En étudiant dans quelle mesure les bourdons commerciaux (Bombe impatiente) pollinisent les cultures du début du printemps, une équipe de scientifiques dirigée par l’Université Cornell a fait une découverte surprenante et inquiétante : une série de reines de bourdons sauvages mortes dans les ruches (une moyenne de dix reines mortes dans chaque nichoir). Selon les experts, les ruches aux couleurs vives jouent un rôle important en attirant les reines, qui sont ensuite tuées par les ouvrières de ces ruches.
Les reines des bourdons adoptent fréquemment un comportement appelé « usurpation », dans lequel une reine qui n’a pas encore établi son propre nid s’empare de force du nid d’une autre reine. Cependant, comme les ruches commerciales comptent beaucoup plus d’ouvrières que les nids naturels, ces reines sauvages usurpatrices sont souvent tuées par les ouvrières dès leur entrée. Heureusement, les scientifiques ont découvert qu’une technologie existante appelée « excluseur », qui rétrécit la porte du nichoir, est tout à fait efficace pour empêcher la reine résidente d’entrer et les usurpateurs d’entrer.
Les chercheurs ont placé des colonies commerciales de bourdons au début du printemps dans des vergers de pommiers sur huit sites autour de la région de Fingers Lakes à New York. Les colonies étaient installées côte à côte, la moitié avec des grilles à leurs portes et l’autre moitié sans. Après avoir marqué les reines originales de chaque ruche, les experts ont vérifié les nids tous les quelques jours pendant une période de deux semaines. L’enquête a révélé que les nids sans grilles d’exclusion contenaient davantage d’usurpateurs morts, l’un d’eux contenant un nombre stupéfiant de 19 reines mortes.
Ces découvertes ajoutent un nouvel élément à la liste des pratiques humaines qui contribuent au déclin des populations d’abeilles sauvages. Bien que les populations sauvages de bourdons de l’Est ne soient heureusement pas une espèce préoccupante en matière de conservation, les scientifiques ont également trouvé des reines mortes d’autres espèces, comme celles en déclin rapide. Bombe perplexe (connu sous le nom de « bourdon déroutant ») – à l’intérieur des ruches commerciales.
« Si vous êtes un producteur commercial et que vous souhaitez gérer les bourdons, surtout si vous les introduisez tôt dans la saison, vous risquez en fait de réduire l’ensemble de vos services de pollinisation en investissant dans ces colonies commerciales de bourdons, à moins que vous ne preniez des risques. « Des stratégies d’atténuation comme l’installation d’une grille à reine », a conclu l’auteure principale Heather Grab, experte en sciences végétales intégratives à Cornell.
L’étude est publiée dans le Journal d’écologie appliquée.
Par Andreï Ionescu, Espèces-menacées.fr Rédacteur
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