L’ours noir d’Asie (Ursus thibetanus) disposait autrefois d’une aire de répartition extrêmement vaste : il était par exemple possible de trouver des individus en France et en Allemagne. Aujourd’hui, la distribution de l’ours se limite au continent asiatique, et plus particulièrement à la région de la chaîne himalayenne : des populations sont recensées du sud de l’Iran jusqu’au sud de la Chine. Au nord, la Russie et les deux Corée abritent également des individus, tout comme l’ensemble de la péninsule sud-asiatique. L’ours noir d’Asie fréquente les forêts humides et escarpées entre 1 500 et 3 000 mètres d’altitude. Compte tenu de son gabarit (entre 120 et 180 cm pour 65 à 150 kg), il grimpe aux arbres avec une grande aisance. En hiver, il peut hiverner dans un tronc creux ou dans une caverne.
Ursus thibetanus possède un pelage noir, mais une marque blanche ou beige orne généralement le tour de son cou. De là vient un autre nom de l’espèce, parfois plus connu : l’ours à collier. Cet ursidé est omnivore : fruits, racines, tubercules et miel représentent l’essentiel de son alimentation, mais il se nourrit également de petits vertébrés, de poissons ou de charognes. A l’image du panda géant, il consomme également du bambou !
Le commerce des fermes ursicoles
Depuis 3000 ans, un véritable commerce entoure l’ours noir d’Asie. Selon la médecine traditionnelle chinoise, sa bile permettrait de stimuler la virilité, résorber les hémorroïdes ou soigner les infections des yeux. Au début des années 1970, ce commerce a pris une tournure plus industrielle en Chine, au Vietnam, en Corée et au Japon : des « fermes » y abritent désormais des milliers d’ours dont le précieux remède est quotidiennement extrait de leur foie. Animals Asia, une association de défense des animaux basée à Hong Kong, estime qu’il existe 60 fermes abritant un total 10 000 ours uniquement en Chine. Au Vietnam, 2 400 autres ursidés vivraient aussi en captivité. Selon l’association, des « bars à ours » existent même en Thaïlande : les clients choisissent eux-mêmes le spécimen qui fournira la bile. Ce commerce « ursicole » est florissant : un gramme de bile séchée coûterait en moyenne 170 euros.
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