Depuis le mois de mars, la presse se fait l’écho du blanchissement de la Grande Barrière de corail. Article après article, la situation semble empirer. Cette semaine, des chercheurs australiens ont enfin pu quantifier l’ampleur des dégâts. Un constat terrible.
La grande Barrière de corail traverserait la pire crise de son existence
Après des épisodes ponctuels de blanchissement en 1998 et 2002, le récif corallien traverse actuellement sa plus terrible épreuve. Mercredi 20 avril, des chercheurs australiens ont pu estimer que 93 % des coraux étaient touchés, après avoir tout d’abord pensé que le sud de la Barrière était relativement indemne. Le phénomène s’est même propagé à l’intérieur de la Baie de Sydney où, en quelques semaines à peine, 45 % des coraux ont blanchi.
Le phénomène de décoloration du corail serait dû à l’augmentation de la température de l’eau de plus de 2,5 ° ces derniers mois. La chaleur causerait l’expulsion des algues symbiotiques responsables de la coloration du récif, qui apparaît désormais blanc à nos yeux. Malgré l’arrivée de l’hiver en mai dans l’hémisphère sud et le refroidissement de l’eau qu’il entraînera, il n’est pas certain que les coraux arrivent à se régénérer après un épisode si long.
Car en plus de ce phénomène de blanchissement, les récifs coralliens s’érodent. En effet, le taux de calcification des coraux aurait diminué de 40 % en 33 ans. Encore une fois, l’activité humaine est la source du problème. Le réchauffement climatique, qui entraîne le blanchissement des coraux, est également la cause d’une diminution du pH des océans. Ce changement entraîne inexorablement la montée de l’acidité de l’eau à laquelle les coraux sont très sensibles car cette acidité dissout le carbonate de calcium dont se compose leur squelette.
Le corail, cet illustre inconnu
Souvent méconnu, le corail n’est pas une plante mais bien un animal, constitué de polypes dont le squelette est en calcaire et non en os. Il en existe de trois types : rouge (le plus courant, qui a d’ailleurs donné le nom à la couleur « corail »), bleu et noir.
Les récifs coralliens sont des écosystèmes. Leur plus grande représentante, la Grande Barrière de corail, est située en Océanie. D’une superficie de 348 000 km², elle est constituée de 400 espèces de coraux qui « hébergent » pas moins de 4000 mollusques et plus de 1 500 espèces de poissons. Cette richesse explique le succès touristique de la Grande Barrière de corail et son intérêt pour les scientifiques. En outre, ce récif accueille de nombreuses espèces menacées comme la grande tortue verte et les dugongs.
La Grande Barrière de corail est inscrite au patrimoine de l’Humanité depuis 1981. Pratiquement toute sa superficie est protégée par le Parc marin de la Grande Barrière qui contrôle la pêche et la navigation sur ces eaux.
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