L’antilope Saïga est une espèce dangereusement menacée. En cause, les épizooties régulières qui déciment l’espèce. Depuis quelques semaines, une nouvelle maladie touche de plein fouet la sous-population mongole de saïgas, classée « en danger d’extinction » par l’UICN.
Il existe deux sous-espèces de saïgas :
- Saiga tatarica tatarica, la plus répandue, est celle qui a été touchée par une vague de mortalité effarante en 2015 ;
- Saiga tatarica mongolica, n’est quant à elle constituée que d’une population de 12 000 antilopes endémiques de Mongolie. C’est elle qui est actuellement la proie d’une nouvelle épidémie.
Début janvier, un rapport alertait sur la mort de 500 antilopes. Mi-janvier, ce chiffre avait déjà doublé. Un début d’épidémie qui rappelle un triste événement récent : il y a seulement deux ans, l’autre sous-espèce de saïgas avait été frappée par une maladie infectieuse, la pasteurellose. Plus de 200 000 antilopes avaient alors perdu la vie au Kazakhstan. Il semble que la maladie qui frappe la sous-espèce de Mongolie est cette fois toute autre. Il s’agirait de la « peste-des-petits-ruminants » ou « peste des moutons et de chèvres », un virus qui se propage par le bétail.
D’après un communiqué du CMS, « le vétérinaire sur place, le Dr. Richard Kock, du Royal Veterinary College au Royaume-Uni, a averti que la maladie s’étendait beaucoup plus vite qu’on ne le pensait jusqu’alors et pourrait s’étendre à quatre provinces de l’ouest de la Mongolie, voire plus largement. Il a recommandé que le gouvernement mongol déclare l’ « état d’urgence » dans la région et arrête tous les mouvements de bétail. Le Dr. Kock avertit qu’environ 80 % des saïgas pourraient mourir. »
Un vaccin existe et pourrait enrayer la propagation de la maladie, mais encore faut-il le diffuser rapidement parmi l’ensemble des troupeaux de bétail. Une opération compliquée et qui pourrait surtout nécessiter un coût important.
Le gouvernement de Mongolie a déjà engagé des fonds afin de sensibiliser la population aux mesures de protection de cette espèce d’antilope, la seule eurasienne. Il a à nouveau promis un peu plus de 160 000 € pour la prévention des maladies qui touchent les saigas, mais ce montant ne suffira à couvrir qu’un mois de travail. De nombreuses ONG présentes sur place comme WWF Mongolie, Wildlife Conservation Society et bien sûr Saiga Conservation Alliance (SCA) alertent sur le manque de fonds mais gardent toutefois encore l’espoir d’enrayer la propagation de la maladie. Des protocoles d’urgence créés à la suite à l’hécatombe de 2015 ont d’ores et déjà été mis en place.
Chimeddorj Buyanaa, le directeur du WWF Mongolie, estime que 2500 à 3000 antilopes saigas pourraient déjà être mortes, touchées par la peste des petits ruminants.
L’équipe d’Espèces Menacées.fr vous tiendra bien entendu au courant de la suite des événements.
0 réponse à “Une nouvelle maladie frappe de plein fouet l’antilope saïga”