Un consortium mondial de scientifiques a identifié un ensemble de caractéristiques communes chez les espèces citadines, les qualifiant de « syndrome des traits urbains ». Ce phénomène a suscité une exploration fascinante de la manière dont les environnements urbains façonnent les comportements et les caractéristiques de divers organismes, notamment les oiseaux, les abeilles, les coléoptères, les chauves-souris et les reptiles.
L’étude, publiée dans Nature Communications, a intégré des données provenant de 379 villes sur six continents. L’ensemble de données le plus important provient du programme eBird du Cornell Lab of Ornithology, contribuant à l’analyse du comportement des organismes urbains.
L’un des co-auteurs et chercheurs, Frank La Sorte du Cornell Lab, a élucidé certaines des découvertes. Il a déclaré: «Les changements les plus prononcés parmi les organismes citadins concernent la reproduction et la recherche de nourriture. Par exemple, les oiseaux des villes ont tendance à être plus petits, à manger une plus grande variété d’aliments et à produire des couvées plus petites que leurs homologues ruraux. Des couvées plus petites chez les oiseaux urbains ont été associées à des taux de survie plus élevés et à une croissance accrue.
Tous les syndromes du trait urbain ne sont pas identiques
La recherche révèle que tous les groupes d’espèces ne présentent pas le même syndrome de trait urbain. Une découverte intrigante est la variation des tailles corporelles entre les populations urbaines et rurales.
Les oiseaux, les reptiles et les coléoptères de la ville ont tendance à être plus petits que leurs homologues du pays. De plus, la mobilité des carabes s’est avérée plus élevée dans les zones urbaines. À l’inverse, les reptiles et les oiseaux ont montré une mobilité plus faible.
La mobilité, dans ce contexte, se rapporte à la capacité d’un organisme à chercher de la nourriture. Les auteurs de l’étude ont classé quatre types différents de comportement de recherche de nourriture parmi les espèces observées.
Les oiseaux et les abeilles sont apparus comme des « butineuses de lieu central », opérant à partir d’une base et faisant des incursions quotidiennes pour se nourrir. Un modèle comportemental unique appelé « spécialiste mobile » a également été déduit, bien qu’il n’ait pas été directement observé dans l’étude.
Qu’est-ce que la stratégie alimentaire urbaine ?
La Sorte a ensuite expliqué la stratégie alimentaire urbaine. Il a expliqué : « La stratégie alimentaire la plus courante pour les oiseaux dans les zones urbaines est d’être généraliste, en d’autres termes, ils mangeront une variété d’aliments différents au lieu de se spécialiser. Vous le voyez clairement chez des oiseaux urbains aussi communs que le Pigeon biset, l’Étourneau sansonnet et le Moineau domestique. Les spécialistes disparaissent progressivement.
Cette disparition des spécialistes de l’alimentation entraîne une diminution de la biodiversité au sein des villes, se traduisant par un mélange d’espèces de plus en plus homogénéisé. Le souci est que la biodiversité est un facteur vital dans le maintien d’un écosystème sain.
L’écologie urbaine, alimentée par la croissance démographique humaine et l’expansion des zones métropolitaines, est devenue un domaine en pleine expansion. Cependant, un défi important dans ce domaine est la rareté des données écologiques complètes au-delà des oiseaux.
Comment étudier le syndrome du trait urbain
La collecte systématique d’informations pour des comparaisons précises entre les villes fait souvent défaut. En réponse à cela, des programmes de science citoyenne comme eBird, qui exploitent les observations des bénévoles, offrent un moyen prometteur de combler le manque d’information.
La Sorte souligne l’importance de préserver l’habitat dans les zones urbaines, affirmant : « Les écosystèmes dans les villes sont fortement transformés et gérés, et la végétation indigène intacte a tendance à être rare. Plus il y a d’éléments d’un écosystème qui sont préservés et soutenus, plus l’environnement urbain global sera sain.
L’étude conclut en suggérant une approche plus nuancée de la conservation urbaine. En tenant compte des besoins de diverses espèces, les urbanistes peuvent créer des parcs agrandis, des espaces verts ou même fournir des ressources de nidification artificielles pour compenser la perte d’habitat.
De telles stratégies soulignent un équilibre réfléchi entre les besoins humains et la nature, favorisant une coexistence plus saine dans nos paysages urbains en constante expansion.
En savoir plus sur l’impact de l’urbanisation sur la faune
L’urbanisation, le processus d’expansion et de développement des zones urbaines, a de profondes répercussions sur la faune et les écosystèmes. Voici un aperçu des principaux effets :
Perte et fragmentation de l’habitat
L’urbanisation entraîne souvent la perte directe d’habitats naturels à mesure que les terres sont défrichées pour la construction de bâtiments, de routes et d’autres infrastructures.
Les zones naturelles restantes peuvent devenir isolées et fragmentées, ce qui rend difficile pour les espèces de trouver des partenaires, de se nourrir ou de migrer.
Changements dans la disponibilité des aliments
La présence de nourriture et de déchets humains peut modifier les habitudes alimentaires de la faune urbaine, entraînant parfois une dépendance à ces sources de nourriture non naturelles.
Les zones urbaines peuvent manquer des diverses sources de nourriture requises par les espèces spécialisées, favorisant les espèces généralistes qui peuvent s’adapter à une grande variété d’aliments.
Qualité et disponibilité de l’eau
Le ruissellement urbain pollué par des produits chimiques, des huiles et des déchets peut contaminer les plans d’eau locaux, affectant à la fois la vie aquatique et les espèces qui dépendent de ces sources pour s’abreuver.
Le béton et d’autres surfaces imperméables peuvent modifier le débit naturel de l’eau, ce qui a un impact sur la disponibilité de l’eau dans certaines zones.
Changements climatiques et microclimatiques
Les zones urbaines ont souvent des températures plus élevées en raison de l’effet d’îlot de chaleur, qui peut modifier le comportement, les cycles de reproduction et la survie des espèces.
Les changements d’humidité et de régime des vents peuvent également affecter le microclimat local, impactant la vie végétale et les espèces qui en dépendent.
Pollution lumineuse et sonore
L’éclairage artificiel perturbe le comportement naturel des espèces nocturnes, affectant les schémas d’accouplement, d’alimentation et de migration. La pollution sonore peut interférer avec la communication et la navigation des animaux et augmenter les niveaux de stress.
Introduction d’espèces non indigènes
L’urbanisation amène souvent des plantes, des animaux de compagnie et des ravageurs non indigènes dans de nouvelles zones, pouvant potentiellement concurrencer ou s’attaquer aux espèces locales.
Conflits homme-faune
Au fur et à mesure que la faune s’adapte à la vie urbaine, des conflits avec les humains peuvent survenir, des dommages matériels causés par les animaux en quête de nourriture aux risques pour la sécurité des espèces plus grandes.
Comportement modifié et évolution
La vie urbaine peut entraîner des changements de comportement chez la faune, allant de stratégies de reproduction modifiées à une audace ou une agressivité accrue. Au fil du temps, ces pressions peuvent même conduire à des changements évolutifs chez les espèces adaptées aux villes.
Potentiel pour la conservation et l’éducation
Les zones urbaines peuvent également offrir des opportunités de conservation grâce à la création d’espaces verts urbains, de corridors fauniques et de sensibilisation.
Impacts sur la santé
La proximité de la faune dans les zones urbaines peut augmenter le potentiel de transmission de maladies entre la faune et les animaux domestiques ou les humains.
Réduction de la biodiversité
Les environnements urbains favorisent souvent un plus petit ensemble d’espèces adaptables, ce qui entraîne une réduction de la biodiversité globale, ce qui peut rendre les écosystèmes moins résilients et moins robustes.
Augmentation de la mortalité
Les routes, les bâtiments et autres structures peuvent être des obstacles mortels pour la faune, entraînant des taux de mortalité plus élevés.
L’urbanisation présente des défis complexes pour la faune, y compris des menaces directes à la survie et des changements plus subtils du comportement et de l’écologie. Équilibrer les besoins des populations humaines avec la conservation de la faune nécessite une planification minutieuse, une conception innovante et une gestion continue.
Les chercheurs et les urbanistes reconnaissent de plus en plus l’importance de créer des villes capables de soutenir à la fois la vie humaine et la diversité des espèces qui peuplent notre planète.
—
0 réponse à “Syndrome des traits urbains : caractéristiques communes partagées par les animaux vivant en ville”