Tout n’est pas perdu pour le vaquita, aussi appelé marsouin du golfe de Californie ou marsouin du Pacifique. Même si les effectifs ont drastiquement chuté au point de ne plus compter, selon les dernières estimations, qu’entre 6 et 22 individus encore en vie, l’espèce continue à se reproduire. Donnant ainsi une lueur d’espoir à tous ceux qui se battent pour sa survie en mer de Cortez.
Bébés vaquitas
Le 22 novembre, le San Diego Union Tribune a en effet rapporté que de récentes expéditions sur le terrain ont permis d’observer des femelles vaquitas accompagnées de leurs petits. L’une de ces expéditions – qui s’est déroulée en octobre 2019 – est particulièrement porteuse d’espoir puisque les chercheurs ont identifié 6 marsouins différents répartis en deux groupes, et trois couples de mères avec leurs bébés.
« Cela indique que malgré les menaces, l’espèce continue de se reproduire », déclarent les chercheurs. Les années précédentes, en 2017 et 2018, d’autres expéditions avaient également aperçu des mères vaquitas avec leurs petits.
Une même femelle a par ailleurs été identifiée avec deux bébés différents d’une année sur l’autre, ce qui suggère que l’espèce serait capable de se reproduire tous les ans, contrairement à tous les deux ans comme on le pensait jusqu’à présent. Un rythme bien plus rapide et, donc, une bonne nouvelle de plus pour un possible rétablissement de la population.
La lutte continue
Ces observations sont capitales pour la survie de l’espèce, car elles prouvent que tout espoir n’est pas perdu. Surtout, elles viennent défaire les discours défaitistes qui voudraient que l’on arrête de lutter contre les menaces qui pèsent sur les vaquitas.
Dans l’émission Sur le Front des océans diffusée sur France 2 le 26 novembre 2019, le journaliste Hugo Clément a rencontré des pêcheurs illégaux ainsi qu’un membre du cartel qui pilote les opérations et organise le trafic responsable de la disparition du petit cétacé. Sous couvert d’anonymat, ce dernier a déclaré au journaliste : « il n’y a plus de vaquita, c’est fini ». Selon lui, s’il restait encore des individus, ses pêcheurs en remonteraient régulièrement dans leurs filets ; or, ce ne serait plus le cas.
Un discours qui va à l’encontre des observations menées sur le terrain et qui pourraient porter atteinte aux efforts fournis sur place pour la conservation de l’espèce par le programme Vaquita CPR et l’ONG Sea Shepherd, via son opération Milagro.
Des efforts pourtant indispensables. Car si les chercheurs rapportent de bonnes nouvelles, il y en a aussi des mauvaises : « Un jour, nous avons vu plus de 80 pêcheurs illégaux dans la zone réservée aux vaquitas », rapporte Lorenzo Rojas-Bracho, chef du groupe de recherche sur les mammifères marins de la Commission nationale mexicaine des aires protégées.
Le vaquita, cétacé au bord de l’extinction
Le marsouin du golfe de Californie est non seulement le plus petit cétacé au monde mais aussi l’un des plus menacés. Il ne vit qu’en mer de Cortez, au Mexique, dans une zone ravagée par la surpêche.
Car le vaquita partage son territoire avec un poisson également en danger critique d’extinction : le totoaba. Ce poisson est particulièrement recherché en Asie pour sa vessie natatoire, aux prétendues vertus thérapeutiques. Résultat, les cartels mexicains ont fait du trafic de totoabas l’un de leurs fonds de commerce, conférant à ce poisson le surnom de « cocaïne de la mer ».
Bien que la pêche du totoaba soit interdite, de nombreux pêcheurs défient la loi et posent des filets maillants partout dans la zone protégée du vaquita. Ces pratiques ont mené à la disparition progressive du petit cétacé, parfois surnommé « panda des mers » en raison de ses yeux cerclés de noir.
1 réponse to “Nouvel espoir après l’observation de bébés vaquitas”
11.12.2019
baudrycomme en France, les textes qui protègent la faune et la flore ne sont pas appliqués pour des intérêts privés.