Le navire Sam Simon et ses 29 membres d’équipage viennent de partir pour une nouvelle mission en mer Méditerranée et plus précisément au large des îles Eoliennes.
Nouvelle opération pour Sea Shepherd
L’objectif est sensiblement similaire à ce que fait Sea Shepherd sur les océans du monde entier, à savoir défendre la faune marine. Dans le viseur de l’ONG : les filets de pêche illégaux qui tuent des animaux à l’aveugle et les navires de pêche non déclarés ou illicites. « Le Sam Simon est parti du port italien de la Spezia pour une mission secrète de reconnaissance dans l’archipel des Eoliennes », raconte l’antenne française de l’ONG sur sa page Facebook. Au cours de ses premières expéditions en mer Tyrrhénienne – entre la Sardaigne et l’Italie continentale – ce navire a déjà confisqué 52 dispositifs de concentration de poissons et 100 kilomètres de lignes illégales. « Un début plus que prometteur pour cette nouvelle opération en Méditerranée ! » se félicite l’ONG.
Les espèces marines touchées
Un grand nombre d’animaux marins, dont des cétacés, vivent dans ces eaux ou les traversent lors de leur migration. La biodiversité ambiante est en effet si riche qu’elle « fournit un environnement idéal pour la nidification de nombreuses espèces migratrices et pour les baleines, les cachalots, les dauphins communs, les baleines à bec, les dauphins rayés, les dauphins gris et les globicéphales », souligne l’ONG. Autant d’espèces fragiles face à la pollution plastique et qui, lorsqu’elles s’empêtrent dans des filets de pêche, finissent souvent par mourir étouffées. C’est pour éviter de tels incidents que Sea Shepherd a lancé cette opération baptisée Siso, du nom d’un cachalot tué en 2017 par un filet dérivant.
En collaboration avec l’Italie
Sur le terrain, Sea Shepherd bénéficie de nombreux soutiens et non des moindres. Les gardes côtes de Lipari – plus grande des sept îles Eoliennes –, les autorités douanières et fiscales de Milazzo – ville de nord-est de la Sicile – et l’Autorité portuaire de gestion maritime de Catane viennent en effet en aide à l’ONG. Sea Shepherd commence à avoir l’habitude de travailler en collaboration avec les gouvernements. Elle coopère notamment depuis plusieurs années avec l’armée mexicaine pour sauver les derniers vaquitas en mer de Cortez. « L’opération Siso a aussi obtenu le soutien total des pêcheurs artisanaux de Lipari qui, en nous rejoignant pour défendre la loi, rendent nos activités de plus en plus efficaces », ajoute Andrea Morello, chef de campagne pour Sea Shepherd.
La pêche illégale en Méditerranée
Les dérives de la pêche sont nombreuses en Méditerranée. En juillet 2018, l’ONG américaine Oceana a publié un rapport dans lequel elle dénonce 41 cas de pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN) dans ces eaux. Cartographies et noms des navires à l’appui, l’organisme a révélé au grand jour des pratiques pourtant courantes selon son directeur exécutif Europe, Lasse Gustavsson. « La Méditerranée est la mer la plus surexploitée d’Europe avec plus de 90 % des stocks surpêchés », déclare-t-il en effet dans un communiqué de presse. Les pollutions qu’entraînent ces activités sont tout aussi nocives pour les écosystèmes. « On estime que plus de 1 500 dispositifs sont ancrés illégalement chaque année, ce qui contribue de manière décisive à la pollution plastique dans la mer d’Italie, rapporte Sea Shepherd. Il en résulte une ligne de polypropylène de 2 000 km et des centaines de kilos de plastique et de bouteilles, souvent sales et contenant des liquides chimiques nocifs qui tombent à la mer. »
par Jennifer Matas
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