La perche du Nil ou Lates niloticus est un poisson prédateur d’eau douce originaire, comme son nom l’indique, du Nil. Très vorace, elle a une croissance rapide. A l’âge adulte, les perches du Nil peuvent fréquemment atteindre les 220 kilos pour plus de 2 mètres de long.
Dans les milieux aquatiques dont elle est originaire, la perche du Nil a des prédateurs, notamment lorsqu’elle est juvénile, et son expansion est jugulée par son environnement. Cependant, lorsqu’elle est introduite dans un nouvel écosystème, elle devient l’une des espèces invasives les plus destructrices.
La perche du Nil et ses ravages dans les lacs africains et au lac Victoria
La plupart des lacs africains sont des écosystèmes indépendants les uns des autres. Ils hébergent des espèces animales et végétales variées et différentes dans chaque lac. Le lac Victoria, situé en Afrique, ne fait pas exception à la règle. S’étalant sur plus de 68 000 kilomètres carrés, ce qui en fait l’un des plus grands lacs du monde, il héberge ou hébergeait des centaines d’espèces de poissons que l’on ne trouve que dans ses eaux peu profondes, et plus particulièrement de nombreuses variétés de cichlidés.
Jusque dans les années 1950, aucune perche du Nil ne peuplait les eaux du lac Victoria, mais les choses changent ensuite rapidement. Dans les années 1980, sa population explose littéralement et, en l’espace de quelques années, elle devient le poisson le plus représenté et le plus péché dans le lac. Les cichlidés et toutes les autres espèces de poissons sont touchés ; plus de 200 d’entre elles disparaissent du lac Victoria, phénomène directement imputable à la perche du Nil. Celle-ci ne cause pas des ravages que dans les poissons qu’elle chasse : en pillant les niches écologiques d’autres espèces prédatrices endémiques, elle les met également en danger et déstabilise ainsi tout l’écosystème.
Une espèce invasive soutenue par le commerce mondial
La chair des perches du Nil est très appréciée dans de nombreux pays du monde tels que l’Australie, Israël, le Japon ou encore les pays européens. Ainsi, elle se vend à bon prix sur les marchés et de nombreux pays ont été et sont toujours tentés de l’introduire dans leurs milieux aquatiques à des fins commerciales… L’Australie a bien failli en être victime mais les dégâts causés sur la faune du lac Victoria ont incité les autorités à abandonner le projet d’introduction à la fin des années 1980.
2 Réponses to “La perche du Nil”
04.11.2016
JennMerci beaucoup pour ces infos mais je ne trouve que 3 espèces différentes dans le dossier, est-ce normal ?
04.11.2016
Espèces MenacéesBonjour Jenn,
Merci pour votre commentaire, nous publions chaque semaine un nouvel animal. Dans quelques semaines, vous pourrez donc lire le dossier dans son intégralité ! La semaine prochaine, rendez-vous pour le chat !