Hasard du calendrier ou réaction rapide, quelques semaines après la sortie d’une étude sur le déclin du guépard, les Emirats Arabes Unis promulguent une loi interdisant aux particuliers la détention d’animaux sauvages dangereux, une pratique qui s’était malheureusement répandue.
Les animaux sauvages domestiqués désormais interdits
Léopards, guépards, lions, tigres, chimpanzés…autant d’animaux qui sont visibles dans leur milieu naturel, en parcs animaliers ou bien dans les jardins privés des riches habitants des Emirats Arabes Unis. Si cet Etat compte en fait sept émirats fédérés, Abu Dhabi, Dubaï, Charjah, Ras el Khaïmah, Fujaïrah, Oumm al Qaïwaïn et Ajman, seuls les deux premiers sont vraiment concernés par ces pratiques, Charjah par exemple ayant déjà légiféré pour l’interdire. En revanche, les jeunesses fortunées d’Abu Dhabi et Dubaï ont développé depuis plusieurs années une nouvelle mode : détenir un animal sauvage, si possible dangereux ou menacé, comme animal domestique, faire des selfies avec, le promener dans la rue, en voiture… Des dizaines de photos, postées notamment sur Instagram ou Pinterest, ont fait le tour du monde provoquant indignation et incompréhension dans le monde occidental.
Mais face à l’augmentation des incidents dans lesquels des animaux dits domestiqués se sont retournés contre l’Homme, une loi a vu le jour fin décembre aux Emirats Arabes Unis afin d’interdire « la transaction ou la possession de toutes les espèces d’animaux sauvages et domestiques mais dangereux ». L’information rapportée par le journal « gulfnews.com » indique que le président Shaikh Khalifa Bin Zayed Al Nahyan a demandé à ce que la « Réglementation sur la propriété des animaux dangereux » prenne effet immédiatement. Les particuliers qui possèdent une ou plusieurs espèces sauvages dangereuses ont donc six mois pour remettre les animaux aux autorités. Seuls les parcs animaliers, les réserves, les cirques, les centres d’élevage ou de recherche sont autorisés à conserver leurs bêtes.
Les peines encourues en cas de non-application de la loi
Si vous êtes vu en possession d’un animal sauvage non autorisé : jusqu’à six mois de prison et une amende allant de 2 600 € à 130 000 €.
Pour la possession et l’exploitation d’un animal dangereux à des fins commerciales : prison ou amende allant de 13 000 € à 130 000 €.
Si vous utilisez votre animal pour attaquer une tierce personne et que cette personne :
- manifeste des blessures superficielles : un an de prison et 104 000 € d’amende maximum
- reste handicapée : 3 à 7 ans de prison
- meurt dans l’attaque : prison à perpétuité
Enfin, si vous utilisez un animal sauvage pour « terroriser » d’autres personnes : prison et/ou amende de 26 000 € à 182 000 €.
Les espèces concernées par la réglementation des Emirats Arabes Unis
Si les peines encourues sont plutôt claires, les espèces concernées par cette réglementation le sont beaucoup moins. En effet, la réglementation des animaux dangereux légifère également sur les chiens ! Désormais, aux Emirats Arabes Unis, il vous faudra une licence pour posséder un chien et la laisse devient obligatoire dans les lieux publics. Par ailleurs, certaines races sont purement et simplement interdites : les dobermans, les mastiffs, les pitbulls, les boxers, les rottweilers… Bref, vous l’aurez compris, les chiens d’attaque ou de défense.
Sur les espèces sauvages, les choses sont moins précises. La détention d’araignées, de scorpions, de lézards et de serpents n’est plus autorisée. Pour les oiseaux, les choses se corsent. La possession de mouettes (!), d’autruches et d’émeus est interdite. Chez les primates, chimpanzés, gorilles, bonobos, babouins, etc. sont également concernés. Enfin, les « big cats », c’est-à-dire les guépards, les tigres, les lions, jaguars et léopards sont également bannis.
Enfin, qu’en est-il pour les espèces non dangereuses ? La loi précise à de nombreuses reprises le caractère imprévisible de ces espèces. Le ministre du changement climatique et de l’environnement, Thani Ahmad Al Zeyoudi, a d’ailleurs précisé au journal Gulfnews que cette loi « vise à protéger les membres de la communauté des risques qui peuvent être causés par ces animaux ». Dans ces conditions, nous ne sommes pas en mesure de dire si elle concerne également les espèces sauvages inoffensives…
Cette législation pose également bien d’autres questions : comment faire respecter cette loi alors même que les propriétaires des animaux sont riches, puissants et parfois de sang royal ? Que vont devenir les dizaines voire centaines d’animaux désormais persona non grata mais impossibles à réintroduire dans la nature ?
1 réponse to “Les riches Emiriens privés de leurs « gros chats »”
11.01.2017
Gavand Vivianeà suivre ; c’ est un début : l’ intention est bonne . L’ avenir nous dira les résultats !!