Le chat domestique, de son nom scientifique Felis silvestris catus, est l’un des animaux les plus répandus à travers le globe. En France, il s’agit du deuxième animal de compagnie le plus important en volume. En effet, nous comptons près de 11 millions de chats domestiques dans nos foyers. Mais voilà, loin des facéties dont ils sont capables sur la toile et loin de l’image de pépère ronronnant des heures sur le canapé, le chat domestique est l’une des espèces invasives les plus destructrices en termes de biodiversité.
Le chat domestique, un instinct de prédateur
Il y a quelques années, les scientifiques se sont intéressés aux activités des chats domestiques lorsqu’ils quittent le foyer et arpentent jardins et espaces verts. Le constat fut assez terrible. Tout d’abord, il y a deux types de chats :
- Les chats domestiques avec un foyer et des propriétaires
- Les chats anciennement domestiques mais qui ont quitté leur foyer pour une vie de nomade (toujours aux abords de nos villes)
Chez les chats domestiques, l’instinct est assez variable. Certains n’attraperont jamais mieux qu’une croquette au fond de leur gamelle là où d’autres ont très bien conservé leurs instincts de prédateurs. Une étude réalisée aux Etats-Unis a permis de mettre en évidence que le chat domestique tue en moyenne entre 5 et 10 oiseaux par an et une quarantaine de petits mammifères. En revanche, le chat domestique sauvage peut tuer une quarantaine d’oiseaux par an pour 5 fois plus de mammifères. Ainsi, aux Etats-Unis, ce n’est pas moins de 2.5 milliards d’oiseaux et 12.3 milliards de mammifères qui sont ainsi éliminés. En Angleterre, on estime que 20 millions d’oiseaux sont tués par les chats et un peu plus de 6 millions en France. Mais les dégâts peuvent être encore plus importants. C’est le cas en Australie et dans toutes les îles du Pacifique et d’Indonésie où le chat domestique a été introduit. Certaines îles possèdent des espèces d’oiseaux endémiques incapables de voler comme le kakapo ou les kiwis en Nouvelle-Zélande. Devant ces proies faciles, les chats ne résistent pas et les gouvernements se posent la question de la régulation de ce fléau pour la biodiversité locale. Selon l’UICN, les chats seraient responsables de l’extinction de plus d’une trentaine d’espèces.
Les croisements génétiques avec des félins sauvages
Les chats domestiques posent aussi un problème environnemental majeur en s’hybridant avec des espèces de félins endémiques. C’est notamment le cas du chat sauvage d’Ecosse. Une espèce à part entière qui est sur le point de disparaître à cause du métissage avec les chats domestiques présents sur son aire de répartition.
Le chat domestique : une concurrence de prédation déloyale
Enfin, les chats domestiques mettent également une pression sur les prédateurs des lieux qu’ils envahissent. En prélevant des proies dans l’environnement, ils rendent le travail des autres chasseurs plus difficile. Dans la nature, lorsque cela intervient, le chasseur le moins efficace est éliminé ou amené à se déplacer. Or, même si les chats domestiques échouent plus fréquemment que les prédateurs naturels, ils seront nourris par la main de l’homme. La concurrence est donc déloyale pour les prédateurs locaux et la sélection naturelle ne peut s’opérer qu’au profit de Felis silvestris catus.
0 réponse à “Le chat domestique”