Une équipe internationale de chercheurs dirigée par l’Université d’Aarhus a récemment mis en évidence les rôles écologiques essentiels joués par les grands herbivores tout au long de l’histoire.
L’étude, publiée dans la revue Écologie et évolution de la naturesouligne les effets profonds de cette mégafaune sur les écosystèmes terrestres, effets qui ont été considérablement modifiés par les extinctions provoquées par l’homme.
Vide écologique
La recherche étudie le vide écologique laissé par la disparition d’espèces telles que les éléphants d’Europe, les wombats géants d’Australie et les paresseux terrestres d’Amérique du Sud, et examine comment leur déclin a conduit à des changements dans la dynamique des écosystèmes qui ne sont pas entièrement compris.
Cette étude approfondie synthétise les données de diverses études de cas individuelles pour illustrer les impacts généralisés des grands animaux sur les écosystèmes, impacts qui sont largement absents dans les environnements modernes.
Grands herbivores
La recherche souligne que les grands herbivores jouent un rôle déterminant dans le cycle des nutriments, en maintenant des habitats ouverts et en contrôlant les petites populations animales. Une découverte cruciale est le rôle de ces animaux dans l’amélioration de la diversité des écosystèmes en créant une végétation structurellement plus variée.
« L’impact positif sur la variabilité de la structure de la végétation est particulièrement remarquable, étant donné que l’hétérogénéité environnementale est connue comme un moteur universel de la biodiversité. Bien que notre étude ait principalement porté sur l’impact de la mégafaune à petite échelle, nos résultats suggèrent qu’elle favorise la biodiversité même au niveau du paysage », a déclaré l’auteur principal Jonas Trepel, doctorant à Aarhus.
L’étude explore comment les grands herbivores, à travers leurs interactions avec la végétation, telles que la consommation de biomasse, le bris de plantes ligneuses et le piétinement, influencent la structure de l’écosystème, un effet qui varie en fonction de la taille de l’animal.
Diversité végétale locale
La recherche, couvrant une large gamme de tailles corporelles (45 à 4 500 kg), donne un aperçu de la façon dont la présence de grands herbivores tend à améliorer la diversité végétale locale, alors que les espèces plus petites peuvent avoir l’effet inverse.
« Les grands herbivores peuvent manger des aliments de moindre qualité, tels que des branches et des tiges, ce qui peut entraîner des impacts proportionnellement plus importants sur les espèces végétales dominantes et ainsi donner aux plantes moins compétitives de meilleures chances dans leur lutte pour la lumière du soleil et l’espace », a expliqué l’auteur principal Erick Lundgren, un auteur principal de l’étude. écologiste à Aarhus.
« Ces résultats confirment l’hypothèse selon laquelle de nombreux petits herbivores ne peuvent pas compenser entièrement la perte de quelques grands herbivores », a ajouté Elizabeth le Roux, également auteure principale de l’étude et experte en écologie et restauration de la mégafaune.
Restauration des écosystèmes
Cette méta-analyse, s’appuyant sur 297 études et 5 990 points de données, exploite un vaste ensemble de données pour identifier les modèles généraux dans la façon dont la mégafaune influence les écosystèmes, en particulier grâce à des études d’exclus qui comparent les zones clôturées excluant les grands animaux à celles non clôturées.
La recherche souligne la nécessité d’intégrer les grands herbivores dans les efforts de conservation et de restauration des écosystèmes, compte tenu de leur rôle essentiel dans la promotion de la biodiversité et de la résilience des écosystèmes. De plus, la réintroduction des grands animaux dans les zones protégées présente des avantages potentiels, tels que l’amélioration de la dynamique des écosystèmes et de l’adaptabilité aux changements globaux.
L’étude se termine par un appel non seulement à protéger les espèces restantes de la mégafaune, mais également à travailler activement à leur restauration, en soulignant l’importance cruciale de ces animaux dans le maintien de l’équilibre écologique et de la biodiversité, en particulier face à l’accélération des changements environnementaux.
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