Les tortues géantes des Galapagos qui vivent dans des paysages dominés par l’homme présentent des niveaux accrus de résistance aux antibiotiques, selon une nouvelle étude du Université Complutense de Madrid.
Les experts ont découvert que le nombre de bactéries dotées de gènes résistants était plus élevé chez les tortues ayant eu des contacts humains que chez celles vivant dans des écosystèmes plus isolés.
« Les activités humaines facilitent la dispersion de la résistance dans l’environnement, ce qui a déjà été observé dans d’autres parties du monde, mais qui n’a jamais été démontré sur les îles Galapagos », a déclaré l’auteur principal de l’étude, Ainoa Nieto.
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, la résistance aux antibiotiques constitue l’une des plus grandes menaces pour la santé publique. L’OMS estime que d’ici 2050, la résistance aux antibiotiques pourrait causer plus de décès que le cancer, le diabète ou les accidents de la route.
La nouvelle étude a détecté pour la première fois des bactéries résistantes aux antibiotiques dans l’archipel des Galapagos.
Pour leur enquête, les chercheurs ont collecté des échantillons de 270 tortues dans deux sites des Galapagos aux caractéristiques différentes : l’île de Santa Cruz, qui abrite la plus grande population humaine, et le volcan isolé d’Alcedo, sur l’île Isabela.
Au total, 21 gènes codifiant la résistance à huit des familles d’antibiotiques les plus couramment utilisées en médecine humaine et animale ont été analysés.
« Nous ne connaissons pas les véritables implications que cette découverte pourrait avoir sur la santé des tortues géantes, mais la résistance est considérée comme une pollution environnementale, et le fait que des espèces aussi emblématiques que les tortues des Galapagos entrent en contact avec ces bactéries résistantes implique que l’écosystème dans lequel ils vivent est contaminé », a expliqué Casilda Rodríguez, co-auteur de l’étude.
Les chercheurs ont déclaré que leurs résultats suggèrent que les activités humaines aux Galapagos ont un impact négatif sur la santé des écosystèmes en raison de la dispersion de gènes résistants aux antimicrobiens.
« Cette recherche met en évidence une nouvelle menace pour la santé et la conservation de la faune unique des Galapagos, de leurs écosystèmes et des humains habitant ce site du patrimoine mondial », ont écrit les auteurs de l’étude.
« Notre recommandation aux décideurs politiques locaux est de contrôler et de réduire l’utilisation d’antibiotiques en santé humaine et animale, contribuant ainsi à faire respecter la réglementation antimicrobienne. »
L’étude est publiée dans la revue Pollution environnementale.
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Par Chrissy Sexton, Espèces-menacées.fr Rédacteur
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