Lorsqu'un loup éthiopien a faim, il part à la recherche de sa principale proie, le rat-taupe à grosse tête. Le canidé dispose de plusieurs stratégies pour attraper les rats. Il peut utiliser son nez long et étroit (près de la moitié de la longueur de sa tête) pour les sortir de leurs terriers. Ou encore, il peut faire appel aux sympathiques singes geladas du quartier. L'astucieux prédateur se cache au milieu des troupeaux de geladas, et des rats sans méfiance s'élançant de terrier en terrier sont capturés par un loup parmi les primates. (En retour, les loups s'abstiennent d'arracher les bébés geladas, qui ne sont pas beaucoup plus gros que les rats.)
Les loups éthiopiens sont des chasseurs solitaires, mais à la tombée de la nuit, la meute se rassemble pour dormir. Lors des nuits froides, ils préparent des lits communs faits de broussailles mortes déracinées par des rats-taupes à grosse tête.
Malgré toute sa ruse, cette créature de la taille d'un coyote ne peut pas déjouer les humains. Alors que son habitat de montagne riche en rongeurs est réduit par l'agriculture de subsistance et le pâturage du bétail, cette espèce de loup, l'un des canidés les plus menacés au monde, disparaît également. Les épidémies de rage propagées par les chiens domestiques en 2003-2004 et 2008 ont dévasté la population, et il en reste aujourd'hui moins de 500. Les efforts de vaccination pourraient être le seul espoir du loup.
Cet article est paru sous le titre « En voie de disparition ? Qui, moi ? » dans l'édition imprimée de janvier/février 2016 de Espèces-menacées.fr.
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