanc (Simaruba amara)… se développent sur terre aux côtés de plusieurs espèces de fougères, la plupart arborescentes. Un grand nombre de fleurs sont également présentes avec plus de 800 espèces uniquement dans le cœur du parc, dont 102 orchidées sauvages parmi lesquelles 18 sont endémiques des Antilles, neuf des Petites Antilles et cinq de Basse-Terre. Côté maritime et eaux douces, au-delà de toute la flore que l’on pourrait observer dans les fonds marins, lacs et rivières, il faut compter avec les mangroves et leurs emblématiques palétuviers qui font la transition entre terre et mer.
La faune est elle aussi très variée. Du côté des oiseaux, la Guadeloupe abrite de nombreuses espèces maritimes et forestières comme la grive trembleuse (Cinclocerthia gutturalis), la paruline caféiette (Setophaga plumbea), la perdrix à croissant (Geotrygon mystacea) et le pic de Guadeloupe (Melanerpes herminieri), seul oiseau endémique strict de l’archipel. Autre espèce endémique, la mygale de la Soufrière (Holothele sulfurensis) qui ne s’observe que dans les environs de ce volcan. Contrairement à ce que son nom laisse penser, elle est totalement inoffensive et ne mesure que 3 à 4 cm.
Trois espèces de tortues – la tortue luth (Dermochelys coriacea), la tortue verte (Chelonia mydas) et la tortue imbriquée (Eretmochelys imbricata) – viennent par ailleurs dans les eaux guadeloupéennes pour se nourrir et pondre une fois par an et plusieurs espèces de mammifères marins évoluent au large. Parmi elles, on dénombre notamment neuf espèces de dauphin dont le grand dauphin, le dauphin tacheté pantropical et le dauphin de fraser mais également la baleine à bosse, l’orque naine ou encore le globicéphale tropical. On a récemment tenté de réintroduire le lamantin dans les Antilles, mais l’opération s’est soldée par un échec. D’autres essais sont actuellement à l’étude.
Visiter le parc national de la Guadeloupe
Très prisés des touristes comme des passionnés de nature, les sites emblématiques du parc national de la Guadeloupe se visitent tout au long de l’année. De nombreux sentiers ont été balisés afin de permettre aux randonneurs d’accéder aux coins les plus sauvages et à la nature la plus préservée du parc. Et l’un des incontournables reste l’ascension de la Soufrière, le plus simple étant de partir des Bains-Jaunes et d’emprunter le sentier balisé qui conduit jusqu’au sommet de ce volcan encore en activité. Les trois cascades de la rivière du Carbet, dans le coeur du parc, font elles aussi partie des sites les plus visités, et plus particulièrement la deuxième chute la plus haute (110 mètres). Non loin de là, il est possible d’admirer ce que l’on appelle « les étangs », petits lacs de montagne formés au fil des siècles par les diverses éruptions volcaniques. Pour ceux qui préfèrent s’aventurer au plus profond des forêts tropicales, la forêt de la Traversée est un incontournable. Située sur la Route de la Traversée, la Maison de la forêt met à la disposition des visiteurs toutes sortes d’informations sur la biodiversité guadeloupéenne, au travers notamment d’une exposition gratuite sur la place de la forêt dans le quotidien des Guadeloupéens. De là, les randonneurs pourront emprunter l’un des nombreux sentiers qui partent dans les profondeurs de la forêt, à moins de suivre l’une des traces qui sillonnent la zone comme la trace des Ruisseaux, la trace de la Rivière Quiock ou la trace des Crêtes.
Le parc national de la Guadeloupe compte également plusieurs spots de plongée parfaits pour admirer la biodiversité sous-marine. Aux abords des îlets Pigeon, par exemple, coraux (30 espèces de gorgones, des cornes de cerf, etc.) et cétacés sont nombreux. Le Commandant Jacques-Yves Cousteau y aurait d’ailleurs tourné quelques images de son film « Le Monde du silence », dans les années 1950.
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