Cette ONG new-yorkaise fondée en 1895 et qu’on pourrait appeler en français « Société pour la conservation de la vie sauvage » est aujourd’hui présente un peu partout dans le monde. Elle pilote différents programmes de préservation de la nature, alliant recherches scientifiques et actions de sauvegarde. Son slogan : « Nous défendons la vie sauvage. »
L’histoire de Wildlife Conservation Society
- 26 avril 1895 : création de la New York Zoological Society, ou Société Zoologique de New York en français. Dès ses débuts, l’organisme a pour mission de « faire progresser la conservation de la faune menacée, de promouvoir l’étude de la zoologie et de créer un parc zoologique de premier ordre », peut-on lire sur son site internet. Le parc zoologique en question sera le zoo du Bronx, créé par la même occasion grâce en partie à des financements privés et à l’appui de la ville de New York, qui a fourni le terrain ainsi qu’un soutien financier ;
- 1897 : la New York Zoological Society charge le chercheur Andrew J. Stone d’étudier la faune en Alaska et, à partir de ses études de terrain, lance une campagne pour créer de nouvelles lois protectrices des animaux en Alaska ainsi que dans tous les Etats-Unis ;
- 8 novembre 1899 : ouverture du zoo du Bronx. A cette époque, il portait le nom de Parc zoologique de New York ;
- 1902 : l’ONG reprend la gestion de l’aquarium de New York situé à Manhattan, puis le transfère en 1957 à Coney Island, au Sud de Brooklyn ;
- 1905 : en partenariat avec d’autres organismes, la New York Zoological Society crée l’American Bison Society en faveur du bison d’Amérique. L’objectif : réintroduire l’espèce, alors au bord de l’extinction, dans des zones protégées et gérées par le gouvernement ;
- 1906 : un jeune pygmée du peuple Mbuti, appelé Ota Benga, est exposé au zoo du Bronx, dans la maison des singes, causant un véritable scandale aujourd’hui encore présent dans de nombreux esprits. La Wildlife Conservation Society, en la personne de son président, a présenté ses excuses dans un communiqué, en juillet 2020. A cette occasion, l’ONG a aussi pris du recul avec deux de ses fondateurs, auteurs de travaux basés sur l’eugénisme (courant de pensées qui souhaite favoriser la reproduction d’individus jugés de valeur au détriment d’autres) ;
- 1909 : inauguration de la « bibliothèque zoologique » de la Wildlife Conservation Society, qui regroupe différentes collections de documents de recherche sur la conservation de la faune, l’éthologie, la médecine vétérinaire, la biodiversité ainsi que l’histoire des zoos et aquariums. Aujourd’hui encore, cette bibliothèque est une importante ressource pour les chercheurs qui peuvent accéder à ces archives sur rendez-vous ;
- 1946 : l’ONG fonde le Jackson Hole Wildlife Park, qui couvre aujourd’hui une partie du parc national de Grand Teton dans le Wyoming ;
- 1980-1990 : les trois zoos gérés par la ville de New York (Central Park, Queens et Prospect Park) sont finalement confiés à WCS ;
- 1993 : New York Zoological Society devient Wildlife Conservation Society, son nom actuel. La même année, l’ONG participe à la gestion du parc national de Nouabalé-Ndoki (République du Congo), dont elle a la complète charge depuis 2014 ;
- milieu des années 1990 : WCS lance des programmes de conservation au Myanmar (ex-Birmanie), au Laos et au Cambodge ;
- 2017 : Survival International dénonce le mode de gestion des aires protégées en Afrique – et notamment au Congo – de la part de WWF et WCS, qui nuirait aux populations locales comme les pygmées ;
- 2020 : lancement d’un tout nouvel outil de cartographie pour mesurer l’intégrité écologique de toutes les forêts du monde ;
- 2021 : WCS participe à différents programmes de conservation dans une soixantaine de pays dans le monde.
Principales actions
Depuis sa création, WCS s’est fixé comme objectif de défendre la faune et plus généralement la biodiversité sur la planète. Pour cela, l’ONG mène à la fois des recherches scientifiques – afin de faire progresser nos connaissances en la matière – et des programmes de conservation sur le terrain ainsi qu’ex-situ, via les parcs zoologiques.
Recherche scientifique
La composante scientifique est l’une des priorités de l’organisation. « Nous utilisons la science pour découvrir et comprendre le monde naturel, explique en effet WCS sur son site. Ces connaissances nous aident à impliquer et inspirer les grands décideurs, les communautés ainsi que les millions de défenseurs de la nature pour protéger la faune et les lieux sauvages. »
L’ONG part du principe que c’est en connaissant mieux la faune que nous pourrons la protéger en réduisant les menaces qui pèsent sur elle et en concentrant nos efforts de conservation sur les sanctuaires de biodiversité et les couloirs qui les relient.
Aujourd’hui, WCS publie plus de 200 articles scientifiques par an dans des revues à comité de lecture et ses travaux sont cités plus de 3000 fois chaque année.
Conservation in situ
Wildlife Conservation Society est impliquée dans divers programmes de conservation dans 60 pays. Des programmes qui se concentrent par exemple sur la création d’aires protégées, la sensibilisation et l’implication des communautés locales pour améliorer leur bien-être – bien que ce point ait soulevé pas mal de polémique ces dernières années – ou encore l’élaboration des plans d’actions encadrés.
En Afrique
C’est sur ce continent que l’ONG new yorkaise a lancé son tout premier programme de conservation in situ et depuis, plusieurs autres ont suivi. Aujourd’hui, elle est impliquée – avec d’autres partenaires – dans la gestion de 18 zones protégées situées dans trois zones prioritaires :
- en Afrique centrale et dans le golfe de Guinée avec notamment les vastes forêts du bassin du Congo où vivent les gorilles, les chimpanzés, les bonobos, les éléphants de forêt ou encore l’okapi ;
- en Afrique de l’Est, Madagascar et l’océan indien occidental avec d’une part la mégafaune de la savane africaine (lions, éléphants, rhinocéros…) mais aussi des espèces plus petites comme les lémuriens malgaches ;
- au Soudan et au Sahel (guépard, vautour, girafe…).
Dans ces régions, WCS tente de lutter contre les lourdes menaces qui pèsent sur la faune locale, telles que le braconnage (ivoire des éléphants, viande de brousse et capture des petits), la déforestation ou encore la pollution.
En Asie et Océanie
WCS s’investit également en Asie et en Océanie. Sur ces deux continents, elle a identifié six régions prioritaires dans lesquelles agir :
- la Béringie arctique (de la Sibérie à l’Alaska), soumise à un changement climatique rapide qui impacte la vie des animaux qui y vivent comme le glouton, le renne, l’ours du Kamtchatka, la baleine, etc. ;
- le Mékong et ses bassins bordés des forêts, coincés entre l’Inde et la Chine, les deux pays les plus peuplés au monde. Ici, la pression anthropique est forte et entre en conflit avec la riche biodiversité des environs (éléphants d’Asie, ibis géant, tortues terrestres et d’eau douce, crocodile du Siam, etc.) ;
- l’Asie intérieure, alternant entre paysages de montagnes et steppes dans lesquelles vivent différentes espèces menacées comme la panthère des neiges, l’antilope saïga et le markhor ;
- la Mélanésie qui regroupe plusieurs îles et archipels du sud-ouest pacifique (Papouasie-Nouvelle-Guinée, Nouvelle-Calédonie, îles Fidji, etc.) où une riche faune endémique s’est développée au cours des siècles aussi bien sur terre que dans l’océan. WCS travaille par exemple à la protection des coraux, des requins ou encore des raies ;
- l’Asie du Sud et la baie du Bengale avec notamment ses célèbres – mais menacés – tigres du Bengale ;
- le Sud-Est asiatique, englobant l’Indonésie, la Malaisie et les Philippines. Sur ces territoires, la forêt tropicale très ancienne est gravement menacée par les exploitations de palmiers à huile et de bois exotique, privant les espèces qui y vivent de refuges (orang-outan, gibbon, panthère nébuleuse, nasique, rhinocéros de Java et de Sumatra…).
En Amérique
Basée à New York, rien de plus normal que WCS intervienne également sur le continent américain. Au Nord comme en Amérique centrale et latine, l’ONG a ciblé plusieurs régions prioritaires où agir pour la faune :
- les Andes, l’Amazonie et l’Orénoque, une vaste zone comprenant aussi bien de hautes montagnes que des zones humides et des forêts et qui subit d’importantes menaces (déforestation, agriculture intensive, surpêche, etc.). Y vivent de nombreuses espèces, dont l’emblématique jaguar, le condor, l’ours des Andes, etc. ;
- Mésoamérique et Caraïbes occidentales (Belize, Guatemala, etc.) et sa faune terrestre et marine ;
- les forêts boréales nord-américaines qui verdissent l’Alaska et le nord du Canada et dans lesquelles vivent des rennes, des gloutons mais aussi de nombreuses espèces d’oiseaux, de poissons d’eau douce, etc. ;
- la Patagonie, terre sauvage des confins de l’Argentine et du Chili où vivent d’importantes colonies de manchots, de flamants roses, des baleines ou encore des guanacos ;
- les Rocheuses, en Amérique du Nord, et ses animaux emblématiques que sont le bison, le grizzli, le loup, le glouton, la loutre de rivière…
Conservation ex situ
Créé en même temps que le zoo du Bronx, WCS a depuis toujours entretenu un lien étroit avec les parcs zoologiques, les impliquant directement dans sa stratégie de défense de la faune. Aujourd’hui encore, l’ONG gère cinq structures – quatre parcs animaliers et un aquarium – à New York.
Ces établissements participent à leur échelle à ce qu’on appelle de la conservation ex situ, autrement dit de la conservation d’espèces menacées en dehors de leur milieu naturel d’origine. En reproduisant des populations en danger en respectant des consignes particulières, les parcs animaliers assurent le maintien d’un patrimoine génétique viable, en vue d’éventuelles réintroductions dans la nature, si les conditions le permettent.
C’est aussi l’occasion de sensibiliser le public à la faune menacée en l’amenant à découvrir et interagir avec les animaux présents dans ces parcs animaliers. « Nous offrons des interactions profondes et durables avec la faune de nos parcs et au-delà, inspirant ainsi des liens et des émerveillements pour les animaux et la nature », explique WCS. Tous les ans, 4 millions de personnes visitent l’un des cinq parcs de la Wildlife Conservation Society et peuvent ainsi se sensibiliser aux enjeux de la protection de la biodiversité.
Gouvernance de WCS
La Wildlife Conservation Society est dirigée par un conseil d’administration composé d’un CEO, d’un président, d’un vice-président, d’un trésorier, d’un secrétaire, d’administrateurs élus ainsi que de membres émérites et de membres à vie. Il est actuellement présidé par le biologiste spécialiste des Andes, Cristián Samper.
2 Réponses to “Wildlife Conservation Society”
29.06.2024
Nyandong Wakilou CharlesJ’ai une passion pour travailler dans WCS. Comment faire pour travailler dans cette ONG? J’ai une licence en droit public et science politique.
17.11.2021
NGOLO ZAKETE haydeeComment faire pour travailler pour cette ONG?