La Libye s’étale sur 1,76 million de km², ce qui en fait le 4ème pays d’Afrique par sa superficie. L’essentiel de la population, qui s’élève entre 6 et 8 millions d’habitants, est concentré au nord : les villes les plus importantes comme Tripoli, la capitale, Benghazi, Misrata ou El Beïda sont réparties sur les 1800 km de côte méditerranéenne, où le climat est similaire à celui du sud de l’Italie. A l’intérieur du pays, en revanche, la situation est radicalement différente : des déserts semi-arides, arides et hyper-arides recouvrent 90% du territoire. On parle alors de Libye saharienne.
Du fait de l’aridité du climat, seulement 97 espèces de mammifères sont répertoriées en Libye. Pour nombre d’entre elles, les données concernant la santé des populations manquent. L’UICN estime toutefois que la gazelle dama, l’addax et le guépard du Sahara, autrefois présents dans le pays, en ont aujourd’hui disparu. Le phoque moine de Méditerranée est quant à lui classé en danger critique d’extinction (CR), alors que la gazelle de Rhim est en danger (EN). Deux espèces de mammifères sont par ailleurs endémiques de Libye : un rongeur, Gerbillus grobbeni, dont il ne resterait que 250 représentants, et une musaraigne, Crocidura aleksandrisi.
Parmi les animaux emblématiques de Libye, on trouve également des reptiles, et notamment des serpents ! Dans le désert, vipères, kraits et autres serpents venimeux sont légion. Des tortues de Kleimann (CR) ou de petits lézards comme Acanthodactylus pardalis (VU) peuvent aussi être observés dans le pays.
Enfin, quelques 350 espèces d’oiseaux ont déjà été observées, parmi lesquelles une quarantaine d’oiseaux de proies (rapaces). Comme pour les mammifères, plusieurs sont menacés d’extinction : faucon sacre, paon spicifère et tourterelle des bois ne sont que quelques exemples.
Les animaux en danger en Libye
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La Libye compte sept parcs nationaux, dont l’un des plus connus est le El-Kouf National Park, à environ 150 km de Benghazi. Inauguré en 1975, son importance est cruciale pour la flore, puisque 90% des espèces de végétaux relevées en Libye poussent dans ce parc. Le cèdre de l’Atlas, un conifère classé « en danger » par l’UICN, peut y être observé. La faune y est également très riche : loups d’Arabie et d’Egypte, hyènes rayées, macaques de Barbarie, sangliers, daims, chats sauvages, grands dauphins et dauphins communs à bec court… De nombreux grands mammifères sont recensés dans les limites du El-Kouf National Park. Le site est aussi reconnu comme étant une Zone importante pour la conservation des oiseaux (IBA en anglais) : des espèces emblématiques comme l’aigle royal ou le vautour Percnoptère y évoluent.
Outre ces parcs nationaux, la Libye compte cinq réserves naturelles et 24 aires protégées. Deux zones humides, Ain Elshakika et Ain Elzarga, ont également été reconnues d’importance internationale le 5 avril 2000 par la Convention de Ramsar. Selon cette dernière, elles sont d’une importance capitale pour tous les oiseaux migratoires transitant par le El-Kouf National Park.
La faune de Libye est aujourd’hui menacée par la déforestation, le braconnage et le réchauffement climatique mais aussi, évidemment, par la guerre civile qui secoue le pays depuis 2014. La gestion des différents parcs nationaux, réserves ou zones protégées est, de fait, insuffisante. Une fois la stabilité politique revenue dans le pays, des mesures comme la sensibilisation de la population et la promotion de l’écotourisme pourront éventuellement être renforcées.