Le kakapo est exceptionnel à plus d’un titre. Non seulement il s’agit du plus grand perroquet au monde, mais aussi du seul physiquement incapable de voler. Autrefois, l’espèce était très répandue en Nouvelle-Zélande, mais l’introduction de prédateurs comme les chiens, les chats et les rats a changé la donne. Au point que le kakapo a frôlé l’extinction avec seulement 18 oiseaux restants en 1977 !
Depuis 2000 et aujourd’hui encore, l’espèce est classée « en danger critique » par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).
En revanche, sa situation semble s’améliorer et les efforts de conservation qui ont été pris pour sauver le kakapo semblent porter leurs fruits. Sa population sauvage augmente et en 2019, elle a battu un record en nombre d’œufs pondus !
Un précédent en 2016
En 2016, déjà, la reproduction du kakapo avait pulvérisé les précédents scores avec la naissance de 46 oisillons, dont 37 qui ont finalement survécu. Cela faisait 25 ans qu’un tel « baby boom » n’avait pas été observé !
La dernière fois que ce grand perroquet néo-zélandais s’était plutôt bien reproduit, s’était en 2009 avec la naissance de 22 oisillons. Soit une augmentation de 68 % !
Entre temps, la reproduction de l’espèce n’a pas donné grand-chose. En 2011, seuls 11 oisillons ont vu le jour, puis aucun jusqu’en 2014 avec la naissance de 6 autres petits.
Record de naissances en 2019
Le record qui vient donc d’être battu lors de la dernière saison de reproduction tient donc du miracle. Il faut dire qu’elle est exceptionnelle : 89 œufs ont éclos et 75 devraient atteindre leur âge adulte ! C’est donc plus de deux fois plus que lors du précédent record de 2016.
Sur les 50 femelles kakapos reproductrices recensées en Nouvelle-Zélande, 49 ont pondu. Cette saison de reproduction est un véritable millésime qui restera dans les annales.
Un bémol, toutefois. Si 76 œufs ont bien éclos, 249 ont été pondus cette année. « La fertilité a été particulièrement mauvaise cette année, probablement en raison du nombre de jeunes mâles se reproduisant pour la première fois, révèle le Département de la conservation. Moins de la moitié de ces œufs éclora en poussins kakapos, et tous les poussins éclos n’atteindront pas l’âge adulte. »
Reproduction difficile
Ces chiffres témoignent d’une chose : la reproduction du kakapo n’est pas chose aisée. En effet, les chaleurs des femelles varient selon la disponibilité d’un fruit bien particulier, produit par l’arbre de Rimu, qui ne pousse qu’en Nouvelle-Zélande. Ce n’est qu’une fois qu’elles en sont rassasiées qu’elles acceptent de se reproduire. Une telle chose ne se produit généralement que tous les deux à quatre ans, lorsque ces arbres produisent une quantité de fruits suffisante.
Heureusement pour les kakapos, les baies de Rimu ont été nombreuses des deux dernières années. Au point que la saison de la reproduction a même démarré plus tôt que d’habitude, ce qui est une excellente nouvelle. D’ailleurs, les premiers poussins ont vu le jour les 30 et 31 janvier 2019.
Des efforts qui paient
L’équipe en charge de la sauvegarde du kakapo a récupéré certains œufs une fois pondus afin de les mettre à l’abri. Ils seront élevés à la main pour encourager les femelles à nidifier une deuxième fois durant la saison, et ainsi maximiser le nombre de poussins viables. Les autres œufs sont surveillés 24 heures sur 24 grâce à des systèmes de surveillance intégrés aux nids.
Aujourd’hui, la population du kakapo s’élève à 147 individus adultes, contre 130 en 2014. Elle augmente, mais lentement. Si les 75 oisillons de 2019 survivent dans le temps, « ce sera un énorme coup de pouce pour l’espèce », se réjouit le Département de la conservation.
par Jennifer Matas
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