Une nouvelle étude publiée dans la revue Examen des mammifères a constaté qu’en Amérique du Sud, les pinnipèdes tels que les phoques, les otaries et les otaries à fourrure courent actuellement un risque important en raison des interactions avec la pêche et l’aquaculture locales. Ces animaux s’emmêlent souvent dans des filets ou des cages et nombre d’entre eux se noient.
En analysant les études menées au cours des 25 dernières années sur les interactions opérationnelles et biologiques entre ces mammifères marins et les activités de pêche et d’aquaculture sud-américaines, les chercheurs ont découvert que deux espèces – l’otarie sud-américaine (Otaria flavescens) et l’otarie à fourrure d’Amérique du Sud (Arctocéphale australis) – sont fréquemment impliqués dans de telles interactions. Toutefois, étant donné que les pertes économiques liées à la déprédation des lions de mer pour la pêche et l’aquaculture sont plutôt faibles, aucune mesure majeure n’a été prise pour résoudre ce problème. De plus, même si la capture accidentelle et la mortalité des phoques ont été largement signalées, l’ampleur précise de ce problème reste largement inconnue.
Selon les scientifiques, peu de progrès ont été réalisés pour intégrer des mesures de protection visant à atténuer de telles interactions, en raison de divers facteurs, notamment une mauvaise compréhension de la complexité des écosystèmes, les coûts de modification des engins de pêche et la rareté des contrôles officiels de la pêche.
« Il existe des progrès limités et des incohérences entre les différents pays d’Amérique du Sud en ce qui concerne les priorités de conservation et les actions visant à réduire les prises accessoires de mammifères marins et à gérer les dommages et la prédation liés aux pinnipèdes », ont écrit les auteurs.
« Les causes des progrès limités dans l’adoption de mesures d’atténuation en Amérique du Sud sont multiples, notamment des aspects écologiques qui sont inconnus ou qui ne peuvent être surmontés avec la technologie actuelle ; les coûts élevés de modification des nids ou d’intégration de dispositifs de dissuasion acoustique ; et la rareté des contrôles de pêche, en particulier dans les grandes flottes artisanales.
Afin de résoudre ce problème et de contribuer à la conservation de ces espèces, des programmes d’éducation à long terme devraient être mis en place parmi les communautés de pêcheurs, leur apprenant le rôle essentiel que jouent ces mammifères marins dans leurs écosystèmes et les impacts négatifs de leur élimination.
« Cette étude fournit une analyse approfondie des interactions entre les pinnipèdes et la pêche et l’aquaculture dans les eaux sud-américaines, soulignant la nécessité d’améliorer les politiques et la gestion liées aux interactions avec les mammifères marins », a conclu l’auteur correspondant Maritza Sepúlveda, experte en écologie et biologie évolutive à l’Université de Valparaíso au Chili.
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Par Andreï Ionescu, Espèces-menacées.fr Rédacteur
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