Planifier à l’avance le réchauffement des eaux océaniques aidera les poissons et les pêcheries à résister aux impacts, selon une nouvelle étude de Université Rutgers. Des stratégies proactives pour faire face au changement climatique pourraient également contribuer à prévenir de futurs conflits liés à l’utilisation des océans.
« Se mettre la tête dans le sable ne fonctionne pas », a déclaré le professeur Malin Pinsky, auteur principal de l’étude. « Une planification océanique efficace qui tienne compte du changement climatique entraînera de meilleures garanties pour les poissons marins et la pêche commerciale avec peu de compromis. »
Sur les sept continents, des plans sont en cours pour déterminer comment certaines parties de l’océan pourraient être consacrées au développement énergétique, à la pêche, à la conservation, aux loisirs et à d’autres usages. Cependant, ces efforts ne prennent généralement pas en compte les impacts potentiels du changement climatique.
Alors que les eaux océaniques continueront de se réchauffer au cours des prochaines décennies, de nombreuses espèces de poissons d’importance commerciale devraient se déplacer sur des centaines de kilomètres vers le nord pour trouver des températures plus fraîches. Ce changement, déjà en cours, entraînera des perturbations majeures dans la pêche commerciale et compliquera les conflits internationaux dans le domaine de la pêche.
L’équipe Rutgers a analysé les coûts et les avantages de la planification des impacts du changement climatique sur les espèces marines. Les experts ont utilisé un modèle informatique pour simuler le processus de planification des océans aux États-Unis et au Canada pour les zones de conservation, les zones de pêche et les zones de développement de l’énergie éolienne et houlomotrice.
Les chercheurs ont également réalisé près de 12 000 projections différentes des mouvements de 736 espèces de poissons en Amérique du Nord jusqu’à la fin de ce siècle.
« Nous craignions que planifier à l’avance nécessite de réserver une plus grande partie de l’océan à la conservation ou à la pêche, mais nous avons constaté que ce n’était pas le cas », a déclaré le professeur Pinsky.
« Au lieu de cela, les zones de pêche et de conservation peuvent être aménagées comme des marelles afin que les poissons et autres animaux puissent passer d’une boîte à une autre en réponse au changement climatique. Nous avons constaté que de simples modifications apportées aux plans océaniques peuvent les rendre beaucoup plus robustes face aux changements futurs. Planifier à l’avance peut nous aider à éviter les conflits entre, par exemple, la pêche et l’énergie éolienne ou la conservation et la pêche.
Le professeur Pinsky a noté que même si cette étude était axée sur les changements à long terme, de nombreuses décisions en matière de pêche sont axées sur des changements à court terme, soit une à quelques années à l’avance. Dans cette optique, les chercheurs testent actuellement s’ils peuvent prévoir des changements à court terme dans les endroits où se trouveront les poissons afin d’aider les pêcheries à s’adapter plus facilement.
L’étude est publiée dans la revue Avancées scientifiques.
—
Par Chrissy Sexton, Espèces-menacées.fr Rédacteur
0 réponse à “Une planification proactive pour faire face au changement climatique peut protéger les poissons et les pêcheries”