Les scientifiques ont identifié une menace en expansion rapide pour les récifs coralliens mondiaux : la propagation des croûtes d’algues peyssonnelioïdes (PAC). Ces algues formant la croûte étouffent les coraux et les éponges, accélérant potentiellement le déclin des habitats des récifs coralliens face au changement climatique.
Selon une nouvelle étude, ces algues déplacent de plus en plus les coraux de leur environnement naturel. La recherche, dirigée par Peter Edmunds de la California State University, Northridge, a mis en lumière les graves implications de la propagation des PAC.
Augmentation surprenante des PAC
Edmunds et son équipe signalent une augmentation surprenante des PAC sur les récifs tropicaux, indiquant un changement écologique important qui pourrait transformer des écosystèmes marins entiers.
Les PAC sont particulièrement insidieux en raison de leur capacité à former une croûte dure sur les coraux et les éponges, les étouffant ainsi. Cela tue non seulement les organismes existants, mais empêche également leur nouvelle croissance, perturbant ainsi l’équilibre écologique des systèmes récifaux.
Prolifération rapide
L’étude révèle que dans des régions comme les Caraïbes, ces croûtes d’algues se propagent à un rythme alarmant, avec le potentiel d’accélérer la dégradation des récifs coralliens déjà affaiblis par l’activité humaine et le changement climatique.
« Les PAC sont une surprise écologique qui arrive tardivement sur les lieux de la dégradation généralisée des écosystèmes des récifs coralliens à l’époque anthopocène », ont écrit les chercheurs. « Dans ce paysage marin, les PAC pourraient servir de catalyseur écologique qui pourrait accélérer la disparition mondiale des coraux sur les récifs en raison de l’accélération du changement climatique. »
La prolifération rapide des CAP a été liée à leur résilience face aux effets du changement climatique, notamment l’acidification des océans et les phénomènes météorologiques extrêmes comme les ouragans, qui sont de plus en plus répandus.
Potentiel de domination des récifs
À St. John, dans les îles Vierges américaines, il a été constaté qu’entre 2012 et 2019, les PAC avaient envahi 47 à 64 % des récifs peu profonds. Cette forte augmentation est révélatrice du potentiel de ces algues à dominer les récifs tropicaux à l’échelle mondiale.
« Les épidémies de PAC semblent être une crise qui se développe rapidement sur les récifs coralliens du monde entier, où elles exploitent l’héritage écologique de décennies de dégradation des récifs », ont écrit les auteurs de l’étude.
La difficulté de lutter contre la propagation des PAC réside dans leur identification. Avec environ 48 espèces variant en couleur, forme et structure, les PAC sont difficiles à distinguer des algues bénignes, ce qui complique les efforts de gestion des épidémies.
Faire face à la crise
Pour faire face à la crise, les chercheurs soulignent la nécessité d’une détection précoce des épidémies de PAC et plaident en faveur de recherches plus approfondies sur les effets de ces algues sur les communautés benthiques marines.
Les experts appellent à un effort concerté combinant des études écologiques, phylogénétiques et multi-omiques, qui serait soutenu par un financement adéquat et une approche collaborative. Un point de départ clé, comme l’a noté l’équipe de recherche, est le développement de méthodes d’identification rapide et précise des espèces de PAC qui sont à l’origine de leur prolifération mondiale.
« Des progrès appropriés dans ces domaines ne seront obtenus que par une synergie bien financée d’études écologiques, phylogénétiques et multi-omiques qui doivent commencer par la capacité d’identifier rapidement et précisément les taxons à l’origine de l’avancée mondiale des PAC », ont écrit les chercheurs. .
Alors que les PAC continuent de se propager, l’étude met en garde contre leur capacité à restructurer rapidement les habitats benthiques tropicaux, une perspective qui pourrait entraîner des dommages irréversibles aux écosystèmes des récifs coralliens et à la biodiversité qu’ils soutiennent.
L’étude est publiée dans la revue Biologie actuelle.
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