Carlin, Shih-Tzu, Bouledogue, ils sont petits, ils sont mignons et sont prisés pour leur caractère souvent proche du clown ! Pourtant, chacune de ces races est sujette à des troubles et problèmes de santé en lien avec son patrimoine génétique, modifié par l’homme. Le jeu en vaut-il la chandelle ? Ces animaux paient-ils cher d’être considérés comme des objets de mode ? Voici tout ce qu’il faut savoir sur les chiens brachycéphales.
Qu’est-ce que le syndrome brachycéphale ?
Un chien ou un chat brachycéphale est un animal qui présente des particularités anatomiques obtenues par croisements et manipulations génétiques de façon à le faire tendre vers un hypertype. L’objectif est, en effet, de rapprocher le plus possible le faciès de ces chiens d’une tête de bébé pour les rendre attractifs. Plus précisément, la brachycéphalie se caractérise par :
- Un crâne court, plus large que long,
- Une face plate,
- Des yeux globuleux.
Malheureusement, un chien ou un chat brachycéphale ne présente pas uniquement des spécificités morphologiques. Le revers de la médaille est constitué par les dysfonctionnements que ces particularités génèrent, chez les animaux, regroupés sous ce qu’on appelle le syndrome brachycéphale. Celui-ci peut être plus ou moins marqué et se manifester par :
- Un collapsus trachéal : il s’agit d’une pathologie respiratoire chronique et progressive. Elle se manifeste par une dégénérescence des anneaux cartilagineux qui soutiennent la trachée et un affaiblissement de la membrane trachéale dorsale. Les principaux symptômes du collapsus trachéal sont une toux sèche, lors des phases d’excitation, et des difficultés respiratoires pouvant s’avérer graves et bruyantes. Le surpoids, l’obésité et le manque d’exercice sont des facteurs favorisant le collapsus trachéal.
- Une hypoplasie de la trachée : elle se définit comme un rétrécissement du diamètre de la trachée sur toute sa longueur. Il s’agit d’une malformation congénitale qui gêne l’arrivée de l’air jusqu’aux poumons du chien.
- Des œdèmes du larynx : ils entravent largement la respiration de l’animal.
- Une paralysie du larynx : elle provoque une obstruction des voies respiratoires supérieures et une dyspnée.
- Une gêne respiratoire liée au rétrécissement des fosses nasales aussi appelée sténose des narines.
- Une hypertrophie du voile du palais : c’est un surdéveloppement de la partie molle du palais.
- Une œsophagite ou inflammation chronique de la paroi de l’œsophage.
- Une gastrite ou inflammation chronique des parois de l’estomac.
Ces troubles anatomiques et fonctionnels vont provoquer des symptômes chez le chien brachycéphale tels qu’une intolérance à l’effort, des régurgitations fréquentes, des vomissements, des ronflements ou des difficultés respiratoires. Des conditions particulières comme du stress ou l’augmentation des températures ambiantes vont accentuer les symptômes. De plus, des problèmes cardiaques apparaissent fréquemment du fait des difficultés respiratoires que le cœur doit compenser pour alimenter les organes en oxygène. Il n’est pas rare d’observer, chez les chiens brachycéphales, une insuffisance cardiaque secondaire.
Quelles sont les races de chien brachycéphales ?
Les races de chien brachycéphales sont le Carlin, le Bouledogue Français, le Bulldog anglais, le Terrier Boston, le Boxer, le Shih-Tzu, le Stattfordshire Bull Terrier, le Shar-Peï, le Pékinois, le Cavalier King Charles Spaniel et le Lhassa Apso. Ces chiens ont été sélectionnés de façon à présenter un museau court qui leur fait avoir une face aplatie.
Faut-il opérer un chien brachycéphale ?
Assurer une surveillance rapprochée
Seul le vétérinaire peut décider de la pertinence d’une intervention chirurgicale chez un chien brachycéphale. La mise en place d’une surveillance médicale est, dans un premier temps, conseillée si votre chien présente un des symptômes cités. Il est bien évident qu’il n’est pas possible de supprimer le syndrome brachycéphale puisqu’il est lié à des particularités anatomiques. Cependant, il est possible de corriger les symptômes les plus gênants pour l’animal. N’hésitez pas à consulter votre vétérinaire traitant, au plus tôt, en cas de doute.
Réaliser un examen approfondi du chien brachycéphale
En présence d’un chien souffrant d’un syndrome brachycéphale, le vétérinaire dispose d’un ensemble d’examens qui vont lui permettre d’observer et cerner la problématique de l’animal. Il peut, ainsi, décider de réaliser une endoscopie afin d’étudier l’aspect du larynx. Il peut aussi effectuer une radiographie thoracique qui va lui permettre d’observer plus précisément le cœur, les poumons, la trachée.
Effectuer une intervention chirurgicale
Différentes interventions chirurgicales peuvent être réalisées chez le chien brachycéphale. Citons la rhinoplastie qui permet d’ouvrir les narines trop étroites de l’animal ou encore la palatoplastie qui consiste à réduire le voile du palais. Ces opérations ne doivent pas être systématiques mais répondre à une véritable nécessité lorsque le chien perd en qualité de vie. Des interventions au laser sont parfois également proposées. Moins invasives, elles entrainent moins de saignements et limitent les risques inflammatoires postopératoires.
Comment prendre soin de mon chien brachycéphale ?
La première des recommandations, comme nous venons de le voir, est d’offrir à votre chien un suivi vétérinaire régulier. Ainsi, en cas de souffrance de votre animal, votre vétérinaire pourra vous conseiller. Ensuite, au quotidien, il est vital de ne pas ajouter d’« handicaps supplémentaires » à votre animal, déjà fragile. Pour cela, veillez à apporter à votre compagnon un régime alimentaire équilibré afin d’éviter le surpoids et l’obésité, qui aggravent sa pathologie.
Proposez-lui également un exercice physique régulier, adapté à ses capacités pour maintenir son poids de forme. Si vous souhaitez adopter un chiot, privilégiez un élevage professionnel reconnu. Les vendeurs non professionnels ne sont pas des experts en reproduction canine. Ils peuvent ainsi proposer à la vente des animaux issus de croisements aléatoires qui accentuent le syndrome brachycéphale.
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