Symbole du WWF depuis 1961, trésor national chinois, espèce « vulnérable » selon l’UICN, le panda géant (Ailuropoda melanoleuca) est devenu un emblème de la protection de l’environnement et des espèces menacées. La légende raconte que ces imposants ursidés étaient autrefois entièrement recouverts d’une fourrure blanche. Un jour, alors qu’un jeune panda était attaqué par un léopard des neiges, une jeune bergère tibétaine s’interposa et se sacrifia pour sauver le petit ours. Pour honorer son courage, les pandas géants observèrent la coutume locale, qui voulait que les proches assistant à un enterrement se recouvrent les bras de cendres. En essuyant leurs larmes et en se bouchant les oreilles pour ne pas entendre les pleurs des sœurs de la bergère, les pandas se couvrirent le visage de cendres : de là viennent les larges tâches noires des pandas géants au niveau des yeux, des oreilles et des pattes.
L’espèce compte aujourd’hui environ 1 860 individus à l’état sauvage, exclusivement répartis dans le centre de la Chine. Ils évoluent entre 1 500 et 3 000 mètres d’altitude, dans des forêts montagneuses très riches en bambou. Cette plante constitue en effet 99 % du régime alimentaire de l’ursidé : un adulte en consomme jusqu’à 25 kg quotidiennement et consacre 14 heures par jour à cette activité ! L’évolution l’a de plus doté d’un « sixième doigt » aux pattes antérieures, en réalité une excroissance de l’os du poignet, qui lui permet de cueillir et décortiquer les tiges de bambous plus facilement. Pourtant, le système digestif de cet animal est celui d’un carnivore : au contraire des ruminants, il digère très mal la cellulose abondamment présente dans le bambou. Cette incohérence entre régime alimentaire et système digestif pourrait être due à une mutation d’un gêne, qui altérerait la perception de la saveur de la viande.
L’espérance de vie du panda géant est d’une quinzaine d’années à l’état sauvage et d’environ 25 ans en captivité. Sa reproduction est une opération très délicate : les femelles ne sont fécondes que deux ou trois jours par an. De plus, en captivité, les mâles disposent de nourriture à portée de main et ont l’habitude de ne faire aucun effort… même pour se reproduire ! Les grossesses sont donc extrêmement rares, même si les soigneurs ont souvent recours à l’insémination artificielle. Enfin, à l’état sauvage, si la femelle met au monde une portée de deux ou trois petits, elle n’en alimentera qu’un seul, condamnant de facto les autres. Le faible taux de natalité de l’espèce nuit ainsi à la croissance des populations.
Panda géant : menaces et conservation
Le panda géant a longtemps été chassé pour sa viande ou sa fourrure, mais le braconnage a désormais pratiquement disparu. Les principales menaces pesant aujourd’hui sur l’espèce sont la perte de son habitat et la disparition du bambou : les forêts sont éclaircies afin de favoriser l’agriculture ou l’industrie du bois. De plus, le bambou demande entre une décennie et un siècle pour fleurir et être comestible. Lorsqu’une forêt disparaît, Ailuropoda melanoleuca ne peut donc plus se nourrir pendant plusieurs années.
En dépit de ces difficultés, la population de pandas géants dans le monde augmente. L’espèce fait l’objet d’un programme de conservation très important et bénéficie d’une stratégie de communication très poussée. Le gouvernement chinois loue par exemple des couples à une vingtaine de parcs zoologiques dans le monde ; en échange, ces derniers reversent annuellement des sommes conséquentes, parfois de l’ordre du million de dollars, à des fonds de protection de l’espèce gérés par la CITES.
0 réponse à “Panda géant”