Cette association française établie au Cameroun vient en aide aux chimpanzés en les recueillant, les soignant et les relâchant dans des îles protégées, au sein du parc naturel de Douala-Edéa.
Les dates clés de Papaye International
- 2001 : création de l’association sous le nom « Association Papaye France ».
- Novembre 2017 : Marylin Pons Riffet devient la nouvelle présidente de l’association. Cette enquêtrice pour la Fondation Brigitte Bardot et militante très active dans le monde de la protection animale insuffle un vent de nouveauté qui rompt avec les anciennes pratiques de l’association. Plusieurs changements sont alors mis en place.
- Fin 2017 : la première décision prise par la nouvelle présidente concerne le contact entre le public et les chimpanzés. Dorénavant, plus aucun visiteur n’a le droit de toucher un chimpanzé, comme cela a pu être le cas par le passé. Autre décision de poids : les chimpanzés recueillis sont tous confiés par les autorités camerounaises et uniquement par ce biais.
- Octobre 2018 : un nouveau dortoir est inauguré sur le sanctuaire. C’est là que jouent les petits chimpanzés la nuit, après avoir passé la journée en liberté en compagnie de leurs soigneurs avant de rejoindre leur dortoir de nuit.
- Novembre 2018 : la nouvelle présidente Marylin Pons Riffet participe pour la première fois à la conférence annuelle de Pan African Sanctuary Alliance (PASA), en Sierra Leone.
- Février 2019 : Dorothée Prak rejoint l’équipe en tant que trésorière après avoir défendu la cause animale au travers d’organismes comme Sea Shepherd.
- 4 mars 2019 : 4 adolescents – 3 femelles et un mâle – prénommés Miel, Goyave, Mandarine et Banane sont relâchés sur la toute nouvelle île attribuée par le gouvernement à Papaye International, l’île de Yatou.
- Septembre 2019 : l’humoriste et activiste Rémi Gaillard, fondateur de l’association Anymal, devient parrain de cœur de Papaye International.
- Décembre 2019 : Papaye International abrite 32 chimpanzés dans son sanctuaire et sur les trois îles dont elle a la responsabilité, ainsi qu’un singe vervet et 6 chiens accueillis en continu sur le campement.
Ses principales actions
Papaye International travaille main dans la main avec des partenaires locaux tels que les autorités camerounaises et PASA pour sauvegarder et de réintroduire des chimpanzés en plein cœur du parc naturel de Douala-Edéa, au Cameroun.
Accueil de chimpanzés orphelins
La première mission de Papaye International est d’offrir un abri aux jeunes chimpanzés dont le groupe a été braconné et qui se destinaient à être vendus pour devenir des animaux de compagnie.
Une mission complexe puisque ces juvéniles ont en moyenne entre 6 mois pour les plus jeunes et 2 ans lorsqu’ils arrivent au sanctuaire. A ce stade, ils ont besoin de beaucoup de soins et d’attention pour grandir. Surtout, l’amour de leur mère – crucial pour qu’ils ne se laissent pas mourir – leur manque dangereusement.
Alors, comme avec les bonobos de Lola Ya Bonobo au Congo, Papaye International attribue des mères de substitution aux bébés chimpanzés. Ici, le sort a voulu qu’il s’agisse pour l’instant de pères de substitution, mais leur rôle est le même : apporter tout l’amour nécessaire au bon développement des petits chimpanzés.
Ces parents de substitution s’occupent des bébés, leur donnent le biberon et les accompagnent en balade dans la forêt, matin et soir, pour qu’ils grandissent bien et puissent finir par devenir indépendants. Comme s’ils avaient grandi au sein de leur famille.
Ces sorties quotidiennes sont essentielles car elles permettent d’éveiller l’instinct des chimpanzés, de leur faire découvrir les arbres, les feuilles, les insectes et de s’exercer à la vie qu’ils connaîtront plus tard.
Un vétérinaire PASA se rend sur place régulièrement pour veiller à la bonne santé des pensionnaires.
Relâché sur des îles protégées
Que deviennent les chimpanzés une fois qu’ils grandissent ? Ils ne regagnent pas les forêts qui les ont vus naître mais des espaces protégés, le braconnage sévissant encore fortement dans le pays.
Afin de garantir leur sécurité y compris à l’âge adulte, l’association a donc décidé de créer des groupes et de les relâcher dans des aires protégées, à l’abri des braconniers et autres menaces potentielles.
Pour cela, le gouvernement camerounais a alloué à Papaye International trois îles au sein de la réserve naturelle de Douala-Edéa :
- l’île de Pongo où vivent actuellement 14 chimpanzés (dont 5 bébés),
- l’île de Yakonzo avec 10 individus (dont 3 bébés),
- l’île de Yatou, habitée pour l’instant par 4 chimpanzés plus jeunes.
Toutes ces îles de plus de 10 hectares se situent en face du camp de base de l’association, installé sur le rivage, au bord de la rivière Sanaga. Dans le camp vivent actuellement 4 bébés, encore trop jeunes pour être relâchés. Ils rejoindront bientôt l’île de Yatou pour compléter le groupe nouvellement formé.
Dans ces communautés de chimpanzés parfaitement recomposées, les interactions avec l’homme sont devenues quasi inexistantes. Les chimpanzés vivent en semi-liberté, entre eux, sans interférence. « La nature reprend ses droits et c’est très bien ainsi », commente Papaye International.
Même les soigneurs ne se rendent plus sur les îles de Pongo et de Yakonzo, sauf en cas de force majeure. Cela s’est produit récemment lorsqu’un chimpanzé a été violemment blessé au cours d’un combat par l’un de ses congénères. L’équipe de Papaye International a dû intervenir pour récupérer le primate blessé, le rapatrier sur le sanctuaire et le soigner.
En revanche, les soigneurs s’assurent tous les jours que les chimpanzés relâchés vont bien. Ils les observent à distance, depuis des pirogues. Ils en profitent pour leur lancer de la nourriture : ananas, bananes, maïs, mangues, avocats, papayes, arachides etc.
Lutte contre le braconnage
Empêcher que le nombre de chimpanzés orphelins n’augmente est donc, en toute logique, l’un des chevaux de bataille de Papaye International, qui lutte contre le trafic dont sont victimes ces grands singes.
L’association ne se cantonne pas, en effet, au sauvetage des jeunes chimpanzés, et veut également agir en amont du problème et endiguer le braconnage. Pour cela, Papaye International mène plusieurs actions : elle travaille notamment en étroite collaboration avec les autorités et sensibilise les populations locales en les informant des conséquences de ces pratiques illégales.
Comme le rappelle Céline Danaud de l’association Projet Primates basée en Guinée, pour vendre un bébé chimpanzé sur le marché noir, les braconniers tuent une dizaine d’adultes afin de le récupérer. Ce trafic est donc synonyme d’une véritable hécatombe.
Gouvernance
Depuis novembre 2017, l’association est présidée par Marylin Pons Riffet. Elle est épaulée par Dorothée Prak, trésorière de Papaye International et Marc Pons, secrétaire de l’association. A eux trois, ils forment le bureau de Papaye International.
A cela s’ajoutent les membres de l’association, qui ont tous un droit de regard et un droit de vote quant aux différentes décisions prises par la direction. Depuis mai 2019, tous les écovolontaires, les parrains ainsi que les généreux donateurs accèdent automatiquement au grade de membre de l’organisme. Au 1er octobre 2019, ils étaient 29 mais devraient dépasser la quarantaine courant 2020.
Financement
Papaye International reçoit des soutiens financiers de la part de la Fondation Brigitte Bardot, ou encore de la Fondation 30 Millions d’Amis, fidèles partenaires dans l’évolution depuis le changement de direction.
Ces aides financières, indispensables à l’évolution en cours, ont par exemple permis de financer l’achat de panneaux solaires, la construction d’un dortoir de nuit relié par un tunnel à une grande aire de jeux, d’un chenil pour les chiens de l’association, ainsi qu’un abri sécurisé pour le groupe électrogène, une pirogue motorisée, un 4×4 d’occasion et de contribuer à la nourriture annuelle des chimpanzés.
Outre ses partenariats, l’essentiel des ressources financières de Papaye International provient actuellement de l’écovolontariat. Cette activité permet en effet à l’association de recueillir des fonds réguliers tout en faisant découvrir son sanctuaire à des passionnés de la faune. Les séjours durent entre 2 semaines et un mois, avec une capacité maximum d’accueil fixée à 4 écovolontaires en simultané.
Les écovolontaires sont sélectionnés après un entretien de motivation réalisé par téléphone ou par écrit. Ils doivent par ailleurs se soumettre à un protocole vétérinaire exigeant, avec obligation de justifier des nombreux vaccins, tests et certificat médical jusqu’à la dernière semaine avant leur arrivée au sanctuaire.
Une grande majorité récidive l’expérience et continue à apporter leur contribution active ou financière à l’évolution du sanctuaire.
L’association présidée par Marylin Pons Riffet peut aussi recevoir des dons de la part des particuliers à distance. Plusieurs solutions existent : l’adhésion annuelle à 2,50 € par mois, soit 30 € par an, les dons ponctuels dont les montants sont libres ou encore le parrainage de chimpanzés.
Depuis début 2018, Papaye International fait partie des organismes référencés par le moteur de recherche Lilo. Le principe est simple : une recherche internet équivaut à une goutte qui, elle-même, représente de l’argent. Les internautes cumulent les gouttes au fur et à mesure qu’ils utilisent ce moteur de recherche et peuvent à tout moment reverser leurs gouttes à l’association de leur choix.
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5 Réponses to “Papaye International”
05.12.2023
DESFEMMES DidierBonjour et bravo pour ce que vous faite. Quel est le meilleur moment de l’année pour aller visiter votre sanctuaire? Je suis le parrain depuis le 8 octobre 2023, journée de la fondation (Le Pal Nature) de la petite TCHOSSA, et j’aimerais bien avec ma femme aller la voir avant qu’elle soit mise sur une ile. Encore bravo à vous.