Dans un rapport rendu public le 19 décembre dernier, WWF fait part de la découverte de 163 nouvelles espèces d’animaux et de végétaux dans ce qu’on appelle le Grand Mékong. Une découverte majeure qui entraîne la question de la protection de ces espèces tout juste décrites face aux menaces actuelles.
Le Grand Mékong, une biodiversité qui réserve encore des surprises
L’année 2015 s’annonce donc comme un bon cru avec 163 nouvelles espèces découvertes ou étudiées pour la première fois. Parmi ces 163 nouvelles descriptions, 126 concernent des plantes, 14 des reptiles, 11 des poissons, 9 des amphibiens et 3 des mammifères. Certaines de ces espèces semblent tout droit sorties de films de science-fiction tant leur physique est atypique :
- Murina kontumensis
- Tylototriton anguliceps
- Parafimbrios lao
Le Mékong est un fleuve mythique en Asie. Prenant sa source au Tibet, il s’étend sur plus de 4 500 kilomètres et traverse six pays dont le Cambodge, le Laos, le Myanmar (anciennement la Birmanie), la Thaïlande et le Vietnam où ces nouvelles espèces ont été découvertes. Le Grand Mékong est déjà connu pour sa biodiversité très riche et abrite notamment des tigres, des éléphants, ou encore des saolas, des bovidés proches de l’extinction. Depuis le début de ses recherches dans cette partie du monde, en 1997, le WWF a décrit pour la première fois plus de 2 400 espèces de faune et de flore.
« La région du Grand Mékong est un aimant pour les spécialistes de la préservation de l’environnement à cause de l’incroyable diversité des espèces qui continuent d’y être découvertes », a déclaré Jimmy Borah, de l’équipe Grand Mékong de WWF.
Découvrir c’est bien, préserver c’est mieux
Musa nanensis, à peine découverte et déjà proche de l’extinction.
« Il est important de découvrir de nouvelles espèces, mais il est plus important de protéger leur population dans la nature. Nous avons récemment découvert une nouvelle sous-espèce de […] lézard, au Vietnam, mais malheureusement la population est en voie d’extinction en raison de la perte et la dégradation de l’habitat et du commerce de la faune. » explique Nguyen Quang Truong, un scientifique qui a déjà participé au recensement de 80 nouvelles espèces et trois nouveaux genres.
Le Grand Mékong est actuellement l’objet d’un grand développement économique qui met en péril sa biodiversité encore méconnue : projets miniers, déforestation, exploitation forestière illégale… L’habitat de ces espèces nouvellement découvertes est déjà en danger. Plusieurs d’entres elles ont d’ailleurs déjà intégré la liste rouge de l’UICN comme Musa nanensis, une plante déjà proche de la disparition alors qu’elle vient d’être décrite.
A cela s’ajoute la capture et le braconnage des animaux pour alimenter le commerce illégal d’espèces sauvages, une manne de plusieurs milliards de dollars…
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