Présentation de l’apron du Rhône
Le zingel asper, plus communément appelé l’apron du Rhône, est un poisson de fond qui vit en eau douce. Il a la particularité d’être très sensible aux variations de son environnement, ce qui en fait une espèce fragile et très menacée.
Ce poisson a un comportement assez passif le jour, c’est la nuit qu’il part en quête de nourriture : des insectes et leurs larves. Son corps porte généralement quelques bandes qui cassent sa couleur unie mais en fonction du sol, il peut perdre cette particularité pour devenir presque invisible. À l’état naturel, l’apron du Rhône vit en moyenne 3 ou 4 ans et il ne dépasse que très rarement les 20 cm.
Enfin, ce poisson a l’étrange particularité d’avoir les yeux qui brillent la nuit. C’est donc lorsque que le soleil est couché que l’on peut apercevoir, avec une bonne lampe. Mais gare à ne pas trop le déranger. Il prend facilement peur…
Localisation
Pour apercevoir ce magnifique poisson dans son milieu naturel, il faudra aller dans le bassin du Rhône où il vit exclusivement : on dit que c’est une espèce endémique de ce territoire. Si dans le temps il nageait dans toutes les rivières du bassin du Rhône, on ne le trouve plus aujourd’hui que dans le Doubs, la Loue, le bassin de l’Ardèche, la Drôme, le bassin de la Durance et le Verdon. L’apron est un poisson de fond très difficile à observer. Il a la faculté de pouvoir changer de couleur et de se fondre dans le décor.
Menaces
Les causes de la disparition de l’apron sont multiples. La disparition de l’apron n’est pas due à la prédation ou à la pêche mais à la dégradation de son environnement. L’enjeu est donc double. Pour sauver Zingel asper, il faut sauvegarder son environnement et améliorer la qualité de nos rivières.
L’habitat de ce poisson est très fragile. Or avec les années, l’homme a de plus en plus façonné la nature selon ses besoins. Tous les barrages, toutes les écluses et toutes les dérivations dans les petits courants où il vit ont perturbés sa reproduction. En effet, les populations ont de plus en plus de mal à se mélanger. Le réchauffement climatique est aussi en cause et la diminution du débit des rivières a créé de nombreux obstacles.
Enfin, très sensible aux variations de son environnement, le poisson souffre des pollutions de l’eau dues aux engrais agricoles et aux pesticides.
Effort de conservation
Aujourd’hui, l’état des lieux de la situation de ce poisson est toujours alarmante mais moins qu’en 2010. L’apron du Rhône peuple toujours moins de rivières qu’il y a un siècle mais il est passé de 240 km de linéaire de cours d’eau en 2010, à 360 km en 2017.
La régression de l’espèce a longtemps été ignorée mais dans les années 80 un comptage a été effectué. Le verditc était sans appel : « Des 2200 kilomètres de linéaire de cours d’eau occupés par l’Apron au début du XX siècle, seuls 380 kilomètres de linéaire étaient encore peuplés par l’Apron » (source : www.aprondurhone.fr).
En 1998, le programme Life Apron I voit le jour. Il vise à trouver la meilleure stratégie à adopter pour sauver l’espèce. En 2004, un second plan national d’actions, le Life Apron II, est amorcé et les choses commencent à bouger avec les premières réintroductions d’aprons dans la Drôme. La reproduction en captivité démarre en 2005 au Muséum d’histoire naturelle de Besançon. Des travaux sont menés pour créer des passes à poissons et permettre aux populations de se déplacer et donc de se reproduire.
Le dernier Plan National d’actions est mis en place en 2012. Une trentaine d’actions doivent assurer la pérennité de l’espèce mais en 2017 Zingel asper est toujours sur la liste rouge française des espèces en danger critique d’extinction. Malgré tout, de grandes victoires ont été acquises avec notamment la modification de barrages pour laisser passer les poissons et la réintroduction de près de 22 000 alevins dans la Drôme.
Reproduction de l’apron du Rhône
Pour se reproduire, l’apron du Rhône a besoin d’une rivière dont le sol est couvert de galets ou de petits rochers. Le mâle atteint sa maturité sexuelle plus tôt que la femelle. Elle peut survenir dès la fin de sa première année alors que cette dernière devra attendre ses deux ans.
C’est au printemps qu’a lieu la période de reproduction de ces poissons. De février à mai, on pourra observer des regroupements de mâles dans les zones propices à la reproduction. Ils seront rejoints par les femelles quand celles-ci seront prêtes. Ensuite le frai à lieu. Les œufs seront déposés sur les cailloux du fond de la rivière. On notera que les les œufs d’apron sont assez gros et peu nombreux.
Ces poissons se reproduisent une ou deux fois seulement au cours de leur courte existence.
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