Après l’interview de Marie-Pierre Puech, fondatrice du centre et de l’association Goupil Connexion, intéressons-nous à un autre centre de soins de la faune sauvage, celui du Nord-Pas de Calais : OISO. Sabrina Duchenaux, soigneuse et porte-parole, a répondu à nos questions.
Cécile Arnoud : Pouvez-vous nous expliquer l’histoire du centre OISO ?
Sabrina Duchenaux : Le centre de soins et de sauvegarde de la faune sauvage OISO a été créé en 2006 en collaboration avec le Dr Bonvoisin qui en est toujours aujourd’hui le président. Cette création fait suite à la fermeture du centre de soins de Villeneuve d’Ascq, en 2005. En 2011, nous avons fait l’acquisition de notre terrain actuel à Inxent, où nous avons installé les premières volières. En 2014, nous avons terminé la réhabilitation des locaux et des infrastructures. Dans sa globalité, notre centre compte huit petites volières, deux grandes volières, une volière adaptée aux petits mammifères et une volière ouverte avec un bassin, où les oiseaux sont libres de partir quand ils sont prêts.
CA : Quel est le quotidien du centre de soins ?
SD : OISO est géré au quotidien par une équipe de trois personnes : un capacitaire, dont la présence est obligatoire au sein de chaque centre de soins de faune sauvage, une soigneuse et enfin moi, qui suis aussi soigneuse. Notre président, qui est également vétérinaire bénévole, est présent régulièrement quand cela est nécessaire. L’été, qui est une période chargée, nous accueillons en plus deux personnes en service civique. Enfin, nous sommes partenaires d’une cinquantaine de cliniques vétérinaires dans les environs, ils effectuent parfois les premiers soins sur les animaux et nous servent de relais pour les transports.
Le quotidien du centre OISO, c’est avant tout une présence 7 jours/7 et une permanence téléphonique 6 jours sur 7, toute l’année. Nous accueillons 80 à 90 % d’oiseaux, le reste est constitué de petits mammifères. Selon les cas, le transport d’un animal blessé jusqu’à notre centre peut nécessiter de quelques heures à 48 heures. Une fois l’oiseau arrivé dans notre centre, nous effectuons un premier diagnostic puis les soins adaptés. Enfin, l’animal est placé dans une volière où il reste en moyenne un mois. En moyenne, un animal sur deux est relâché.
CA : En quelques années, le nombre d’oiseaux que vous accueillez a doublé, passant de 460 en 2013 à 874 en 2015. Comment expliquez-vous cela ?
SD : Je pense que la première raison est le bouche-à-oreille. Nous sommes de plus en plus connus dans la région et les habitants adoptent de meilleurs réflexes quand ils rencontrent un animal blessé. Bien entendu, la fermeture du centre de soins de faune sauvage de Picardie Nature, dans la Somme, a également eu pour impact que les animaux qui leur étaient habituellement confiés nous sont amenés aujourd’hui. Il existe d’autres centres de soins dans la région mais de moindre capacité. Ils peuvent accueillir environ 100 à 150 oiseaux là où nous pouvons en accueillir bien plus avec nos nouvelles infrastructures.
En 2015, nous avons accueilli 874 animaux. En 2016, ce chiffre a encore bien augmenté puisque nous en sommes déjà à 1130 et nous dépasserons sans doute les 1200.
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