L'organisation européenne EIT Food a collecté les premiers résultats concrets concernant le agriculture régénérative en Espagne et sont très encourageants. Plus de 400 exploitations agricoles nationales ont adopté cette méthode durable et économiquement viable.
Cette méthode réduit les émissions, favorise la biodiversité et fait du sol le protagoniste. L’alimentation du futur dépend de l’extension de cette pratique au secteur primaire. Pour y parvenir, des ateliers de théorie et de pratique sont organisés dans plusieurs communautés autonomes. À la fin, les agriculteurs et les éleveurs peuvent continuer avec des conseils personnalisés.
EIT Food a franchi une nouvelle étape en impliquer toute la chaîne de valeur agroalimentaire dans l’agriculture régénératrice. Les premiers résultats ont déjà été récoltés : 38 % des agriculteurs ont abandonné le travail du sol en profondeur, 17 % ont abandonné l'utilisation d'engrais minéraux azotés, 12 % n'utilisent plus de produits phytosanitaires chimiques, entre autres. Un rapport complet sera publié avant la fin de l'année.
4 ans de travail pour une agriculture régénérative en Europe
Après quatre ans de travail dans promouvoir l'agriculture régénératrice dans le sud de l'Europe – et maintenant aussi à l'est et au centre du continent-, l'organisation européenne EIT Food a déjà des résultats concrets qui démontrent la viabilité environnementale et économique de cette manière d'appréhender le secteur primaire.
Près de 400 exploitations agricoles se sont penchées sur ces pratiques à travers des cours, des ateliers et des programmes de mentorat. Par ailleurs, Begoña Pérez Villarreal, directrice générale de l'Europe du Sud, avance quelques conclusions : « 60 % des agriculteurs a amélioré le niveau de matière organique dans le sol; 68 % ont amélioré les niveaux de carbone de leurs sols.
Et par ailleurs, 38 % d’entre eux ont abandonné le travail du sol en profondeur ou ont réduit le nombre de passages de plus de 50 % ; il 17% ont abandonné l'utilisation d'engrais minéraux azotés et 12 % ont abandonné l’utilisation de produits chimiques phytosanitaires.
Il existe de nombreux arguments en faveur de l’agriculture régénérativeet l’organisation européenne est devenue l’un de ses principaux promoteurs. Cette méthode s'appuie sur une vision globale ou holistique, et obtient des résultats prouvés : elle réduit les émissions, favorise la biodiversité, fait du sol le protagoniste principal et améliore la rentabilité au bout de quelques années. Cependant, il lui reste encore une grande marge de développement dans le secteur primaire européen, et plus particulièrement en Espagne.
Grâce à votre Programme RAW ! (acronyme de Regenerative Agriculture Works), plus d'une centaine d'agriculteurs et d'éleveurs d'Espagne, du Portugal et d'Italie ont reçu des conseils, déjà appliqués à 30 000 hectares dans ces trois pays. Près de 60 % des requêtes concernent les vignobles, les oliviers, les arbres fruitiers et l'élevage.
Le programme comprend une formation en présentiel et un tutorat dans les fermes aussi divers que les oliveraies et les amandiers d'une ferme de Constantina (Séville), ou les arbres fruitiers et les vergers de Fraga (Huesca).
Outre la viticulture et les céréales régénératives à Fresnillo de las Dueñas (Burgos) et Alcalá de los Gazules (Cadix) ou à production régénératrice de lait et de viande dans les pâturages de Gérone et à Maeztu (Álava), entre autres. « L’agriculture régénératrice n’implique pas seulement des avantages économiques. En améliorant la qualité du sol, l'exploitation agricole est beaucoup plus productive qu'avant, lorsqu'elle travaillait avec des méthodes conventionnelles », explique Begoña Pérez Villarreal, directrice générale d'EIT Food en Europe du Sud.
Ateliers en 2024 dans toute l'Espagne
Cette année, une série de sessions de formation sont organisées dans plusieurs communautés autonomes d'Espagne : Aragon, dans la ville de Cerveruela ; en Galice (à Ribadueme, La Corogne), dans les Asturies (Triongo), en Navarre (à Oskotz), en Cantabrie (à La Canal), à Ibiza (Santa Gertrudis de Fruitera) et dans les semaines à venir d'autres formations s'ajouteront plus de communautés autonomes espagnoles, comme Murcie.
EIT Food a lancé ce programme en 2020. Il est plus lié à la mesure de l'impact des pratiques régénératives qu'à un projet uniquement de formation. « Conseiller les agriculteurs leur permet de générer des connaissances, de les diffuser et de les diffuser à différents acteurs tels que les industries, d'autres professionnels, les coopératives et même les consommateurs », explique Amparo San José, responsable régional principal de la création d'entreprises chez EIT Food. L’essentiel est de « démontrer que le modèle économique proposé est viable d’un point de vue environnemental, social et économique ». tant pour la ferme que pour l’ensemble de l’écosystème agroalimentaire».
Au total, plus de 1 800 agriculteurs ont suivi l’un des cours à ce jour. Ils ne sont pas développés uniquement sur le territoire nationalmais couvrent également d'autres pays méditerranéens comme l'Italie, la Grèce ou le Portugal, et d'autres pays d'Europe de l'Est comme la Bulgarie, la République tchèque, la Pologne et la Slovaquie, entre autres.
Diffuser les connaissances et éduquer à l’utilisation de pratiques agricoles durables, EIT Food a également publié différents manuels d'agriculture régénérative dans les régions méditerranéennes, des lignes directrices spécifiques aux cultures conçues pour aider les agriculteurs à passer des systèmes de production conventionnels ou biologiques à une agriculture régénérative.
Capter 34 millions de tonnes de CO2
Cette méthode comprend de nombreuses pratiques basé sur la durabilité et la circularité des ressources. L’objectif est que la culture elle-même restitue au sol ses éléments de fertilité, de biodiversité et de nutriments, afin qu’il conserve toutes ses capacités. Pour y parvenir, certaines procédures sont utilisées comme minimiser les travaux du sol et, en général, toute perturbation du terrain. Dans le même temps, cela réduit la dépendance à l’égard des intrants externes, favorisant ainsi le recyclage et les systèmes circulaires.
Le l’agriculture régénérative établit des systèmes de pâturage en rotation dans les exploitations agricoles et favorise la régénération des pâturages, ce qui se traduit par une plus grande quantité d'herbe produite. Plus fertiles, les sols ont une plus grande capacité de rétention d’eau et sont également capables de retenir le carbone atmosphérique.
Les avantages pour l'écosystème vont encore plus loin : à grande échelle, il est possible d'améliorer la situation des bassins hydrographiques et des résilience aux événements météorologiques extrêmes et au changement climatique. Les fermes améliorent l’efficacité de leurs processus, ce qui se traduit par une plus grande rentabilité après quelques années, et une alimentation de qualité, durable et accessible à l’ensemble de la population.
Chose pertinente, en Europe, 10 % des gaz à effet de serre proviennent de la production agricole. Il faut tenir compte du fait que, En utilisant des pratiques agricoles régénératrices, jusqu'à 34 millions de tonnes de CO2 pourraient être capturées en Espagne annuellement, l'équivalent de 15 % des émissions annuelles totales du pays (environ 300 millions).
Navarre 360º
Depuis 2020, EIT Food a travaillé principalement avec des petits agriculteurs et des coopératives. Mais, dans son objectif de transformer le secteur en Europe, elle a commencé à impliquer l’ensemble de la chaîne de valeur, y compris les grandes entreprises.
L'exemple le plus significatif est le projet Navarra 360º, auquel participeront jusqu'à 200 petits agriculteurs au cours des trois prochaines années, aux côtés de trois multinationales : Danone, Intermalta et Cargill, qui assureront l'achat de céréales produites de manière régénérative sur un vaste territoire de 20 000 hectares. Des entités bancaires, des centres technologiques et des institutions locales ont également rejoint cette initiative pionnière en Europe.
Ce projet pionnier permettra de cumuler de nombreux indicateurs sur le effets de l’agriculture régénérativetous deux liés à la rentabilité économique et à l'empreinte carbone, aux émissions de CO2 et à la biodiversité, entre autres.
Deux cas à Gérone
Parmi les cas de fermes qui ont déjà commencé des pratiques régénératrices Il existe deux fermes prospères à Gérone : La Selvatana (dédiée à la production de lait et de produits laitiers), dirigée par Ana Serra, et Mas Bastons (avec des vaches de boucherie), dirigée par les frères Josep María et Miquel Bastons.
Bien qu'ils viennent de réalités différentes, ils partagent des conclusions sur les résultats : amélioration notable de la qualité des sols et des pâturagesla manière de travailler l'élevage, la réduction drastique de la consommation d'intrants, et à terme une amélioration de la qualité de sa production et une augmentation de la rentabilité économique.
L'agriculture et l'élevage régénératifs se sont révélés être des options viables, de sorte que lors de la production, il n'y a pas d'usure excessive du sol, il n'est pas nécessaire de contaminer les substrats ou l'eau et cela peut être produire de manière durable et rentable.
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