En cette période de fêtes et de bilans, nous avons décidé de vous donner quelques nouvelles des animaux que nous vous avons présentés en 2012, à la création de notre site.
En trois ans la situation a t-elle évolué pour ces espèces en danger d’extinction ?
Aujourd’hui, nous faisons le point sur le renard de Darwin et le gorille de la rivière Cross.
RENARD DE DARWIN
Rappel : le renard de Darwin est un petit canidé chilien découvert en 1834 par Charles Darwin. Il est endémique de l’île de Chiloé mais quelques individus se sont également installés sur le continent. La principale menace qui a causé son déclin est l’abandon des chiens domestiques dans les parcs nationaux et la transmission de maladie par leurs morsures. En 2012, on estimait le nombre de renards de Darwin à 250 sur l’île et 70 au Chili.
Quoi de neuf depuis 2012 ?
Une nouvelle population de renards de Darwin découverte
Depuis trois ans, il n’y a pas eu de nouveau comptage de la population qu’on estime pourtant supérieure aux chiffres de 2012. La raison ? La découverte d’un nouveau site où évolue l’espèce. La population totale serait donc aujourd’hui plutôt d’un peu moins de 600 renards de Darwin, dont 90 % séjouneraient sur l’île de Chiloé.
Les scientifiques se sont toujours étonnés que l’aire de répartition du renard de Darwin ne soit pas continue. Mais depuis 2012, des examens génétiques ont prouvé qu’une peau retrouvée à Punta Chanchán appartient bien à un renard de Darwin. Or, cette localité est à mi-distance des deux zones de répartition connues de l’espèce : le parc national Nahuelbuta et l’île de Chiloé. Mais aucune preuve d’individu vivant n’avait été trouvée jusqu’à la pose de pièges photographiques : des appareils photo dissimulés dans la nature qui se déclenchent dès qu’il y a un mouvement. Ingénieuse idée puisqu’elle a permis de prouver qu’une population de renards de Darwin a élu domicile à cet endroit. Autre point positif, une partie importante de cette région est protégée notamment par la réserve côtière de Valdivia et le parc national Alerce Costero.
Une excellente nouvelle pour cette espèce en danger critique d’extinction car cela signifie que d’autres groupes de renards peuvent encore être trouvés.
GORILLE DE LA RIVIERE CROSS
Rappel : Les gorilles de la rivière Cross vivent à la frontière entre le Cameroun et le Nigéria, près de la rivière Cross comme son nom l’indique. Il s’agit de la sous-espèce de gorilles la plus menacée. Physiquement, il est plus petit que les individus des autres espèces. La déforestation et la chasse sont les principales causes de son déclin, sans oublier que les habitants ont peur des gorilles qui physiquement sont assez imposants et possèdent une grande force physique.
Quoi de neuf depuis 2012 ?
Un nouveau sanctuaire dédié au gorille de la rivière Cross
En septembre 2014, Philémon Yang, le Premier ministre du Cameroun, a accepté la création du sanctuaire « Tofala Hill Wildlife », dans le sud-ouest du pays. Une excellente nouvelle pour le gorille de la rivière Cross dont cette zone abrite plus de 10 % de la population totale, qu’on estime entre 250 et 300 individus.
Cette aire désormais protégée est aussi l’habitat d’autres espèces menacées comme les chimpanzés et les mandrilles, deux espèces de primates classées « en danger » par l’UICN, ou encore d’éléphants.
La création de ce parc fait partie du plan d’action de conservation du gorille de la rivière Cross 2014-2019 et récompense les efforts de nombreuses associations comme la Fondation African Conservation (ACF). Le plan prévoit également d’aider les populations avoisinantes à trouver des moyens de subsistance autre que la chasse ainsi que l’éducation des habitants. En effet, cette mesure est vraiment nécessaire dans le cas des gorilles. En mars 2013, un dos argenté, le chef d’un groupe de gorilles, a été tué par des habitants sur ordre du chef de la gendarmerie de Pinyin, dans le nord-ouest du Cameroun. Le gorille, de plus de 40 ans, a été abattu à l’aide de plus de 45 balles et coups de pierre. Cet événement a provoqué un tel tollé que le policier a du s’expliquer et invoquer l’auto-défense… selon lui le gorille était un danger pour le village qui se trouve pourtant à plusieurs kilomètres de là. La mort d’un dos argenté a malheureusement plus de répercussions sur l’espèce que la mort de n’importe quel individu. Le groupe, sans mâle à sa tête, se sépare et les femelles cherchent à rejoindre d’autres dos argentés qui, pour rendre fécondes les femelles, doivent tuer les petits qu’elles allaitent. Or, pour une espèce en danger critique d’extinction, chaque petit est porteur d’espoir.
La prochaine fois, nous vous donnerons des nouvelles de la gazelle de Dama et du kiwi d’Okarito
0 réponse à “Que sont-ils devenus : renard de Darwin & gorille de la rivière Cross ?”