Pour la première fois depuis quatre ans, des loups roux sont nés dans la nature, au sein de l’Alligator River National Wildlife Refuge, sur la côte de la Caroline du Nord, aux Etats-Unis. Un espoir incommensurable pour tous ceux qui luttent depuis des années contre la disparition de cette espèce de loup la plus menacée de la planète.
Six louveteaux roux
Une portée de six louveteaux – quatre femelles et deux mâles – a en effet été trouvée par des scientifiques du programme de rétablissement du loup roux de l’Alligator River National Wildlife Refuge, qui a ensuite confirmé l’information aux autres groupes investis dans la conservation de cette espèce très menacée.
Avant cela, il a fallu confirmer que les petits trouvés n’étaient pas des bébés coyotes, car plusieurs coyotes vivent sur ce même territoire. Il faut dire que les deux espèces – Canis rufus et Canis latrans – se ressemblent beaucoup. Il arrive d’ailleurs qu’elles s’hybrident entre elles. La principale différence entre le loup roux et le coyote, c’est que le premier est légèrement plus gros que le second.
Heureuse nouvelle, c’est officiel : il s’agit bien d’une portée de loups roux, la première à naître dans la nature depuis 2018.
« C’est un nouvel espoir pour la survie de cette espèce », se sont immédiatement réjoui les membres du programme de rétablissement du loup roux sur Facebook, le 21 avril 2022.
L’espoir après la traversée du désert
Ces six petits loups roux seraient nés de la femelle identifiée sous le nombre 2225 et du mâle 2323, mais des tests génétiques doivent encore confirmer cette nouvelle.
« Le couple a pu se former grâce à la combinaison de plusieurs mesures en faveur de la gestion de l’espèce, explique le programme de rétablissement de l’espèce. Les loups ont ensuite suivi leur instinct naturel d’appariement, se sont établi sur un territoire et se sont accouplés. »
Ce qui a permis un nouveau sursis à ce canidé dont il ne restait plus que neuf individus dans la nature en 2020 – tous suivis par collier GPS – c’est surtout le durcissement de la réglementation à son sujet. Alors qu’il restait une quarantaine de loups roux à l’état sauvage en 2018, les propriétaires terriens ont été autorisés, de 2016 à 2018, à tuer tous ceux qui pénétraient sur leurs terres. Un juge fédéral a dit stop, mais l’administration Trump a proposé courant 2019 de restreindre de 10 % l’aire protégée des loups roux et d’autoriser à nouveau les abattages en-dehors de cette zone, au motif de vouloir préserver les populations de cervidés et limiter les attaques contre le bétail.
Le changement de président – avec l’arrivée de Joe Biden à la Maison Blanche en janvier 2021 – a changé la donne…
Eteint une première fois dans la nature
Le loup roux revient en effet de loin et n’est pas encore sorti d’affaire. Chassé à l’extrême, son espèce a été déclaré éteinte dans la nature une première fois, par les Etats-Unis, en 1980. Seuls subsistaient des individus en captivité, et des programmes de reproduction ont permis d’assurer le renouvellement des générations suivantes et même, dès 1987, des réintroductions dans la nature… Jusqu’à ce que des propriétaires terriens s’en mêlent.
Sous pression, les efforts pour la conservation de ce canidé se sont taris et de 140 individus en 2012, leurs effectifs ont chuté à 50 en 2015, puis 40 en 2018 et potentiellement 9 en 2020. La faute aux chasseurs qui ont assuré avoir confondu loups roux et coyotes lorsqu’ils ont tiré, aux collisions routières et au laxisme de la justice en la matière.
Face à un tel effondrement des populations sauvages, le programme de rétablissement de l’espèce a décidé de stopper les réintroductions pendant un temps. Sans action urgente, les spécialistes prédisaient une extinction possible dans la nature dès 2023.
« Et puis, contre toute attente, le loup roux a trouvé des partisans haut placés dans le ministère de l’Intérieur de Biden », a déclaré au Washington Post Ron Sutherland, scientifique en chef du Wildlands Network, pour la sauvegarde des espèces menacées en Amérique du Nord. Un programme d’incitation des propriétaires terriens à autoriser des loups roux sur leurs terres a été lancé, et les réintroductions ont de nouveau été permises. Dans cette vidéo, un couple de loups roux relâché en février 2022 dans l’Alligator River National Wildlife Refuge :
Malheureusement, la femelle est morte quelques semaines plus tard, le 11 mars. Son autopsie doit révéler les causes de ce décès prématuré, mais les premières observations de la dépouille n’ont pas permis d’identifier des traces de collision avec un véhicule ou des impacts de balles. Quant au mâle, il a dû être récupéré et soigné pour une patte blessée. Il n’est pas sûr de retrouver la liberté un jour.
4 Réponses to “Des loups roux naissent dans la nature : une première depuis 2018”
10.05.2022
Cherif Ait AddiEspèce à part entière, il ressemble au loup ibérique et au loup d’Afrique du Nord Canis lupus lupaster..
Les canides s’hybrident souvent et la détermination par la génétique confirme une richesse qui amplifié ce métabolisme énergétique si ne nuit nullement à l’atavisme faisant leur prospérité, car d’origine commune
de.l’arctique au désert du Sahara
10.05.2022
heuzéne nous laissons pas attendrir tant que dieu « A R G E N T » sera
le but d’une majorité les choses ne changeront sans doute pas
30.04.2022
MassusTout a fait d accord avec vous limitons la reproduction humaine Dévastatrice !!!!
27.04.2022
BayonQue c’est triste de voir le comportement de l’homme qui ne cesse de détruire la nature .Quel prédateur .Il ne cesse de détruire et il se reproduit par contre sans se poser de questions.