Evénement : première naissance d’un oryx algazelle à l’état sauvage depuis 30 ans

C’est un événement rare dont on ne peut que se féliciter : la première naissance à l’état sauvage d’un animal déclaré officiellement comme éteint. L’espèce en question, l’oryx algazelle, a disparu il y a 30 ans du Tchad, le dernier pays qui abritait encore l’antilope africaine.

Une espèce déclarée éteinte à l’état sauvage en 2000

L’oryx algazelle a été déclarée « espèce éteinte à l’état sauvage » en l’an 2000. Pour autant, elle n’a pas disparu de la surface du globe. Aux Etats-Unis, en Afrique, aux Emirats arabes unis et au travers de parcs animaliers éparpillés dans le monde, des membres de l’espèce Oryx dammah ont permis la mise en place d’un plan de reproduction en captivité dès 1960. La première pierre de ce qui allait devenir peut-être l’une des plus belles tentatives de réintroduction d’espèce animale disparue dans son milieu naturel.
L’oryx algazelle est un animal emblématique du Sahel. Peu d’espèces résistent aussi bien au milieu désertique que cette antilope qui peut rester des semaines sans boire. Son aire de répartition semblait s’étendre à l’ensemble du désert du Sahel, qui coupe l’Afrique du nord sur toute sa largeur, du Sénégal au Soudan. Toutefois, les plus grosses populations vivaient apparemment au Niger et au Tchad, où les derniers spécimens sauvages se sont éteints à la fin des années 1980.

Les causes de son extinction

Si ces antilopes sont taillées pour résister aux conditions climatiques extrêmes, elles ont succombé aux ravages de l’homme. Estimée à 6000 têtes dans les années 70, la population d’oryx algazelle a décliné jusqu’à disparaître totalement. La chasse excessive pour sa viande, le braconnage pour ses cornes et sa peau et enfin la concurrence avec le bétail domestique semblent être les principales causes de son extinction. Mais avant de disparaître, des individus ont été prélevés pour débuter le programme mondial de reproduction en captivité. Leurs descendants font notamment partie des 25 animaux choisis début 2016 pour être le premier groupe réintroduit en milieu naturel au Tchad.

Photographie prise au Tchad, on distingue le collier émetteur de la mère, qui prouve qu’il s’agit d’une des 25 antilopes réintroduites. Derrière, on aperçoit le petit qui l’a suit.

2016 : l’aboutissement du programme de réintroduction

En effet, 2016 est une année critique pour le programme de réintroduction des oryx algazelle. Elevées aux Emirats arabes unis, ces 25 antilopes auraient été libérées en août 2016 au Tchad, la date et le lieu exacts restant encore confidentiels afin de protéger les animaux du braconnage. Doté de collier satellite, le comportement de ce premier groupe est étudié de près car un second troupeau, composé cette fois de 50 têtes, devrait le rejoindre en automne 2016. Et quelle meilleure preuve de réussite que la naissance récente du premier oryx à l’état sauvage depuis 30 ans !

Bien que la naissance ait eu lieu à l’état sauvage, la conception, elle, date sans doute de l’époque où les oryx habitaient la Réserve de Wadi Rimé Wadi Hachim. Toutefois, cette naissance est le signe que les antilopes relâchées sont totalement autonomes. Plus qu’un symbole, cette naissance est un espoir.