Gavials (Gavialis gangétique) sont un étrange crocodilien, ressemblant aux alligators et aux crocodiles les plus connus uniquement de la manière la plus élémentaire. Leurs mâchoires sont longues et fines avec des dents coniques adaptées à la capture de poissons mais pas de proies plus grosses. L’extrémité du museau du mâle est ornée d’un « patron » nasal distinctif. Les mâles peuvent mesurer jusqu’à vingt pieds de long et les femelles atteignent parfois 15 pieds.
Malheureusement, les gavials sont en déclin et disparaissent dans toute leur aire de répartition historique sur le sous-continent indien. On estime que cet unique crocodilien a perdu 98 % de sa population depuis les années 1940. Cela laisse les individus restants dans la position précaire d’être gravement menacés.
Fin 2019, j’ai visité les gavials de Bardia dans le cadre de mes recherches pour un livre (à paraître au printemps 2022). Le parc national de Bardia – où réside ce petit refuge de gavials – se trouve dans l’ouest du Népal, une destination moins populaire pour le tourisme.
Bardia est une forêt peuplée d’une population de tigres en plein essor, ainsi que de rhinocéros, d’éléphants, de singes et de crocodiles. Je suis venu à Bardia sous les conseils du biologiste Ashish Bashyall de Biodiversity Conservancy Nepal. Malgré le magnifique parc, les gavials ne se portent pas très bien.
Ashish s’inquiète du nombre de gavials qui restent dans et autour du parc national de Bardia. Plus important encore, comment peut-on les encourager à augmenter en nombre ?
La recherche est basée sur les travaux de M. Bashyall et d’autres chercheurs étudiant les gavials dans la région de Bardia. Le rapport résume les enquêtes le long des rivières Babai et Karnali, à l’intérieur et juste à l’extérieur du parc national de Bardia. Les scientifiques ont trouvé 18 gavials dans la région en 2017. En 2019, ils étaient 19.
Les chercheurs ont conclu que les zones fluviales protégées abritent des gavials, tandis que les zones en dehors du parc disposent d’un habitat disponible mais sont évitées par les reptiles. Les carrières de rochers, les mines de sable et la pêche semblent éloigner les animaux.
Selon les experts, des recherches futures sont nécessaires pour examiner les individus plus jeunes et le succès de l’éclosion. Les chercheurs suggèrent que des gavials captifs pourraient être relâchés pour accroître les populations sauvages.
Protéger une plus grande partie de la rivière Babai et faciliter le mouvement des gavials en amont au-delà d’un barrage sont également des recommandations importantes pour aider les gavials de Bardia.
L’étude constitue une étape importante dans l’établissement d’une base de référence pour les gavials sur laquelle les succès ou les échecs futurs peuvent être mesurés. Espérons que cela permettra de mesurer à quel point les populations de gavial sont devenues petites avant de rebondir.
La recherche est publiée dans la revue Conservation aquatique : écosystèmes marins et d’eau douce.
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Par Zach Fitzner, Espèces-menacées.fr Rédacteur
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