L’épidémie de COVID-19 a suscité de vives inquiétudes concernant les maladies zoonotiques – non seulement les maladies elles-mêmes, mais aussi les animaux porteurs d’agents pathogènes susceptibles d’infecter les humains. Ces maladies nous amènent à remettre en question notre relation parfois exploitante avec les animaux et comment leur utilisation pourrait à son tour nous nuire.
La surveillance des chauves-souris, en particulier, peut nous aider à étudier la possibilité qu’une autre maladie se transmette aux humains. Ces mammifères sont répandus dans le monde entier et se trouvent souvent dans des habitats dominés par l’homme. Dans certaines régions du monde, les chauves-souris sont même mangées par les humains.
Une nouvelle étude publiée par PLOS a étudié les chauves-souris en Suisse pour étudier les potentiels virus zoonotiques qu’elles transportent.
Un virus se transmet rarement directement d’une chauve-souris à un humain. Le plus souvent, un virus passe d’une chauve-souris à un autre animal, puis à l’homme. C’est ainsi que le virus à l’origine du COVID-19 est arrivé chez les hôtes humains – depuis les chauves-souris jusqu’à un intermédiaire.
Alors que les maladies des chauves-souris ont été étudiées dans le monde entier, la présente étude est la première à se concentrer sur les chauves-souris suisses et à fournir des données potentiellement importantes qui manquaient.
Une équipe d’experts dirigée par Isabelle Hardmeier de l’Université de Zurich a analysé l’ADN et l’ARN des virus collectés dans les excréments et les organes de chauves-souris.
«L’analyse métagénomique des chauves-souris endémiques de Suisse révèle une grande diversité du génome viral», ont déclaré les auteurs de l’étude. « Des génomes de virus provenant de 39 familles de virus différentes ont été détectés, dont 16 sont connus pour infecter les vertébrés, notamment les coronavirus, les adénovirus, les herpèsvirus, les rotavirus A et H et les parvovirus. »
Les chercheurs notent que l’analyse génomique des échantillons de selles de chauves-souris pourrait être un outil utile pour surveiller en permanence les virus hébergés par les chauves-souris, y compris le virus lié au MERS-CoV. Ce type de suivi pourrait conduire à une détection plus précoce des virus présentant un danger pour les humains, ont-ils déclaré.
L’étude est publiée dans la revue Plos Un.
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Par Zack Fitzner, Espèces-menacées.fr Rédacteur
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