Le monde scientifique est au chevet de l’okapi. La girafe des forêts, symbole de la République Démocratique du Congo, est en danger d’extinction. Pour empêcher sa disparition, des institutions importantes se mobilisent et créent le premier programme de sauvegarde pour l’espèce.
L’okapi : une espèce menacée et méconnue
Aperçus pour la première fois par les Occidentaux en 1901, les okapis, Okapia johnstoni, sont de la même famille que les girafes dont ils partagent certaines caractéristiques physiques. Toutefois, leur corps est totalement adapté à la vie en forêt et non à celle en savane : pelage sombre et muni de poils gras qui permettent à l’okapi de résister à la pluie, de grandes pattes zébrées pour se fondre dans les sous-bois et un odorat et une ouïe très développés. Endémique des forêts centrales et du nord-est de la République Démocratique du Congo, l’espèce a vu sa population divisée par deux depuis 1995. Son recensement est compliqué, ce mammifère étant particulièrement discret. Les scientifiques se basent sur la quantité d’excréments au sol pour faire une estimation de la population : entre 10 000 et 30 000 individus.
Du fait de leur discrétion et de la réduction de sa population, Okapia johnstoni est très peu connu des spécialistes des mammifères. Avant d’établir un programme de sauvegarde, il a fallu d’abord en apprendre plus sur cet animal, son comportement dans la nature et les menaces qui pèsent sur lui. De fait, leur déclin est essentiellement dû à :
- La perte de leur habitat naturel, causée par les exploitations forestières et minières.
- La chasse pour la viande et la peau. L’okapi n’est pas inscrit sur les annexes de la CITES et son commerce n’est donc pas restreint.
- La présence de groupes armés sur son aire de répartition. Depuis son indépendance en 1960, le République Démocratique du Congo a été le théâtre de multiples conflits armés qui ne sont pas sans répercussions pour la biodiversité de ce pays, l’une des plus importantes au monde.
Un programme de conservation international
Le premier plan de sauvegarde de l’okapi doit durer 10 ans, jusqu’en 2025. Il est conjointement mis en place par :
- L’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature) via son groupe de travail dédié : l’IUCN SSC Giraffe and Okapi Specialist Group (GOSG)
- L’ICCN, l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature
- La ZSL, Société Zoologique de Londres, dont le découvreur de l’okapi est membre, et qui reste très lié à l’espèce.
Le programme de conservation s’articule autour de plusieurs axes :
- La protection, la gestion efficace et la multiplication des aires protégées
- La conduite de recherches pour en connaître davantage sur l’espèce et un effort de communication auprès des populations locales
- L’aide au développement socio-économique local pour que l’okapi ne soit plus la cible du braconnage
- Une gestion efficace des spécimens actuellement en captivité, au nombre de 172 au 1er janvier 2015, en vue d’une réintroduction dans la nature
Clé de voûte de ce programme, la Réserve de faune à okapis (RFO) est située dans la forêt d’Ituri et s’étale sur 13 729 km². Cette réserve est fondamentale de par la diversité génétique des okapis qui s’y trouvent, une population de 3000 individus au minimum. Ce centre est tristement célèbre pour avoir été la cible en 2012 d’une attaque de rebelles qui a entraîné la mort de sept personnes et de tous les okapis alors en captivité. Mais depuis début 2015, l’ICCN a repris le contrôle des lieux, reconstruit le centre qui avait été incendié et expulsé plus de 10 000 mineurs illégaux.
Une nouvelle ère semble arriver pour l’okapi dont nous ne manquerons pas de vous donner des nouvelles dans les années à venir.
2 Réponses to “Okapi : un premier plan de sauvegarde voit enfin le jour”
14.05.2019
Nolan le bgJ’ai beaucoup apprécié le contenu de cet article
26.02.2016
OlivierIl serait plus que temps que la protection des espèces des différents pays soient effectives. Que ce soit des espèces endémiques ou non, quel que soit leurs effectifs.
En France, nous avons encore beaucoup de chemin à faire dans ce sens, les rares animaux protégés étant sous le feu de certains…