L'objectif 3 du Cadre mondial pour la biodiversité de Kunming Montréal indique que les pays signataires s'engagent à protéger au moins 30 % des terres et des mers de la planète et que cela doit être fait avant 2030. C'est l'un des sujets dont on parle le plus dans le monde. COP16.
COP16 : 30×30 d’ici 2030
L'une des tâches les plus urgentes pour faire face à la crise de la biodiversité que traverse la planète est de protéger, au moins, la 30 % des zones terrestres et des eaux continentales, côtières et marinesen particulier les zones particulièrement importantes pour la biodiversité et les services écosystémiques. Cela doit se produire en même temps que la restauration effective de 30 % des écosystèmes dégradés.
Tels sont précisément les objectifs du les objectifs 2 et 3 du Cadre mondial pour la biodiversité de Kunming Montréal, qui Il a été approuvé lors de la Conférence des Parties (COP15) de la Convention sur la diversité biologique (CBD) en 2022.
Des objectifs qui, selon les experts, seront parmi les plus discutés au cours de la Les négociations de la COP16 se déroulent à Cali, en Colombie. En fait, la restauration est une question si importante que les Nations Unies ont déclaré la période 2021-2030 Décennie de la restauration.
« L'objectif 3 (protéger 30 % des écosystèmes marins et côtiers) est le plus connu de ce cadre mondial (Kunming Montréal), comme cela s'est produit avec l'objectif 11 d'Aichi (le précédent accord mondial sur la biodiversité), qui prévoit la protection de 17 % des zones terrestres et des eaux intérieures, ainsi que de 10 % de la mer. Qui plus est, l’objectif 11 est celui qui se rapproche le plus de la réalisation. Nous espérons que la même chose se produira dans ce cas de protection de 30% », explique Ana Di Pangracio, directrice adjointe de la Fondation pour l'environnement et les ressources naturelles (FARN).
Di Pangracio estime que les efforts des pays devraient toujours se concentrer sur la protection, «parce que la restauration coûte très cher». De nombreux pays ont déjà identifié quelles sont les priorités de restauration de leurs écosystèmes les plus dégradés, « mais cela nécessite beaucoup d’injection de fonds ».
James Hardcastle, directeur des aires protégées et conservées à l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), assure que « les canaux de connexion entre le financement et les acteurs locaux, c'est-à-dire les incitations, doivent être activés. Si nous sommes clairs sur les incitations, oui, nous allons voir des résultats de conservation même au-delà de 30 %».
Le L'UICN a un programme connu sous le nom de Liste vertedans lequel sont reconnues les zones protégées les plus efficaces dans leur gestion et qui garantissent une conservation efficace des écosystèmes.
Le programme établit critères globaux couvrant quatre composantes principales: la bonne gouvernance, c'est-à-dire garantir que la gestion des aires protégées soit inclusive, équitable et transparente ; une planification solide, grâce à l’élaboration et à l’exécution de plans de gestion efficaces qui guident la conservation et d’autres utilisations de la zone.
En plus d'une gestion efficace, en garantissant l'utilisation efficace des ressources disponibles pour gérer l'aire protégée, et des résultats durables à long terme qui démontrent que les objectifs écologiques et sociaux sont effectivement atteints. En ce sens, ses critères constituent une opportunité pour les pays lorsqu’ils établissent de nouvelles aires protégées ou améliorer la gestion des aires protégées actuelles.
Hardcastle et Di Pangracio s'accordent sur un point crucial : il ne suffit pas de conserver 30 % des terres et des mers, mais que 30 % soient de qualité.
« C'est une opportunité d'inclure beaucoup plus d'acteurs et de voix qui contribuent par leurs activités et efforts particuliers pour atteindre cet objectif », déclare Hardcastle, ajoutant que cela nous ramène à la question du financement :l'une des principales conversations de la COP16—, car « on parle de milliards de dollars, mais bien souvent cet argent n’arrive pas aux communautés, ni aux mains des acteurs directement impliqués dans la conservation ».
Di Pangracio assure que les objectifs 2 et 3 sont également étroitement liés à l'objectif 1, qui propose une planification stratégique du territoire afin que chaque pays établisse ce que priorités pour créer, protéger, restaurer ou utiliser durablement le territoire « et tout cela nécessite aussi des fonds. »
« Sûrement 30 % de protection sera atteinte, mais il y a ensuite les éléments qualitatifs : que les zones protégées soient bien connectées, qu'elles soient bien mises en œuvre, qu'il y ait une représentativité écologique, c'est-à-dire que non seulement un écosystème est protégé, mais qu'il s'agit bien de zones prioritaires», dit Di Pangracio.
Exercice de zonage à Tutunendo, en Colombie, où les communautés ont participé à la définition des zones d'utilisation, de préservation et de restauration. Photo : Santiago Castillo / Institut Humboldt
Le directeur de la FARN souligne que la volonté de créer des aires protégées ne peut conduire les pays à les déclarer dans des zones « d'accès plus facile » et à oublier les création de zones à haute valeur de biodiversité.
Di Pangracio voit une opportunité dans ce que l'on appelle d'autres mesures de conservation efficaces (OMEC), des domaines qui contribuer à la conservation de la biodiversitémais qui ne sont pas officiellement désignées comme zones protégées, ce qui contribuerait également à l'objectif de 30 % de conservation des terres et des mers d'ici 2030.
« Maintenant, l'ECMO est plus claire, il existe des guides et des normes internationales élaborées, par exemple, par l'UICN. Cependant, de nombreux besoins sont encore détectés par les pays pour bien comprendre Quel est ce concept, comment identifier les zones et comment les signaler».
De nombreux pays n'ont pas encore présenté leurs plans Comment vont-ils gérer les 23 objectifs sur lesquels ils se sont engagés ? lors de la COP précédente. Aujourd'hui dans le COP16 De nombreux doutes subsistent quant à leur réalisation, mais des efforts considérables sont déployés pour y parvenir.
Antonio José Paz Cardona – Mongabay
0 réponse à “COP16, protéger 30% des terres et des mers de la planète”