Une nouvelle étude menée par l’Université de la Sorbonne a découvert que la sélection naturelle imposée par différents microhabitats dans les strates forestières peut entraîner une codivergence adaptative dans la forme des ailes, les comportements de vol et l’efficacité aérodynamique entre des espèces d’espèces étroitement apparentées. Morpho des papillons. Ce sont des papillons emblématiques aux couleurs vives qui vivent dans les forêts tropicales amazoniennes.
« La diversité des animaux volants suggère que d’innombrables combinaisons de morphologies et de comportements de vol ont évolué avec des modes de vie spécifiques, exploitant ainsi divers mécanismes aérodynamiques », ont écrit les auteurs de l’étude. « La façon dont la morphologie, le comportement de vol et les propriétés aérodynamiques se diversifient ensemble avec une écologie contrastée reste à élucider. »
Bien que le vol des insectes ait été étudié en détail chez diverses espèces, l’évolution du vol parmi des espèces étroitement apparentées et adaptées à différents habitats n’est pas encore bien comprise.
En utilisant la vidéographie à grande vitesse pour observer les papillons en vol libre, combinée à des analyses morphométriques et à une modélisation aérodynamique, une équipe internationale de scientifiques a étudié les codivergences dans la forme des ailes, le comportement de vol et l’efficacité aérodynamique de 12 espèces. Morpho espèces vivant dans différentes strates forestières.
Les chercheurs ont découvert que ces espèces ont développé un ensemble diversifié de caractéristiques morphologiques et comportementales qui diffèrent selon qu’elles vivent dans les sous-étages ou dans la canopée des forêts. Alors que les papillons occupant des habitats de sous-étage encombrés présentaient des phases de battements d’ailes plus puissantes qui se traduisaient par un vol agile et rapide, ceux adaptés aux habitats à canopée ouverte ont développé des capacités de vol planées améliorées et plus efficaces.
« En comparant les espèces de la canopée et du sous-étage, nous montrons que l’adaptation à un environnement de canopée ouverte a entraîné une efficacité de glissement accrue », ont expliqué les auteurs de l’étude. « De plus, cette efficacité de plané améliorée a été obtenue par différentes espèces de canopée grâce à des combinaisons distinctes de comportement de vol, de forme d’aile et de mécanismes aérodynamiques, mettant en évidence les multiples voies d’évolution adaptative. »
Ces résultats soulignent l’importance cruciale des habitats occupés par différentes espèces animales dans la formation de leur morphologie, de leur comportement et de leur mode de vie.
L’étude est publiée dans la revue Science.
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Par Andreï Ionescu, Espèces-menacées.fr Rédacteur
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