En France, il existe 4 espèces de vipères :
- vipère aspic (Vipera aspis) ;
- vipère d’Orsini (Vipera ursinii) ;
- vipère péliade (Vipera berus) ;
- vipère de Seoane (Vipera seoanei).
Et 8 espèces de couleuvres :
- couleuvre d’Esculape (Zamenis longissimus) ;
- couleuvre de Montpellier (Malpolon monspessulanus) ;
- couleuvre helvétique (Natrix helvetica), ex-couleuvre à collier ;
- couleuvre à échelons (Zamenis scalaris, ex-Rhinechis scalaris) ;
- couleuvre vipérine (Natrix maura) ;
- couleuvre lisse (Coronella austriaca) ;
- couleuvre girondine (Coronella girondica) ;
- couleuvre jaune et verte (Hierophis viridiflavus).
Couleuvres et vipères sont très souvent confondues. Par méconnaissance, de nombreuses idées reçues continuent de circuler à leur sujet. Il est par exemple courant de dire que le meilleur moyen de différencier une couleuvre d’une vipère, c’est de regarder la forme de la tête. Si elle est en triangle, c’est une vipère. La réalité est toutefois plus compliquée et cette méthode n’est pas infaillible. Pour distinguer ces deux sortes de serpents, voici ce qu’il faut regarder.
Première différence entre une couleuvre et une vipère : les yeux
L’une des caractéristiques les plus distinctives pour reconnaître une couleuvre ou une vipère, c’est de regarder ses yeux. Chez la couleuvre, les pupilles sont clairement rondes. En revanche chez la vipère, les pupilles sont fendues verticalement, comme chez le chat en pleine lumière par exemple.
Bien entendu, pour vérifier sur un serpent à les pupilles rondes (couleuvre) ou verticales (vipère), il faut déjà se trouver très près de lui. Ce qui n’est pas forcément du goût de tout le monde. Heureusement, il existe d’autres moyens de vérifier s’il s’agit d’une couleuvre ou d’une vipère.
Deuxième différence : la queue
A commencer par la forme de la queue. On entend souvent dire que les couleuvres sont plus longues que les vipères (jusqu’à 2 m pour certaines couleuvres contre 80 cm en moyenne pour une vipère), mais la taille globale du serpent ne suffit pas à déterminer s’il s’agit de l’une ou de l’autre. Car il se peut très bien qu’il s’agisse d’une couleuvre juvénile par exemple. En revanche, il est pertinent d’observer la forme de la queue.
La queue des couleuvres est en effet longue et fine tandis que celle des vipères est courte et trapue. Cette différence est réellement forte et permet de savoir d’un simple coup d’œil de quel serpent il s’agit.
Troisième différence : les écailles sur la tête
Autre différence entre les couleuvres et les vipères : la taille des écailles sur la tête. Les couleuvres ont en effet de grandes écailles sur le dessus de la tête. Celles-ci sont donc également moins nombreuses que chez les vipères, dont la tête est recouverte d’une multitude de petites écailles.
Ne pas avoir peur de l’une comme de l’autre
Au-delà des caractéristiques physiques, on met souvent en avant que la grande différence entre une couleuvre et une vipère, c’est que la première est inoffensive pour l’homme car dépourvue de venin alors que la deuxième est dangereuse du fait de sa morsure venimeuse. C’est d’ailleurs à cause de cette dangerosité que les couleuvres, souvent confondues avec les vipères, sont tuées aveuglément.
Ce qu’il faut retenir, c’est qu’il n’y a pas de raison d’avoir peur de l’une comme de l’autre. D’abord parce que couleuvres comme vipères préféreront déguerpir en apercevant un humain plutôt que de l’attaquer. Bien que dépourvus d’oreille externe, les serpents sont sensibles aux vibrations et réagissent aussi rapidement aux signaux visuels. La morsure n’est utilisée qu’en dernier recours, si le serpent se sent en danger et piégé, sans possibilité de s’enfuir. C’est le cas par exemple si un humain se trouve tout à coup très près de lui ou lui marche dessus par inadvertance.
Et puis, il se peut que la morsure d’une vipère soit non venimeuse. En effet, la vipère n’inocule pas automatiquement de venin lorsqu’elle mord, car il lui faut du temps pour régénérer du venin et qu’elle préfère le garder pour capturer une proie plutôt que pour se défendre. On parle alors de « morsure sèche », et cela se produit plus souvent qu’on y croit : une fois sur deux en moyenne.
Dans tous les cas en cas de morsure de vipère, il faut garder son calme et se rendre dans un hôpital afin de ne pas prendre de risque. Même si avec un traitement adapté il ne devrait pas y avoir de problème, certaines personnes sont allergiques au venin de serpent et peuvent présenter un choc anaphylactique suite à une morsure.
Mais les morsures restent peu nombreuses au global. En 2016 en France métropolitaine, 369 cas de morsures par des serpents terrestres ont été enregistrés par les centres anti-poisons. Parmi eux, 61 % étaient dus à une vipère, 8 % à une couleuvre, les autres étant non connues.
Les serpents, des animaux protégés en France
Malgré cette faible dangerosité pour l’homme, les serpents continuent de pâtir de la mauvaise image qui leur colle à la peau et de susciter la peur. Raison pour laquelle le premier réflexe de nombreuses personnes lorsqu’elles croisent un serpent dans leur jardin, c’est de le tuer. Et ce, qu’il s’agisse d’une couleuvre parfaitement inoffensive ou d’une vipère, guère plus dangereuse.
Pourtant, il est strictement interdit de les tuer en France. Toutes les espèces de couleuvres et de vipères naturellement présentes dans l’Hexagone – hors espèces exotiques relâchées dans la nature – sont protégées. Et pour cause, les populations de serpents déclinent dangereusement. Or, ces reptiles sont essentiels aux écosystèmes et sont, contrairement aux idées reçues, des alliés pour les jardiniers et agriculteurs. En chassant les rongeurs, les serpents protègent les cultures !
Tuer ou blesser une couleuvre ou une vipère intentionnellement est donc interdit, et même répréhensible. L’auteur des faits encourt une peine de prison pouvant aller jusqu’à 3 ans et une amende de 150.000 euros.
6 Réponses to “Couleuvre ou vipère : comment les distinguer ?”
04.08.2023
BrennosBon article, notamment évoquant le salut dans la fuite étant la bonne raison pour laquelle vipères comme couleuvres préféreront déguerpir que d’affronter un bipède d’un culte d’incultes. D’où l’intérêt de votre conclusion en épitaphe de la connerie inhumaine.
L’idée fausse est de croire que la vipère est agressive et la couleuvre inoffensive. Acculée dans un coin de mur, la grande couleuvre de Montpellier se montrera beaucoup plus agressive que n’importe quelle vipère, en se redressant et sifflant comme un cobra, prête à mordre, et pour cause qu’elle n’a pas de venin à gaspiller car beaucoup plus grande qu’une vipère, elle n’en a pas besoin pour se nourrir et tuer les rongeurs avant de pouvoir les avaler.
En effet, comme vous le précisez justement, la vipère n’injecte pas forcément du venin en mordant, alors qu’en moyenne cela ne représente que la moitié des morsures de vipères, pour la bonne raison que les vipères préférent garder leur venin pour se nourrir. Sur le coup, ces morsures sèches sont cependant difficiles à distinguer de celle envenimées, car ces dernières sont peu douloureuses avant que le venin fasse effet en détruisant les cellules étant la cause de la douleur intense; et comme vous le précisez aussi très justement, il ne faut pas prendre de risque en attendant cette effet destructeur, mais se rendre au plus vite en hôpital ou pharmacie pour bénéficier d’un antidote anti-venin.
L’autre idée fausse en effet largement répandue est de prétendre que la vipère a la tête triangulaire contrairement à la couleuvre alors que c’est plutôt l’inverse, la vipère a le bout du museau plat, moins triangulaire que la couleuvre.
Les yeux, et notamment les pupilles, sont en effet un moyen infaillible pour les différencier mais ce n’est pas le plus facile étant donné qu’on les regarde le plus souvent de dessus en ne pouvant pas voir distinctement les pupilles, sans tendances suicidaires pour cette mauvaise 1ère solution.
La MEILLEURE méthode la plus facile est de regarder au premier coup d’œil les écailles sur le dessus de la tête. Si cela forme des PLAQUES nettement plus grandes que les autres écailles, c’est inévitablement une couleuvre.
La vipère quant à elle, n’a qu’une SEULE écaille plus grande au dessus de chaque œil, formant une casquette que n’a pas les couleuvres ayant l’œil bien rond. C’est d’ailleurs cette caractéristique grande écaille en casquette au dessus de l’œil qui donne le regard méchant à la vipère comme si elle fronçait les sourcils selon ce critère humainement représentatif. Qui s’y frotte s’Aspic.
Une autre caractéristique infaillible que connaissait les anciens sages savants et que l’on entend moins parler à cause des flantologues en voie d’apparition, c’est que si la coloration des écailles sur la tête contient deux traits formant un V, c’est inévitablement une Vipère, comme la 1ère lettre du nom. C’est d’ailleurs nettement visible au 1er coup d’œil dans les photos de votre article. V = Vipère.
Enfin, si la coloration contient des points noirs bien distincts, c’est une vipère Aspic (V. aspis aspis), notamment femelle, la + dangereuse des vipères en France.
Seule la couleuvre lisse (Coronelle) a des points distincts, mais c’est le serpent le + inoffensif dont la morsure n’est même pas douloureuse car elle a des dents minuscules. Et c’est sans doute pour cette raison qu’elle a évolué et survécu en ressemblant à la dangereuse vipère Aspic pour dissuader ses prédateurs. Mais cette Coronelle n’a pas le V des vipères, sur la tête.
A noter, pour compliquer le sujet que la coloration des femelles et mâles vipères Aspics est différente, prononçant un dimorphisme sexuel pratique pour les reconnaître. Chez les mâles, comme beaucoup d’espèces animales, la coloration des dessins est beaucoup plus prononcée, et les points peuvent se relier pour former des traits ou des zigzags.
Il existe même des différences de pigmentation morphogénétiques de coloration entre les individus de même sexe d’une même espèce, et même parfois dans la même lignée parentale selon l’héritage génétique dominant ou récessif. C’est surtout remarquable chez les vipères toujours en relation du biotope résultant de l’évolution selon ce besoin de camouflage et donc de la sélection naturelle selon le terrain spécifique.
De faits, la plus grande idée fausse est de croire que toutes les vipères se ressemblent, en faisant l’erreur de prendre en référence une seule photo. D’où l’intérêt de la différenciation infaillible de par la taille et disposition des écailles sur le dessus de la tête, permettant de ne jamais se tromper.
Pour compléter l’article, vous le commencez par lister les « ESPÈCES », ayant pourtant déjà des caractéristiques nettement différenciés.
Par exemple, l’espèce « Vipère d’Orsini », « V. ursinii ursinii », bien qu’étant une vraie vipère, a une morsure inoffensive pour l’homme car elle se nourrit essentiellement de sauterelles, et est donc essentiellement insectivore. Avec son venin pour insectes, il n’y a aucun risque mortel pour l’homme (sauf très rare allergie extrême), contrairement à l’espèce Aspic dont le venin contre les rongeurs mammifères détruit toutes les cellules même des nerfs. Évidemment sans savoir distinguer ces deux espèces bien différentes zoologiquement, la prudence implique quand même de se rendre à l’hôpital après une morsure, sinon cela pourrait permettre une sélection naturelle par élimination de QI à deux chiffres.
Pour encore plus compliquer le sujet, ces ESPÈCES bien listées en début d’article comportent plusieurs « SOUS-ESPÈCES », et cela toujours en relation du biotope étant la cause de l’évolution en sous-espèces nettement distinctes par des dizaines de caractéristiques reconnus par les vrais herpétologues (de « herpéton » = serpent en grec), alors que des spécialistes de lézards ou grenouilles, se disent aussi prétentieusement herpétologues en corrompant le débat, en ayant aucune compétence de vrais spécialistes des serpents.
J’ai encore été récemment confronté à un de ces exhibitionnistes bucarones qui prétendait que les vipères ne se rencontraient qu’en haute montagne en France, alors que SEULE la sous espèce « Vipère aspis ATRA » est spécifiquement alpine, sur les 5 sous-espèces reconnues de vipère Aspic. Ce qui en fait une minorité n’ayant pas de quoi en faire une généralité propagée par ces limités au seul biotope qu’ils côtoient, sans même avoir conscience de l’existence de sous-espèces dans la même espèce, étant pourtant la base de connaissances pour tous zoologues Naturalistes spécialistes de la nature.
C’est un problème spécifique étatiquement français de nouvelle race de diplômés en mythologie tartare. Les initiés en moyenâgeux obscurantisme appellent toujours cela le « CRÉATIONNISME », nécessitant de libérer les vieux sages savants mis au placard. La Culture n’existe qu’en Ethnologie et « la corruption » n’est que « l’altération de ce qui est sain » par les « hypocrites » voulant toujours dire « comédiens » voulant nous renvoyer à « la préhistoire », autrement « la période avant l’écriture » au sens premier philologique corrompu par la genèse de l’Allégorie de la caverne des colporteurs sans échantillon de ce qu’ils veulent vendre à l’indéfini infini faisant le vaste sujet du cochon d’Inde par ceux ayant découvert un cobaye en Amérique du Sud, et dépassant le présent sujet … .
Par exemple, la sous-espèce d’Aspic « aspis francisciredi », contrairement à son nom trompeur est absente en France, même dans les Alpes françaises, et a une coloration nettement plus sombre permettant de ne pas la confondre avec les sous-espèces « aspis aspis » ou « aspis zinnekiri » à dominance de coloration brun beige, qui peut donc aussi varier selon les caractéristiques spécifiques au biotope géologique ayant fait évoluer ces différenciations entre individus locaux car les vipères sont sédentaires, territoriales et ne s’éloignent pas de leur nid leur permettant de survivre en hibernant sous un rocher sur lequel elles se posent pour se réchauffer au soleil. Les vipères sont attachées à leur rocher ensoleillé, alors que les couleuvres sont moins sédentaires et territoriales, et pour cette raison sont beaucoup plus véloces et arrivent à s’enfuir si rapidement qu’il est souvent impossible de les distinguer, mais c’est ce qui les caractérisent malgré tout, notamment pour la couleuvre de Montpellier.
Contrairement aux vipères ne s’éloignant pas de leur abri rocheux d’hivernage assurant leur survie, les couleuvres hibernent souvent sous les tas de feuilles, notamment sous les arbustes contre des murs, en profitant de la chaleur que dégage la décomposition des feuilles, à l’instar des orvets dont elles peuvent se nourrir.
On rencontre donc les vipères plus souvent dans les milieux pierreux, rocailleux. C’est également vrai pour la couleuvre de Montpellier vivant dans la garrigue, mais il n’y a aucun risque de pouvoir la confondre avec une vipère.
Quant à la différenciation par la queue, chez les serpents c’est une histoire qui n’a déjà ni queue ni tête pour la majorité des mortels ne sachant pas où commence la queue. D’autant plus que cette caractéristique est nettement moins visible chez les jeunes individus, voir même des adultes affamés.
Je me permettrai donc de réévaluer vos critères, en plaçant la 3ème différence en 1er, car pour RÉSUMER, qu’importe les espèces et sous-espèces, au premier coup d’œil si on distingue des écailles formant des grandes PLAQUES sur la tête, c’est forcément une COULEUVRE car TOUTES les VIPÈRES ont des PETITES écailles sur le dessus de la tête, mis à part les deux SEULES grandes écailles juste au dessus de chaque œil leur servant de casquette. C’est le moyen infaillible de les reconnaître.
Cordialement, et merci pour votre précieuse utilité pour la protection pour éviter la mauvaise évolution vers le désert du Tartare ne caractérisant que la réalité du néant comme dirait l’autre.
31.07.2022
olikMoi je les différencie à la tête. Les vipères ont une large « mâchoire »et des contours beaucoup moins arrondis que les couleuvres.
Le souci est plutôt pour les animaux. Pour un homme, on a 6h pour réagir et prendre du viperfav.
Chez le chat ou le chien, si la vipère injecte le venin dans un vaisseau, ça dure peu de temps. Et le viperfav provoque des chocs anaphylactiques chez les animaux.
Je randonne énormément, pas plus tard que la semaine dernière, j’ai eu une vipère aspic pile entre mes pieds qui s’est enfuie, dans le massif du Jura. À 3h de marche de la route la plus proche, j’ai eu chaud et mon chien aussi.
28.03.2022
PelletierCebeda manque de courage, il pousse sa belle-mère devant lui, encore un bon petit gars courageux, mais il se rattrape par ses dons d’observation.
Claude Pelletier, surnom : Jardiniais,
03.08.2020
CedebaPour s’en souvenir, la deuxième lettre du nom correspond à la forme de la pupille :
cOuleuvre, vIpère.
Sinon, par expérience, la queue est un moyen assez sur.
Ou alors, la belle-mère. Si un quart d’heure après avoir été mordue elle cause toujours, c’était une couleuvre.
04.08.2020
Cécile ArnoudSuper l’histoire de la deuxième lettre ! Merci !
La rédaction d’Espèces Menacées.
13.07.2021
TurpinTrès bien fait