Une nouvelle étude de Pensoft Publishers met en évidence les impacts destructeurs du développement humain sur les populations d’animaux sauvages. Une équipe de chercheurs de l’Université forestière de Nanjing a entrepris d’étudier l’impact de la construction d’un barrage hydroélectrique au Ghana sur l’hippopotame commun.
« Les changements de paysage résultant des activités humaines ont entraîné des restrictions de l’aire de répartition et des réductions substantielles de la taille des populations de la plupart des animaux », ont écrit l’auteur principal de l’étude, Godfred Bempah, et ses collègues. « La construction de barrages hydroélectriques a le même effet sur les espèces, mais l’étude de leur impact sur les espèces de la mégafaune semi-aquatique est limitée. »
« Nous avons examiné la réponse d’une population d’Hippopotamus amphibius à l’inondation de son habitat après la construction d’un barrage hydroélectrique dans le parc national de Bui, au Ghana. »
L’étude a révélé que la population d’hippopotames du parc national de Bui a diminué d’environ 70 % après la construction du barrage, passant de 209 à seulement 64 individus en 2021.
Le parc national de Bui est l’un des seuls endroits au Ghana où l’on trouve l’hippopotame commun. Les chercheurs ont noté que ces animaux semi-aquatiques dépendent de zones disposant de suffisamment d’herbe pour le pâturage et d’eau pour la thermorégulation.
L’abondance d’herbes combinée à la commodité de la rivière Volta Noire a fait du parc un habitat très approprié pour l’hippopotame. Mais en 2007, le projet hydroélectrique du barrage de Bui a été lancé en réponse à une crise énergétique persistante.
Pour étudier l’impact final du barrage sur la population locale d’hippopotames, les chercheurs ont mené des enquêtes sur une période de 12 mois. L’étude a été conçue pour estimer le nombre d’hippopotames restants, ainsi que pour évaluer les changements de couverture terrestre dans la région.
Les experts ont déterminé qu’entre 2003 et 2021, le nombre d’hippopotames dans le parc national de Bui a diminué de 70 pour cent. L’étude a également révélé des changements notables dans la couverture terrestre après la construction du barrage, notamment un déclin substantiel des prairies qui abritaient les hippopotames.
Selon les auteurs de l’étude, l’augmentation des niveaux d’eau du barrage a inondé et détruit les herbes riveraines où résidaient autrefois les hippopotames. Alors qu’ils partaient à la recherche d’habitats plus adaptés, certains animaux ont été victimes du braconnage.
L’hippopotame est classé « vulnérable » par la Liste rouge de l’UICN des espèces menacées. Les chercheurs ont conclu que – si les menaces de destruction de l’habitat et de braconnage étaient supprimées – l’hippopotame pourrait éventuellement survivre à long terme grâce à des stratégies de gestion efficaces.
L’étude est publiée dans la revue Conservation de la nature.
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Par Chrissy Sexton, Espèces-menacées.fr Éditeur
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